Ajaccio a sombré
 

Extrait L'Equipe

 

 

Le coeur n’y était vraiment plus. Avant le coup d’envoi de son match contre Nice (0-3), l’AC Ajaccio était déjà pratiquement condamné à descendre en L2. Mais le but inscrit dès la 4e minute par Bellion, d’une splendide frappe du pied droit, a transformé le « pratiquement » en « officiellement ». Ce coup de massue a démobilisé d’entrée l’équipe corse, qui a perdu tout ressort et toute envie. Et ce au grand désarroi de son entraîneur, José Pasqualetti : « Ce manque de respect du public est précisément ce que je voulais éviter. Il fallait descendre proprement. Or là, le comportement de certains m’a déçu, et je ne suis pas sûr que ce soit le bon mot… »

En effet, presque tous les Ajacciens ont démissionné et les Aiglons, sans forcer, se sont baladés. Ederson a trouvé la barre (71e), mais surtout, Baky Koné, très en jambes, a réussi son premier doublé de la saison, en bénéficiant d’une erreur de Laurenti (33e) d’abord, puis en s’appuyant sur Bagayoko avant de conclure (76e). L’attaquant international ivoirien, qui a aussi provoqué l’expulsion de Porato (57e), est désormais le meilleur buteur de l’OGCN, avec sept réalisations. L’entraîneur, Frédéric Antonetti, tenait néanmoins à relativiser ce large succès : « Cela n’enlève rien à notre déception de la défaite en finale de la Coupe de la Ligue contre Nancy (1-2). C’est bien sûr bon à prendre, même si c’a été une rencontre type de fin de saison, contre un adversaire démobilisé. On a su semontrer érieux, il n’y a pas trop de gloriole à en tirer. » L’ACA ne peut davantage se glorifier de ses très maigres occasions, créées par Scarpelli et N’Diaye (23e, 25e). Xavier Collin reconnaît : « On a senti une équipe qui a lâché très vite. On va maintenant essayer de finir sur une bien meilleure note. »Ce sera au Parc des Princes contre le Paris-SG, puis face à Saint-Étienne.

Michel Moretti, le président, l’espère au plus haut point. Mais surtout, il paraît déjà obsédé par l’avenir de son club en L2. Il souhaite ardemment rebondir le plus vite possible : « Sauf en cas d’offre mirobolante, on conservera tous les joueurs qu’on estime capables de mener à bien l’opération remontée. L’idée, c’est de garder 70 à 80 % du groupe actuel. » Et le coach, José Pasqualetti ? ’intéressé explique : « Cela demande réflexion, mais si on me propose de rester, et selon certaines conditions, le défi peut bien sûr m’intéresser. » Il sera de taille.