Les Lillois en panne sèche

 

Extrait La Voix du Nord

 

 

Claude PUEL l’avait répété : c’était un match piège. Et il avait raison. L’entraîneur lillois n’avait pourtant pas imaginé que les sources de déséquilibre les plus sensibles résulteraient surtout des insuffisances de son équipe. Celle-ci ne se montra, en effet, guère vaillante dans le contexte niçois, ne sachant jamais prendre la mesure de sa rivale ou, au moins, offrir une résistance digne de son statut. Deux buts marqués en première période scellèrent le sort de joueurs nordistes, pas vraiment hors sujet mais sûrement pas en phase avec les exigences du moment.

Ces mêmes joueurs avaient d’ailleurs commencé par une sorte de brouillon de football. Beaucoup de sprints mal contrôlés, beaucoup d’actions mal ficelées et évidemment peu de mouvements clairs qui auraient pu leur permettre d’avancer dans le match sur des bases saines. Les Lillois n’étaient pas arrivés, en vérité, à poser leur jeu, ni à mettre de l’ordre dans leurs idées, face à un adversaire très compact et peu désireux de toute façon de se découvrir. Signe prémonitoire.

Vahirua frappe

Pendant vingt minutes, ce LOSC galopant mais démuni de percussion avait voulu exister. Mais, en un éclair, Nice trouva la parade. En relançant très vite le ballon, en jouant dans les espaces, en saisissant toutes les opportunités qui se présentaient. Un football vif, débridé, en première intention, qui à défaut d’être fluide, présentait néanmoins l’avantage de placer souvent Tafforeau et ses amis en déséquilibre.
La séquence qui amena le tir victorieux de Vahirua, au coeur d’une période justement assez floue, fut d’ailleurs un condensé de tout ce que l’on avait observé précédemment.

Dans un premier temps, Fanni, plus déterminé que jamais, provoqua une rupture à la faveur d’un contre favorable. Puis, le ballon navigua dangereusement devant la cage lilloise, Malicki mais aussi l’axe central affichant en la circonstance une désarmante naïveté. Et, au final, Vahirua se retrouva quasiment libre comme l’air pour conclure à bout portant (1-0, 20e). Un but à la niçoise, dans la plus pure tradition d’une maison qui aime l’audace et les prises de risques non calculées.

Pour le LOSC qui ne s’était signalé jusque-là que par un tir puissant de Lichsteiner détourné par Gregorini (6e), cette cassure était ennuyeuse, même si elle n’avait pas en apparence un caractère rédhibitoire. Elle témoignait en effet d’une réelle perte de contact avec les événements que l’initiative personnelle de Roudet, entré peu de temps auparavant à la place de Bagayoko, vint d’ailleurs rapidement confirmer.

Roudet aussi


D’au moins vingt-cinq mètres, l’ancien Castelroussin alluma un de ces « pétards », mélange de puissance, de malice et de précision, contre lesquels les gardiens, même quand ils sont bien lunés, se révèlent souvent inopérants. De fait, Malicki ne put strictement rien contre ce tir venu d’ailleurs (2-0, 40e).

L’évolution brutale du score démontrait en tout cas que l’ensemble lillois, sans idée directrice et trop souvent mis sur le gril par une opposition capable à tout moment de mettre de la folie dans son jeu, manquait singulièrement d’épaisseur. Constat implacable que la suite des opérations n’enjoliva pas, le LOSC, décidément très loin de ses bases de travail habituelles et visiblement peu satisfait par la tournure des événements, bafouillait toujours autant son football et accumulait parallèlement les fautes.

Dominés dans le combat physique, en retard dans les duels et globalement malhabiles, les Lillois n’avaient tout simplement pas les armes, hier soir, pour sortir de ce match indemnes. Ça arrive mais il faudra vite remédier au mal.