Strasbourg se relance face à Nice

Extrait L'équipe, Latérale Nissart

Huit mois et seize jours plus tard, Strasbourg a enfin réussi à regagner un match à la Meinau.

Depuis le 7février dernier (3-O face au Mans), les Alsaciens désespéraient leur public. Hier soir, en remportant leur premier succès de la saison, ils ont mis fin à une série de onze matches sans victoire à domicile, cinq défaites et six matches
nuls. Et de quelle manière !

Gernot Rohr, l'entraîneur niçois, avait bien raison de dire que " Nice a croisé la route de Strasbourg au mauvais moment. Cette équipe n'avait rien à voir avec celle que j'ai pu voir sur les cassettes ". En un mot, c'est un Racing métamorphosé qui a largement dominés les Aiglons, lesquels venaient pourtant de prendre treize points lors de leurs cinq dernières rencontres. À l'image d'un entraîneur absolument déchaîné devant son banc, les Strasbourgeois ont lutté comme jamais cette saison.

" Ce soir, on a retrouvé un bloc-équipe où chacun s'est battu pour l'autre ",
notait Yves Deroff, qui eut le bon goût d'ouvrir la brèche au terme d'une action splendide symbolisant l'état d'esprit de l'équipe : une récupération à hauteur des seize mètres, suivie d'un mouvement collectif qui vit le défenseur traverser tout le terrain, en même temps que Niang qui lui offrit la balle décisive (1-0, 37e). Et Deroff de confier: " Ce but ressemble aux enchaînements que l'on a travaillés à l'entraînement. C'est une belle récompense. "

Kanté aux anges

Du coup, on a revu par moments les séquences qui ont ravi la Meinau au début de la saison dernière. Une grande présence dans les duels a autorisé des sorties à une touche de balle.

Qui pouvait croire qu'un gros tiers de l'effectif fréquente assidûment l'infirmerie en ce moment ? Du haut de la tribune, Bassila a sans doute vu pousser la concurrence avec l'émergence du jeune Sidi Keita, qui réalisa une partie d'enfer avec Johansen, son aîné. Strasbourg s'était créé les seules occasions (Pagis au premier poteau, 12e, Niang de 20 mètres, 15e) avant de se mettre en avant.

La deuxième période fut de la même veine mais, au coeur de la domination alsacienne, Johansen devait quand même sauver devant sa ligne sur une reprise de la tête de Jankauskas (61 e). Et quand Niang (tête au ras du poteau, 63e) puis Pagis (74e) manquèrent la cible, une pointe de doute traversa les travées. Balmont plaça alors un boulet de canon sur coup franc qui fit croire un instant que la poisse serait encore au rendez-vous (1-1, 79e). Mais c'est là que Strasbourg montra alors son nouveau visage.

Dans un stade retenant son souffle, Pagis réussit le penalty salvateur obtenu par Arrache (2-1, 83e) avant que le même Arrache, qui avait demandé à sortir cinq minutes plus tôt, n'inscrive son premier but avec les professionnels en profitant d'un faux rebond sur une pelouse renouvelée en partie seulement (3-1, 86e).

Le capitaine Cédric Kanté était aux anges: " Le coach nous avait demandé de rester organisés quoi qu'il arrive. Cette fois, on y est parvenu en respectant le plan de jeu du début à la fin ".

Ce matin, Strasbourg, qui a retrouvé le vrai Niang, n'est plus dernier. " Mais le
chemin est encore long ", rappelle Kanté. Il reste à confirmer la délicieuse statistique disant que jamais une équipe ayant remporté son premier match à la 11 ème journée n'a été reléguée.

Côté niçois, on regrettait le pénalty, qui semblait sévère pour le capitaine niçois. Après avoir revu les images, il semblait logique, comme la victoire des strasbourgeois à l'issue de cette rencontre.

Les années se suivent et se ressemblent pour les niçois. En effet, comme lors des deux dernières saisons, le gym a permis à une équipe, dans le doute, de se relancer.   Mais cela n'altère pas l'optimisme de l'entraîneur niçois:  "Nous allons entamer une nouvelle série dès samedi face à Istres car, ce soir,  mon équipe n’a pas joué sur sa valeur".

Il faut le souhaiter face à Istres (la nouvelle lanterne rouge du championnat).

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