Toujours en sursis


Extrait DNA.fr

 

 


Hors sujet une grande partie de la soirée, le Racing a connu une réaction tardive qui s'est avérée insuffisante pour rattraper son retard. Sans conséquence au classement, cette défaite n'en reste pas moins inquiétante sur le fond. A cinq journées de la fin, le droit à l'erreur est désormais proscrit.

Pourtant, tout se présentait bien. Marc Keller joue même les oiseaux de bon augure. Alors que les Strasbourgeois arrivent dans les vestiaires spartiates du stade du Ray, le futur ex-directeur général du Racing s'empresse de souffler aux oreilles de Duguépéroux la défaite de Troyes contre Lyon (0-1).
Ainsi, le premier non relégable reste à portée de fusil des Strasbourgeois. En cas d'exploit sur la Côte-d'Azur, ils pourraient même quitter la zone de relégation. Ce qui n'était plus arrivé depuis la... cinquième journée, le 27 août de l'an passé. Une éternité.

« Au lieu de se relâcher, les gars ont paru tétanisés »

Cette simple perspective aurait dû décupler leur motivation. C'est tout le contraire qui s'est produit. « J'avais décidé de leur faire part du résultat avant l'échauffement, dit l'entraîneur alsacien. C'était peut-être une erreur. Au lieu de se relâcher, les gars ont paru tétanisés. » D'entrée, les Bleus sont à la peine. En manque d'inspiration, de vitesse et de lucidité, ils traînent les pieds sans jamais parvenir à hausser le ton. Heureusement, les serres des Aiglons ne sont guère plus affûtées. Du moins pas encore. Du coup, la première période est d'une fadeur affligeante. Strasbourg ne parvient pas une seule fois à frapper au but de Lloris. Même pas une petite incursion dans le camp niçois. Rien. Le néant absolu. Il faut dire qu'Alex Farnerud est complètement placé sous l'éteignoir, physiquement « mangé » par Abardonado et Traoré. Diané, lui, ne semble pas vraiment concerné. A sa décharge, les ballons n'arrivent que rarement dans ses pieds. A moins que l'Ivoirien ne les sollicite pas assez...
Si Cassard n'avait été sauvé par son poteau, quand Echouafni est venu placé sa tête sur un coup franc de Vahiura, le Racing aurait rejoint les vestiaires avec un but dans la musette. Cet avertissement sans frais aurait dû provoquer une prise de conscience générale. Il n'en est rien.

« J'ai cru voir de la suffisance dans le comportement de certains »

Toujours aussi apathique dans le second acte, les Bleus vont complètement craquer en l'espace de deux minutes. A l'heure de jeu, Jarjat et Bagayoko trouvent la faille. « J'ai rien compris au film, déplore Duguépéroux. On savait que Nice était dangereux sur coup de pied arrêté. Résultat, on multiplie les fautes stupides et les pertes de balle sur les côtés. J'ai cru voir de la suffisance dans le comportement de certains joueurs. En-dehors de deux ou trois, on était complètement à côté du sujet. » Paradoxalement, c'est après ce coup de massue que les Alsaciens vont relever la tête. Grâce à Johansen, ils parviennent à produire du jeu et à prendre racine dans le camp niçois. Après la réduction du score, oeuvre de Johansen, le coup semble encore jouable. Boka, Carlier et Nemeth se créent des occasions grosses comme des maisons. Cassard, lui, détourne un penalty. Mais comme trop souvent cette saison, le Racing laisse passer sa chance. Complètement dépassé par les événements, les Strasbourgeois ont du mouron à se faire. Au classement, pourtant, la situation reste inchangée. Les défaites de Metz, Ajaccio et de Troyes engendrent le statu quo en bas de classement. « Si on joue comme ça, on a peu de chance de s'en sortir », conclut Duguépéroux. Strasbourg a laissé passer une occasion en or de recoller au classement. Celle-ci ne se représentera peut-être jamais. A force d'accumuler le sursis, les Bleus vont finir par prendre « ferme ». Ne resteront alors que les regrets.