Malek Cherrad refait surface à Nice

pour annoncer son départ en Tunisie

 

 

NICE (AFP) - L'attaquant algérien de l'OGC Nice (L1 de football) Malek Cherrad a réapparu publiquement jeudi à Nice pour annoncer son prêt pour une saison à l'Espérance de Tunis (1re div. tunisienne), marquant l'épilogue d'un feuilleton judiciaire et sportif ouvert fin mars après la brusque disparition volontaire du joueur sur fond de tensions familiales.

Le président niçois, Maurice Cohen, avait d'abord annoncé mercredi son prêt à un autre club tunisien, l'Etoile du Sahel.

Visiblement serein, l'international algérien, qui avait disparu avec femme et enfant depuis le 25 mars, s'est en partie expliqué sur sa fugue lors d'une conférence de presse au siège du club.

"Cela a été assez dur ces derniers temps. J'avais quelques problèmes à régler au niveau de ma famille. Je les ai résolus. Revenir là-dessus ne sert à rien. Je préfère regarder l'avenir, me relever et être plus fort", a déclaré le jeune attaquant de 23 ans, qui dit avoir fui "dans le sud de l'Europe" sans préciser le lieu. Selon les journaux algériens, il a séjourné en début de semaine en Algérie où il s'est entretenu avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua.

C'est précisément la piste familiale que les enquêteurs niçois avaient privilégiée. Ils avaient mis en avant une possible main-mise de certains membres de la famille Cherrad sur leur frère, qui aurait alors cherché à s'affranchir de leur autorité.

"Tout est rentré dans l'ordre désormais. Je n'en pouvais plus et je n'avais pas d'autre issue. Je reste en contact avec certaines personnes de ma famille. (... ) Je tiens à dire que je n'ai aucune dette de jeu et que je ne dois d'argent à personne", a ajouté le joueur, originaire d'Echirolles, dans la banlieue de Grenoble.

Cette hypothèse d'une dette de jeu avait été alimentée par sa soudaine demande, peu avant sa fuite, d'une avance sur salaire de 16.000 euros sur un compte bancaire ouvert à cet effet, l'autre étant cogéré par son frère aîné, Kamar Cherrad, également au centre de l'affaire.

En effet, Kamar, le frère aîné de la famille, ancien footballeur professionnel présenté comme "l'agent" de Malek, a été condamné début mai à 6 mois de prison avec sursis et 400 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Nice pour menaces de mort et injures antisémites contre le président de l'OGC Nice Maurice Cohen. Un différend sur la "gestion" de la carrière de Malek et l'échec de son transfert à Toulouse pendant le marché d'hiver seraient à l'origine de ces insultes.

Concernant le volet sportif, la direction de l'OGC Nice, qui avait licencié le joueur fin avril pour "abandon de poste et non exécution de son contrat de travail", était revenue sur sa décision le 5 mai, préférant une simple "suspension de contrat".

Malek Cherrad sera prêté gratuitement au club tunisien qui prendra en charge son salaire, a précisé M. Cohen, apparemment satisfait du dénouement: "tout le monde a compris que Malek est parti pour des raisons personnelles et qu'il y avait une mauvaise influence autour de lui. Il faut faire la part des choses entre Malek Cherrad et son frère. Il y a un océan entre les deux", a-t-il déclaré.