La réaction de Rohr sur son licenciement

 

Extrait L'Equipe

 

 

" On pouvait déjà observer ce phénomène à l'étranger, en Italie notamment. Il reflète la passion qu'il y a autour du football, parfois excessive et néfaste. Il est aussi dû au fait que les clubs sont devenus des sociétés à part entière, avec un actionnariat et des intérêts financiers de plus en plus importants. À l'intersaison, on m'a enlevé mes trois meilleurs joueurs (Pitau, Everson et Pamarot) pour 5 millions d'euros. Sur cet argent, seulement 2 millions ont été réinvestis. C'est une évolution contre laquelle on est impuissants. Moi, j'ai essayé de me battre, avec les joueurs, sur le terrain. Ma protection, c'était mon groupe, mon staff, mais cela n'a pas suffi. Je savais depuis deux mois que je ne serais plus là la saison prochaine, et je connaissais même le nom de mon successeur (Frédéric Antonetti ?). Souvent, les présidents disent le contraire de ce qu'ils pensent ou de ce qu'ils vont faire. Mais les patrons, ce sont eux, et ils peuvent mettre les joueurs devant le fait accompli. Pourtant, pour améliorer la situation, il y a d'autres moyens que de virer l'entraîneur: le recrutement, et tout simplement la solidarité, quand ça ne va pas bien. Le salut passe par là. faire part de leur amitié. Parce que quand tout va bien, c'est facile d'être solidaire. Et puis, il faut reste quand même aussi regarder si le terrain suit, si les joueurs travaillent bien, et être réalistes sur les objectifs, en fonction des moyens que l'on a. J'ai lu les déclarations de Gérard Buscher, après mon éviction, mais il y a aussi beaucoup de collègues qui m'ont appelé, pour me  faire part de leur amitié. D'un côté il y en a un, de l'autre il y en dix. Alors il reste 90 % de gens solidaires."
 

Extrait d'un dossier de l'Equipe " Entraîner c'est l'enfer" du vendredi 13 Mai 2005