Ils ont retrouvé la lumière

 

Extrait DNA

 

 

Un Racing transcendé a arraché, hier soir, sa première victoire de la saison en dominant Nice. Les hommes de Duguépéroux ont emballé la rencontre et n'ont jamais rien lâché. Cette fois, leur saison est lancée. Enfin !


Il court, Salim Arrache. Comme un diablotin sorti de sa boîte, le jeune attaquant strasbourgeois file entre les bras de ses coéquipiers qui tentent de l'enserrer. Arrache court toujours. Il vient, quelques secondes auparavant, d'inscrire le tout premier but de sa jeune carrière. D'une frappe limpide et sèche, il parachève surtout le succès des siens.
Il a donc fallu attendre la onzième journée pour que le Racing trouve enfin l'interrupteur. Incapable de remporter le moindre match dans son jardin depuis la venue du Mans, en février dernier, il avait perdu la foi. Le public, habitué à des soirées sombres et sans relief, a presque été ébloui du changement.


Transcendés


Hier à la Meinau, la lumière a donc jailli. On ne vous parle pas d'un rai intermittent, ni d'un éclair façon stroboscope, qui a éclairé de temps à autre la longue nuit strasbourgeoise, mais d'un faisceau continu et chaleureux. De ceux qui guident les marins perdus au grand large.
Au sortir d'une première mi-temps carrément emballante, le Racing a retrouvé sa route. Inspirés et créatifs, les hommes de Jacky Duguépéroux sont littéralement transcendés. Terminées, les jambes tremblotantes et les idées embrumées, l'assemblage d'individualités débouche enfin sur une équipe.


« Rigueur »


« On a pris conscience qu'on était hors sujet, dit Cédric Kanté, capitaine exemplaire. A Ajaccio, samedi dernier, nous avons commencé à relever la tête. Cette fois, on a fait preuve de rigueur de bout en bout. C'est la première fois de la saison. Même quand Nice a égalisé, les gars ne sont pas partis à l'abordage, chacun à leur tour. On est resté bien organisés, en équipe. »
En ces quelques phrases, le défenseur a résumé les motifs de la métamorphose entrevue hier soir. En début de saison, Kombouaré en était convaincu. Depuis trois semaines, son successeur n'en doutait pas plus. Ce Racing-là a du potentiel, du coeur et de l'envie. Pour la première fois de la saison, il a simplement réussi à assembler ces éléments jusque-là inexplicablement éparpillés.


« Surtout le plaisir »


Il faut croire que cette équipe-là commence à avoir une âme. « Travail, humilité mais surtout plaisir, voilà les mots que j'avais inscrits au tableau, indique Duguépéroux. C'est sur le dernier que j'avais insisté. Là, on a su allier résultat et manière. »
Face à des Niçois en pleine bourre, les Bleus se sont dépouillés. Généreux dans l'effort, à l'image du petit Sidi Keita étincelant au milieu, d'un duo d'attaque Niang - Pagis enfin efficient, d'un Arrache aux chevauchées endiablées, la lanterne rouge a sorti le grand jeu.


« Les joueurs sont récompensés »


« La première satisfaction est pour les joueurs, ajoute Duguépéroux. Ça fait trois semaines qu'ils bossent énormément, ils sont enfin récompensés. Sur l'égalisation, on s'est cru maudit, mais les joueurs m'ont répondu. On vient de monter une petite marche, il en reste beaucoup d'autres. »
La première est donc surmontée. L'avenir dira s'il s'agissait de la plus dure. Ce matin, le Racing a en tout cas cédé la dernière place à Istres. Avec cet esprit et cette envie, la remontée semble assurée. Pourvu que ça dure...

 

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