Nice s'éloigne enfin !
Extrait l'Equipe, Latérale Nissart
Depuis son arrivée à la tête de la formation niçoise, Gérard Buscher ne cesse de parler d'un mur dangereux que son équipe doit absolument éviter. Hier soir, grâce à sa victoire sur Ajaccio (1-0), qui n'avait pas perdu à domicile depuis le 14 août dernier, elle s'en est éloignée.
Le risque demeure, mais il est moins grand.
En revanche, pour l'AC Ajaccio, l'obstacle est toujours aussi effrayant même si, grâce à une meilleure différence de buts que Caen, il n'est pas reléguable. Et, comme par le passé, le club corse devra attendre la dernière journée et la réception de Sochaux pour fêter son éventuel maintien. Une rencontre que ratera Dzodic, suspendu. Mais pour avoir le droit à une quatrième année en L1, il faudra se montrer plus adroit à l'approche du but adverse et plus constant dans l'effort. Les hommes de Rolland Courbis, qui ont donné l'impression d'abandonner la lutte après l'ouverture du score niçois, ont beaucoup trop gâché hier soir, se heurtant aussi à un impeccable Damien Grégorini, qui a dédié sa grande performance à son épouse et à sa fille, Julia, née mercredi. Il a donc été parfait en sortant tout d'abord une frappe croisée de Chapuis (1,e), puis deux têtes de l'hélicoptère Lucas (15e, 21e). Ensuite, il s'est montré vigilant et rassurant dans toutes ses prises de balle avant de dégager des poings un tir flottant de Bonnal (60e).
Silence radio imposé par Courbis
Sans lui, Nice aurait très certainement perdu et les Ajacciens auraient sans doute pu s'exprimer à l'issue de la rencontre. À la sortie des vestiaires, ils n'ont pas voulu parler car « Rolland nous l'a interdit », s'excusait l'un d'eux, sans doute terriblement frustré par le déroulement du match. « C'est vrai qu'on a beaucoup subi, reconnaît Yohann Bigné, le milieu niçois. Mais cette victoire, on est allé la chercher avec nos tripes. Pour la manière, on attendra. »
Acculés en première période, maladroits dans la relance et incapables d'aligner trois passes de suite, ils ont parfois fait peine à voir.
On les a sentis fébriles, voire nerveux. Après la pause, ils ont repris de plus belles couleurs avec quelques heureuses modifications tactiques, comme le replacement de Bigné derrière l'attaquant et les entrées successives de Roudet et d'Agali, malmené par une partie du public d'Ajaccio, pas plus intelligente que la poignée de Bastiais qui ont insulté Chimbonda la semaine dernière.
Et puis, les Niçois, contrairement aux Corses, ont eu de la réussite. « Pour une fois qu'on est réalistes... », sourit le successeur de Gernot Rohr. Nice ne s'est effectivement pas procuré une valise d'occasions, seulement trois. Sur la première, un coup franc, Balmont trouvait la transversale (10e). Sur la seconde, Vahirua inquiétait Porato. La troisième fut la bonne. Cela faisait une éternité qu'un joueur niçois n'avait pas marqué. La dernière fois, c'était le 2 avril, au Stade du Ray, contre Saint-Étienne : Larbi avait trompé Janot. Hier, c'est encore lui qui s'est illustré en exploitant une passe heureuse de Bigné (53e). Un but qui vaut presque de l'or et qui a rempli de joie les 500 spectateurs niçois arrivés avec 20 minutes de retard à cause de supporters bastiais... « Pour eux, il faudra gagner samedi prochain contre Auxerre », lâche Damien Grégorini. Pour eux mais aussi pour l'équipe qui, « mathématiquement » - un adverbe à la mode -, n'a toujours pas assuré sa place en L1 mais qui, ce matin, n'en est vraiment plus très loin.
Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas pour les niçois.
Un penalty raté, le semaine dernière, nous avait plongé dans le doute le plus total. Dans une angoisse prenante, d'un retour en Ligue 2.
Un but de Larbi (qui pourtant n'a pas réussi sa rencontre), nous permet de souffler...ce qui ne nous est plus arrivé depuis bien longtemps.
On notera, aussi, que Grégorini, tant décrié ( à juste titre) pendant une bonne partie du championnat, nous a enfin montré l'étendue de son talent. Car, autant le but de Kamel nous délivre, autant la partie de Damien nous sauve. Pour être objectif, Damien fait d'énormes progrès depuis quelques matches.
Allez, encore un point et nous pourrons enfin penser à autre chose.