Marama Vahirua :

« Ça fait chaud au cœur »

 

Extrait L'Equipe

 



Pour la première fois de sa jeune carrière, il a évolué sur le flanc gauche contre Ajaccio (3-0) et cette redéfinition de son rôle sur l'échiquier niçois semble lui avoir donné une liberté de mouvements inédite et surprenante.

Samedi soir, dans un stade du Ray frigorifié, Marama Vahirua a retrouvé des sensations oubliées. Celles de sa jeunesse nantaise, de son éveil de footballeur dans les îles. « Après le match, ma famille m'a dit : " On a retrouvé le Marama qui avait 16 ou 17 ans. A l'époque, je ne me prenais pas la tête. J'étais joyeux tout le temps. »

À l'époque, le jeune Tahitien enchaîne les matches avec insouciance. Joker de luxe à Nantes, sa nouvelle terre d'adoption depuis 1998-1999, Vahirua a appris récemment sur la Côte d'Azur, à planifier ses efforts. « Jamais, je n'avais autant joué en si peu de temps. Il fallait enchaîner et je commence, seulement maintenant, à m'y habituer. »

Ayant disputé 17 matches sur 18 depuis août, « Tahitigol », auteur de deux buts contre Ajaccio, semble avoir trouvé ses marques. « C'est mon premier doublé depuis plus de deux ans. Le dernier, c'était à la Beaujoire contre Lorient (le 13 avril 2002, 2-0). » Aujourd'hui, sans le clamer haut et fort, Vahirua s'est spécialisé dans l'exercice des tirs au but: Sa première tentative date seulement du 19 septembre dernier contre Sochaux (2-1). Depuis, le Tahitien en a inscrit trois et en a raté un contre le PSG (1-1) : « Je m'en suis voulu; et je remercie aujourd'hui mes coéquipiers de m'avoir laissé tirer ce penalty contre Ajaccio. Surtout Samy (Traoré) qui, lui, avait réussi le dernier. Mais je n'ai pas eu peur. Je voulais absolument me rattraper.

Ici, à Nice, de toute façon, tous les joueurs sont solidaires. C’est un état d'esprit incroyable. Quand j'ai marqué ce but, mes partenaires étaient plus contents que moi. J'ai vu dans leur regard qu'ils avaient retrouvé un ami. Et franchement, cela fait chaud au coeur ! »

Le meilleur buteur de Nice (5 buts), avec Agali, peut compter, avec Gernot Rohr, sur un allié de poids. « Quand je dirigeais le centre de formation de Bordeaux, raconte l'Allemand, je le voulais déjà. Nous étions allés faire une tournée à Tahiti en 1995 et un ami me l'avait signalé. Mais on se l'était fait souffler par Nantes. Depuis, je l'ai toujours suivi d'un oeil intéressé. Sa réussite actuelle ne me surprend pas. Beaucoup de gens l'ignorent peut-être, mais c'est un gros travailleur. Il avait simplement besoin de confiance et de temps de jeu....

Le petit Tahitien peut aujourd'hui pagayer en toute tranquillité en Méditerranée.