Des Aiglons joliment plumés

 

Extrait Télégramme de Brest

 

 

Le Stade Brestois a créé hier soir l’une des surprises des 32 e de finale de la Coupe de France en éliminant superbement Nice, 3 à 0. Malm (22 e et 91 e ) et De Carvalho (32 e ) ont inscrit les trois buts d’une rencontre dominée par les joueurs d’Albert Rust. Du baume au cœur des Finistériens après l’échec de mardi dernier face à Montpellier.


S’il avait été question de malédiction pour les Brestois face aux formations de D1 - face à Nice il y a une décennie, Sochaux en Coupe de la Ligue, Nantes et Rennes en Coupe de France - celle-ci n’existe plus depuis hier soir. Grâce à un match très bien entamé et poursuivi sur un mode efficace jusqu’à la 91 e minute par la troupe d’Albert Rust. Pour voler dans les plumes des Aiglons, dont le jeu ne décolla jamais, Brest put compter sur tout le monde et plus particulièrement sur le tandem Malm-De Carvalho qui se partagea les trois buts inscrits au tableau d’affichage, de nature à donner un bel élan à la formation finistérienne pour la suite de ce mois de janvier.

Le carbone du 13 janvier 1996 n’a pas été utilisé hier soir. Il était trop vieux, plus adapté à une situation tout à fait inédite. A la pluie qui avait alors rincé abondamment le stade Francis Le Blé avait succédé un froid quasiment polaire, dont les morsures furent toutefois supportées sans trop de problème par le public brestois. Car si deux buts étaient venus orner le tableau d’affichage, comme dix ans plus tôt, ils étaient cette fois l’apanage des Brestois au bout d’une demi-heure de jeu.

De Carvalho l’attendait depuis un an

La réussite de Malm (22 e ) et celle de Basile De Carvalho (32 e ), si attendue par l’intéressé depuis un an et qui servira sans doute de baume sur les six derniers mois sans compétition connus par l’ancien Sochalien, traduisaient la nette emprise des Finistériens sur le match et sur une formation azuréenne, qui alignait d’entrée huit joueurs absents mercredi en championnat face à Toulouse. Si le dernier réseau sudiste n’avait que rarement réussi à prendre la mesure du duo offensif brestois, cela était dû à la bonne complicité de Malm et de De Carvalho, à l’absence de déchets techniques dans leurs passes ou leurs remises. Mais l’influence de Liabeuf, qui avait joué les dynamiteurs dans une position intermédiaire et fuyante (entre deux lignes offensives) qu’il affectionne, avait été énorme. Elle n’était peut-être pas étrangère à l’énervement qui finit par gagner certains Niçois. Et notamment Cyril Rool qui, deux minutes après avoir récolté un carton jaune pour une attaque plutôt rude sur Guégan, fut ramené sur le banc par Antonetti. De peur que M. Fautrel ne finisse par voir rouge... Sans le secours d’une bonne paire de gants, Elana aurait pu attraper l’onglée durant la première mi-temps, où la seule demi-alerte pour lui fut un tir contré d’Ederson (18 e ). Et à dix minutes de la fin, il n’avait toujours pas été réchauffé par l’attaque niçoise au sein de laquelle Mickaël Buscher avait fait son apparition après la pause, sans parvenir à faire planer autre chose que l’ombre de son père.

Une soirée very Nice...

Le jeu azuréen était toujours aussi indigent que lors du premier acte. Pour qu’il en aille ainsi, Brest n’avait pas non plus ménagé sa peine. A l’instar de Malm, Aliaj, Auriac, De Carvalho et Fabien impliqués dans quatre actions chaudes pour Lloris, le jeune portier des Aiglons. Le suspense était rentré aux vestiaires depuis longtemps. Mais, sans doute pour remercier le public d’avoir bravé un froid aussi intense et pour punir un peu plus une formation sudiste trop vite prise dans la nasse, le duo De Carvalho-Malm régala l’assistance d’un ultime numéro dans les arrêts de jeu. Le premier nommé servit d’ouvreur au second, qui résista à deux Niçois, pour loger le ballon au ras du poteau de Lloris et pour signer un doublé gratifiant. Ce qu’on appelle une soirée very nice !