Nice sourit, Monaco pleure

 

Extrait L'Equipe, LateraleNissart

 

 

« Et il s'en va, et il s'en va le Championnat... » Le chant de la Brigade Sud Nissart, à quelques instants du coup de sifflet final, était bien cruel pour Monaco, mais peut-être aussi très réaliste. Battus à l'issue d'un derby physique, assez fade techniquement mais où trois superbes buts furent inscrits, les joueurs de Didier Deschamps sont ce matin quatrièmes au classement, à douze points de l'OL, mais pourraient voir filer ce soir Marseille et Lille. En cas de victoire face à Toulouse, Auxerre pourrait même passer devant l'ASM.

Encore assez décevants offensivement face à une équipe niçoise enthousiaste et qui a certes bénéficié d'une certaine réussite, les Monégasques pensaient avoir fait le plus dur en égalisant peu avant l'heure de jeu, sur un magnifique ciseau de Gigliotti. Mais un tout aussi splendide lob d'Ederson, recrue hivernale brésilienne du Gym, allait piéger Audard, déjà peu en évidence sur le premier but niçois, un coup franc excentré et lointain qui avait surpris le remplaçant de Roma, forfait en raison d'une douleur musculaire à une cuisse. Dans l'autre but, Grégorini eut, lui, plus de succès sur plusieurs frappes de Kallon et Saviola, et sa sûreté fit beaucoup de bien aux Azuréens en deuxième période.

Rohr ne règle pas ses comptes

« Nice frappe deux fois au but et marque deux fois, lâcha Fabien Audard, prostré dans sa surface à la fin de la rencontre, tandis que les Niçois saluaient leurs deux virages. Les gardiens ont fait la différence. Je ne pense pas avoir fait de fautes, mais Damien Grégorini a réussi des arrêts importants. »

Privé également de Zikos et Plasil, Monaco a subi sa quatrième défaite de la saison en L 1, la première depuis le 19 novembre et le revers à domicile face à Sochaux (1-3). Mais pour Deschamps, elle n'est pas synonyme d'adieu au titre. « Je ne sais pas si on l'a perdu ce soir, disons qu'il s'est encore éloigné, analyse-t-il. Je hais toujours autant la défaite. Ce revers n'est pas une bonne chose pour notre tableau de marche, mais je ne pense pas aux autres équipes. » Qu'a-t-il alors pensé de la sienne ?« Dans les intentions, on était là, mais nos efforts n'ont pas suffi à obtenir un résultat
positif. » Difficile d'être d'accord avec cette vision très positive du match.

L'ASM n'a guère brillé sur le plan collectif, et elle a souvent paru manquer d'un second souffle, snas parler d'une efficacité offensive toujours absente. la faute au match intense livré mardi à Eindhoven (0-1) ? « On y a laissé des plumes, poursuit Deschamps, mais ce n'est pas une excuse. Physiquement, on a répondu présent. »

Comme Nice fit de même, ce derby fût âpre, parfois confus mais éclairé par trois somptueux, dont le lointain lob d'Ederson. «Joli mais surtout important » sourit le Brésilien, déjà buteur en Coupe de France face à Reims (3-1 a.p.). Soumis à une lourde pression de ses dirigeants cette semaine, Gernot Rohr n'a pas souhaité régler ses comptes après ce succès qui donne de l'air aux Aiglons comme à leur entraîneur et manager général, une double casquette que ses patrons trouvent trop large. « Mon cas personnel importe peu, c'est une belle victoire pour tout le club. Quand quelqu'un est attaqué, tout le groupe l'est. Mes joueurs ont démontré leur force et leur solidarité. »

Ancien Monégasque et néo-Niçois, Martin Djetou confirma ses propos, brosse à dents en mains, un bel exemple pour la jeunesse. « C'est vraiment un soulagement pour nous. Ce fut un derby surprenant, mais c'est souvent le cas. Je pense que tous les spectateurs ont en eu pour leur argent. » Sauf, sans doute, les dirigeants monégasques qui, le président Pastor en tête, ont quitté le vestiaire de l'ASM sans piper mot, visiblement irrités par cette défaite vexante. Perdre à Nice et peut-être perdre le titre en une seule soirée, ça fait beaucoup.

Pour revenir aux niçois, ils ont fait preuve hier soir d'une grande solidarité qui pourrait mettre en doute les propos tenus, par certains, sur la mauvaise entente entre le coach et quelques joueurs. Laissons le gym vivre. Chaque club a ses hauts mais aussi ses bas et ce n'est, souvent, pas des changements radicaux qui remettent l'équipe sur le droit chemin (surtout à Nice).

Une belle victoire, avec deux magnifiques buts niçois, qui apaisera le club jusqu'à mercredi et le match face à Nimes.

Allez Gernot un petit effort et ce ne sera plus qu'un mauvais souvenir... 

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