Les niçois craquent de nouveau
Extrait l'Equipe, Latérale Nissart
Nice avait pris l'habitude de gratter l'épiderme rennais. Invaincus contre les Bretons depuis leur retour en L1 ,les Aiglons se sont pourtant crashés hier Route de Lorient. Ils ne sont pas les premiers, face à une équipe que Gernot Rohr a jugée " intouchable". Le compliment de l'entraîneur niçois trouve un écho dans le bilan rouge et noir à domicile.
Depuis le 27 novembre, Rennes a fait le plein à la maison : huit succès, dont six en L1. Le dernier ne souffre pas contestation. Nice n'a pas existé offensivement et, passé un premier quart d'heure pressant où il a mis de la friture sur la ligne bretonne au milieu, il a subi les événements.
Plutôt pas mal en première période, où les assauts rennais s'abîmaient sur la dernière passe ou un Grégorini impérial en deux occasions (14e et 33e). Frei avait aussi réclamé un penalty, semblant retenu par Traoré (39e) mais l'équipe de Laszlo Bölöni, malgré sa maîtrise, n'avait pas réussi à déséquilibrer un bloc azuréen que Djetou intégrait pour la première fois en L1. "On n'a pas fait une mauvaise mi-temps, jugeait cependant l'entraîneur breton. On a manqué d'un peu de réussite. Je me demandais juste si les joueurs seraient capables de continuer dans le même esprit, en mettant plus de vitesse dans notre circulation de balle et plus de punch devant. "
Rohr : " Ils sont intouchables "
Ses joueurs n'allaient pas tarder à lui répondre, Maoulida, récupérant un centre de Monterrubio, faisant valser Varrault et Grégorini trois minutes après la reprise (48e). L'égalisation de Balmont - un coup de semonce des vingt mètres (61 e) - sur le premier tir cadré niçois n'eut même pas le temps de semer le trouble. Fort de la confiance accumulée chez lui, Rennes repartit à l'abordage et arrima dans la foulée, le duo Sorlin-Monterrubio à la manoeuvre, le canonnier Frei esseulé dans les six mètres à la conclusion (2-1, 63e). "Comment peut-on laisser un tel buteur libre de tout marquage ? ", s'interrogeait d'ailleurs Rohr. "Ce but est important, il nous a permis de dérouler", estimait Olivier Monterrubio.
La suite fut un long supplice pour des Niçois obligés de se livrer aux contres grande vitesse des locaux. "Ça allait très, très vite ", constata Rohr. Ils y récoltèrent deux nouvelles épines : un échange Sorlin-Le Lan-Mvuemba-Monterrubio conclu au filet par l'ex-Nantais (3-1, 75e) ; puis un contre plein axe enrobé par Frei et Maoulida (4-1, 78e). Il flottait alors comme un arôme de plénitude sur les évolutions rennaises.
"On prend du plaisir, c'est sûr, souriait l'auteur du doublé. Ça joue vite, à une touche. Il suffit alors de faire les bons appels, dans l'espace ou entre deux défenseurs pour faire la différence. Si la défense tient, on sait qu'on saura toujours se créer quelques occasions. » La complicité des attaquants comblait même l'exigeant Bölöni : « J'ai bien aimé la collaboration entre mes deux avants-centre. Chacun a marqué et leur complémentarité commence à être intéressante."
Les Niçois ne le contrediront pas. Incapables de gagner depuis le 11 décembre, emportés par le vent breton, ils restent en ligne de mire des relégables. Même fair-play, leur coach ne cachait pas sa préoccupation : " Inquiet je l'ai toujours été. Actuellement, on rame. Il nous manque des joueurs de qualité et dès qu'on se découvre, on est en difficulté. On manque de maîtrise. On a besoin de points. Mais ce n'était pas le moment de venir en chercher à Rennes : ils sont intouchables."
Insondables aussi. Comme d'habitude, ils quêteront "une confirmation "(Monterrubio) à Lille, dimanche prochain, eux qui n'ont jamais vaincu à l'extérieur. Maoulida y croit : " Pourquoi pas ? Personne ne nous attend. Lille doit enchaîner les matches et ce n'est pas évident pour eux. Il suffit d'un déclic, d'un but de raccroc après avoir été dominé pour tout enclencher. " Il serait temps pour le Stade Rennais de dérégler enfin ce tic-tac qui douche ses espérances une semaine sur deux.
Les niçois se rapprochent, chaque journée, de la zone rouge. Inquiétant! Dangereux!
"Ce n'était pas le moment pour venir à ..." affirme le coach niçois comme un leitmotiv après chaque mauvais résultat de l'année 2005. La suite du championnat ne s'annonce pas simple... face à des clubs aux aboies. Cette excuse pourrait être de nouveau de sortie si le coach ne réagit pas.
Le seul côté positif reste que Gernot Rohr y croit encore: "J'étais inquiet au début de saison, je le suis toujours, il y a encore beaucoup de travail pour s'en sortir, mais je pense qu'on va y arriver".
Mais il va, surtout, falloir trouver quelques solutions ... et se remettre en questions comme le confirme le capitaine niçois: "Chacun doit faire son autocritique. On comprendra alors pourquoi on a perdu ici 4-1"
Mais les joueurs du gym, et le coach, ont ils cette volonté?
Pas si sûr!!