Paris a tellement besoin
Extrait le Parisien
Désespérément englués
dans le ventre mou, les Parisiens doivent absolument prendre les trois points,
ce soir, contre une équipe qui leur réussit généralement bien. Ils savent
défendre, maintenant il leur faut marquer.
A toute vitesse, José Pierre-Fanfan et Pedro Pauleta quittent, hier midi, le
camp des Loges. Leurs coéquipiers sont partis, pour certains, depuis près d'une
heure. Le capitaine et le vice-capitaine terminent seulement une longue réunion
avec Vahid Halilhodzic.
Au moment d'affronter Nice, le treizième du championnat, ce soir, le PSG, douzième avec le même nombre de points (dix-huit) a décidé de se mobiliser. L'heure n'est pas encore grave. Elle pourrait très vite le devenir. Tout autre résultat qu'un succès dans le bouillant stade du Ray hypothéquerait grandement les chances parisiennes d'atteindre le nouvel objectif commun : remonter, avant la trêve, à la cinquième ou la sixième place. On n'ose imaginer les conséquences d'une défaite alors que le premier relégable n'est qu'à quatre points... « On ne peut plus se louper », résume, lucide, José Pierre-Fanfan.
A dix-huit points de Lyon Le précieux match nul obtenu mercredi à Chelsea (0-0) a vite été évacué. Pas question pour les Parisiens de connaître la même désillusion qu'à Bordeaux (défaite 3-0), trois jours après avoir battu Marseille (3-2). C'est sans doute une partie du message martelé par Halilhodzic à ses hommes. D'autant que les statistiques incitent à la prudence. Avec quatre victoires, six nuls et cinq défaites, Nice et le PSG ont en effet exactement le même parcours en L 1 cette saison.
L'équipe de Gernot Rohr a simplement encaissé un but de plus que le PSG. En outre, les Parisiens n'ont jusqu'à présent remporté qu'un seul match à l'extérieur : à Bastia (2-1), le 2 octobre. Alors, pour se rassurer, Lionel Letizi et ses coéquipiers peuvent se dire que Nice reste le club qui réussit le mieux au PSG à l'extérieur en championnat ces dernières années.
Depuis la saison
1994-1995, les Parisiens ont obtenu quatre victoires et un nul au stade du Ray
en cinq matchs. Ils peuvent aussi repenser au succès (2-1) arraché in extremis
par Juan-Pablo Sorin la saison dernière, alors que l'équipe était réduite à dix
après l'expulsion d'Alonzo. La voie à suivre, assurément. Ce déplacement
marquera le dernier rendez-vous d'un mois de novembre présenté comme terrible
pour le PSG. Jusqu'à présent, la défaite à Bordeaux reste le seul faux pas. Mais
le match de ce soir fournira la véritable indication sur l'état de santé d'une
équipe encore convalescente, notamment sur le plan de son jeu offensif. Les
réponses doivent désormais tomber car, dans les dix prochains jours, Lille puis
Moscou viendront au Parc et, là aussi, la victoire sera impérative. En
attendant, hier soir, en débarquant à l'aéroport de Nice, les Parisiens ont
appris qu'ils étaient à dix-huit points de Lyon, victorieux 2-1 contre Auxerre.
Il ne leur a pas fallu longtemps pour comprendre que les espoirs de titre
s'envolent, à toute vitesse...
Vahid Halilhodzic et Gernot Rohr pourront prendre place sur le banc de leur
équipe, ce soir. Les deux entraîneurs ont pourtant été expulsés lors de la
dernière journée, lors de PSG - Lyon (0-0) et Caen - Nice (0-0). Mais la
suspension n'est pas automatique. La commission de discipline de la Ligue a
convoqué Halilhodzic jeudi prochain et a demandé des explications écrites à Rohr.
A noter:
La reception du PSG est
toujours un moment que les Niçois appréhendent. Cette saison, quatre compagnies
de CRS (320 hommes) seront mobilisées ainsi que cent autres policiers. Ce
dispositif est le même que celui habituellement déployé pour canaliser mille
supporters adverses.
Pourtant, le PSG estime que seulement 250 de ses fans feront le déplacement.
Mais après les graves incidents survenus il y a deux saisons (un supporter
parisien poignardé), la vigilance sera extrême, le quartier bouclé et interdit à
la circulation. « Notre bonheur, c'est que le match ait lieu un dimanche soir et
qu'il arrive juste après un déplacement onéreux pour les supporters du PSG à
Chelsea, explique André Bloch, le responsable niçois de la sécurité. Mais le
problème, c'est ce qui pourrait se passer en ville. »