Le SM Caen ne veut pas en démordre
Extrait Ouest France
Relégué à cinq points du
premier non relégable, six si l'on tient compte de la différence de buts, Caen
joue gros ce soir à Nice. A six journées de la fin, les Malherbistes n'ont plus
leur destin entre les mains. Ils espèrent néanmoins pouvoir le forcer encore. On
aimerait y croire aussi...
Alors que les obsèques du prince Rainier mettaient hier le tout Nice en
effervescence, les Malherbistes ont vécu une journée nettement moins agitée. Ni
cordon de CRS, ni pâté de maison bloqué, juste une paisible mise au vert sur les
hauteurs de Port-en-Bessin, où ils ont élu domicile depuis jeudi.
Trompeuse, pourtant, cette image. Sur le terrain, Nice et Caen sont loin de
partager la même sérénité. A trois petits points de leur objectif, les Aiglons
sont en passe de rempiler pour une quatrième saison consécutive en L1. Bizuth,
le SM Caen est lui plus près de revenir d'où il vient. Au point de cultiver ce
paradoxe à la Lorientaise qui lui vaut d'avoir un pied en L2, un autre en Uefa.
Cette semaine, le choc Eindhoven - Lyon a même épicé l'absurdité de cette
situation. Dans des conditions certes particulières (préparation, faux-semblant
de pelouse), Caen est la seule équipe à avoir battu ces deux formations cette
saison.
Malgré ces considérations, l'heure est grave. Relégable pour la troisième fois
de la saison, Caen n'a plus son destin en main. Depuis novembre et la réception
de Nice justement, la troupe de Patrick Remy a par trop marqué le pas pour
rester aujourd'hui dans les clous. Onze maigres points passés en caisse depuis,
en l'espace de 17 journées. Nul n'a fait moins bien. A quoi se raccrocher dès
lors ? Se rappeler que lors de son premier séjour en D1, Caen s'était maintenu
malgré un passif de 60 buts encaissés ? Se dire qu'à ce stade de la compétition,
rien n'est encore tout à fait figé ? L'exemple havrais, victime d'un écroulement
sur les 8 dernières journées en 2002-2003, est peut-être à méditer.
« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir », clament en choeur les
Caennais, apparus réactifs cette semaine après le coup de massue reçu samedi. «
On ne va quand même pas sortir avec le fusil pour prouver qu'on en veut,
explique Vincent Planté. L'ambiance est bonne, on garde le sourire, on a
toujours fonctionné ainsi. » Ronald Zubar ajoute : « Ça va être très dur, on le
sait tous, on est dans l'obligation de gagner quatre matches sur les six
restants. On n'a jamais enchaîné beaucoup de victoires, c'est le challenge qui
nous attend. »
Difficile pari, à vrai dire. Jamais, effectivement, Caen n'a remporté deux
matches consécutifs en championnat. Un seul succès depuis cinq mois à domicile,
deux seulement cette saison au loin de d'Ornano. Sachant que près du tiers de
l'équipe-type (Ben Askar, Eudeline, Lemaître) manquera ce soir, c'est dire
l'ampleur de la tâche qui attend les Caennais. D'autant que les Niçois, privés
de trois joueurs eux aussi, entendent profiter de l'occasion. « C'est le match
de la saison » maintient Rohr. Pas seulement pour les siens.