Metz, la flamme s'éteint
Extrait Républicain Lorrain
Les Messins se sont
inclinés à Nice, hier soir, après avoir mené au score grâce à un but de Laurent
Agouazi. Une défaite qui ne change rien: l'avenir des Grenats en Ligue 1
s'achèvera samedi contre Paris.
Mettre l'actualité de côté, ignorer l'avenir, ne penser qu'à l'instant présent.
Et feindre de ne pas sentir le désagréable parfum d'au revoir dégagé par cet
avant-dernier rendez-vous avec l'élite. Stade municipal du Ray, hier soir. Au
lendemain de l'annonce du retrait imminent de Joël Muller, Metz avait
rendez-vous avec les Aiglons niçois. Une troupe batailleuse, malheureuse il y a
deux semaines au Stade de France, face à l'autre représentant lorrain en Ligue
1. Privée de la Coupe de la Ligue, l'équipe de Frédéric Antonetti avait à coeur
de saluer son bouillant public, en lui offrant une nouvelle victoire. Objectif
raisonnable, face à la lanterne rouge, pour une formation invaincue sur sa
pelouse depuis le 6 novembre dernier (défaite contre Bordeaux). Diminué par une
cascade de forfaits - Grégory Proment, Nasser Ouadah ou encore Hervé Tum, pour
ne citer qu'eux -, Metz s'est employé à contrarier le dessein azuréen une bonne
heure durant. Laurent Agouazi, promu meneur de jeu, poussait même le vice en
donnant l'avantage aux siens dès la vingt-troisième minute, concrétisant de la
tête un centre adressé par Ludovic Obraniak. "Metz en Ligue 2", comme
l'entonnaient régulièrement les tribunes du Ray, avait semé le doute...
Victorieux fin mars sur le terrain d'Ajaccio (0-1), les Grenats rentraient au
vestiaire avec une main sur les trois points.
La suite fut moins heureuse. Bien souvent incapable de renverser la tendance
lorsqu'il était mené, Metz n'a, cette fois-ci, pas réussi à conserver son
avantage. Sur une sortie malheureuse de Christophe Marichez, Samy Traoré
relancait les siens dans la partie (50e). Le public retrouvait sa voix, Nice son
allant. Trop souvent exposé à ce genre de scénario, le camp grenat, lui,
retombait dans des travers trop connus. La générosité, bien palpable hier dans
le onze messin, s'est révélée insuffisante pour contenir les assauts d'un
adversaire ennivré par l'euphorie de ses supporters. Et ce qui devait arriver
est arrivé. Un petit quart d'heure après avoir refait leur retard, les Niçois
prenaient les commandes: Bellion, seul au deuxième poteau, n'avait plus qu'à
crucifier le gardien messin (66e, 2-1). Et le temps restant n'allait rien
changer à la donne.
Metz a enregistré hier soir sa vingt et unième défaite de la saison. A l'inverse
de bien d'autres, celle-ci pourra peut-être paraître sévère. Condamné, Metz a en
effet démontré des qualités de coeur bien trop souvent oubliées depuis le 29
juillet dernier. Mais le temps des regrets n'a plus de raison d'être. L'horizon
de l'équipe encore dirigée par Joël Muller était tout tracé avant le coup
d'envoi et une issue plus favorable, hier, n'y aurait rien changé. Metz sait ce
qui l'attend. Un dernier tour de piste à Saint-Symphorien, samedi prochain
contre Paris. Avant de passer à autre chose, ailleurs. Et avec d'autres hommes.