Nice passe mais dans la douleur
Extrait l'Equipe, Latérale Nissart
Certains niçois sensibles aux petits signes historiques ont sans doute réservé, dès hier soir, leur samedi 4 juin, date de la finale de la Coupe de France.
En battant Reims, 11e de Ligue 2, au bout de la prolongation et en souffrant, l'équipe azuréenne n'a fait que franchir les 16es de finale de la compétition. Mais la dernière fois qu'elle avait passé ce cap, elle était devenue inarrêtable, puisque c'était en 1997, année où elle remporta l'épreuve.
D'autres Niçois plus pragmatiques, eux, se sont contentés de retenir les dates des 1 er et 2 mars, jours des 8ème de finale, en misant sur une prochaine victoire. Au cours des deux derniers mois, l'équipe de Gernot Rohr, qui reste sur trois défaites et quatre nuls en Championnat, n'avait obtenu qu'un succès, contre les amateurs de Beauvais (Championnat de France amateur, 4-0), en 32e de finale de la Coupe.
Hier, les Niçois, privés de trois joueurs-clés (Balmont, Roudet, Agali), se sont assurés un moment de réconfort au bout de deux heures de souffrance. Car les Rémois, qui étaient invaincus à l'extérieur depuis trois mois, ont menacé jusqu'au bout un 14e de Ligue 1 bien maladroit.
L'équipe de Ladislas Lozano, finaliste de l'épreuve avec Calais en 2000, aura sans doute des regrets. Mais elle devra les oublier pour se consacrer à la mission qui lui tient le plus à coeur : assurer le maintien en L 2.
La phrase du match, elle, revient bien à leur entraîneur, avant la rencontre " L'important en Coupe, c'est la qualification. La qualité de jeu, personne ne s'en souviendra."
Vahirua sur une civière
Les deux équipes ont confirmé leur penchant du moment pour le jeu sans risque. En première période, Nice-où Djetou, arrivé au mercato, débutait - s'installait pourtant souvent dans la moitié de terrain rémoise. Mais les Aiglons hésitaient, cafouillaient et leur meilleure tentative fut encore la première. Dès la 3e minute, Vahirua lança Bigné, dont la reprise de la tête passa de peu à côté du but de Legrand.
Au gré des maladresses niçoises, les Rémois tentaient leur chance de loin (Hebbar, 12e) ou par des contres rapides. Cazarelly obligeait Cobos à un dégagement hasardeux (39e), Dossevi échappait à Abardonado et filait jusqu'à Grégorini, vigilant (44e). Et le public du Ray sifflait.
Pour le calmer, il fallut
l'entrée de son chouchou, Meslin, titulaire une seule fois cette saison en L 1
en raison de nouveaux problèmes au genou droit (46e). Et pour que le score se
débloque, il fallut des coups de pied arrêtés. D'abord, un coup franc
niçois tiré par Dié : Sammy Traoré reprenait de la tête en sautant le plus haut
(1-0, 53e). Puis un corner rémois. Le ballon, dévié par Cobos, était récupéré
par Barbier, auteur d'une feinte de frappe à l'entrée de la surface puis qui
permit à Arnaud d'égaliser (1-1, 58e).
Un autre coup dur frappa les Niçois la sortie sur civière de leur meilleur buteur, Vahirua, touché par Didot (62e). Les fautes de mêlaient de plus en plus aux approximations. Mal à l'aise en attaque, les Niçois se montraient fébriles en défense. Jarjat jouait les derniers défenseurs gaffeurs devant Blayac, qui cadrait sa frappe, détournée de justesse par Grégorini (79e). Et ce dernier mit un temps fou à se coucher sur une frappe lointaine de Dossevi (90e+ 2).
La prolongation fut hachée de gestes mauvais ou maladroits, de bonnes intentions vite gâchées. Une fois encore, la solution venait d'un coup de pied arrêté. Suite à un coup franc tiré par Dié repoussé par Legrand, le centre de Varrault dévié par Cazarelly atterrissait sur le pied gauche du Brésilien Ederson, qui surgissait pour accabler les Rémois (2-1, 114e). Le public hurlait de soulagement et le nouveau joueur de Nice sa joie en se suspendant au grillage. Cela lui valait un carton, une spécialité maison. Cette fois, Reims ne s'en remettait pas. Et, lors d'un contre, Meslin remontait tout le terrain pour offrir à Sammy Traoré un doublé (3-1,119e).
Un Sammy Traoré qui reçu
les éloges de Gernot Rohr: "Sammy Traoré est l'un des seuls joueurs
d'expérience qui nous restaient. Maintenant, on va récupérer pas mal des joueurs
qui étaient blessés et on va pouvoir repartir de l'avant." mais aussi du coach
rémois: "Je
suis déçu mais on n'avait pas un gars comme Sammy Traoré
dans notre effectif."
Mais cela suffira-t-il pour sauver la saison du gym?
L'avenir nous le dira, mais ce n'est pas en voyant les 3 mi-temps de l'OGCN hier soir que l'on sera rassuré