José, joueur tous terrains
Extrait DNA.FR
C'est dit, José Cobos est
joueur de football à l'OGC Nice où il vient même de signer un nouveau contrat
d'un an. Il est également le doyen des joueurs professionnels de L1 à bientôt 37
ans. Mais il ne se contente pas de courir après une balle.
« J'ai commencé mon histoire d'amour avec le foot à Strasbourg, je la terminerai
avec Nice. » Entre son départ d'Alsace et son arrivée sur la Côte d'Azur, il y
aura eu six années et aussi de belles histoires. Il y a eu une Coupe de France
et un Championnat de France avec le Paris SG, même une Coupe des Coupes avec le
club parisien et une « relation passionnelle avec les supporters de l'Espanyol
Barcelone », sans oublier un détour par Toulouse, mais il y aura surtout eu «
Son » Racing et « Son » Gym comme on appelle l'OGC à Nice.
Coeur
« Ils sont mes clubs de coeur de mes deux régions de coeur, sourit José Cobos.
J'ai pour habitude de dire que je suis un Alsacien naturalisé Niçois et
l'inverse. »
Et à Nice, on ne rigole pas avec le sujet, presque le Sujet, José Cobos. Il est
adulé par les supporters depuis l'époque de l'épisode du refus de la Ligue, pour
des raisons financières, de laisser monter l'OGCN en L 1. Le Strasbourgeois
(avec Valencony et Rohr) avait mené la fronde en renonçant entre autres choses
aux primes de montée et fait revenir sur leur décision les instances
dirigeantes.
Le symbole du Gym
Mieux, il est devenu un symbole. Capitaine sur le terrain peut-être, mais
surtout figure du Tout Nice et environs. « Mon image plaît, c'est vrai,
acquiesce-t-il presque gêné. Quand je suis sollicité, j'essaye de répondre
présent, discrètement si possible. Pas pour me donner bonne conscience, mais
pour aider des gens ou des actions. C'est dans ma nature de donner. Je connais
ma chance et j'ai pris conscience de ce que je pouvais apporter, ne serait-ce
que par ma présence. »
« J'ai besoin des
autres »
Dimanche donc, il a donné le coup d'envoi du match de rugby du club de Nice. «
On s'entraîne à 300 mètres des rugbymen. Ce sont nos voisins, presque nos
cousins. Je suis allé les voir jouer, ils ont gagné de neuf points et montent en
division supérieure. C'était vraiment sympa. » Et presque tous les dimanches,
José Cobos est sollicité de la sorte. Il dit (presque) toujours oui, quand son
emploi du temps le permet. « Je donne du temps et c'est normal. J'ai besoin des
gens pour vivre et, parfois, des gens ont besoin de mon aide pour vivre. Alors,
je fonce. »
Dimension trop
réduite
Et ça fait près de 20 ans que José Cobos distribue sa générosité sur les
terrains d'abord, dans la vie de tous les jours ensuite et surtout.
« L'un de mes cousins était myopathe. A 17 ans, j'ai commencé à m'investir avec
mon oncle qui était le président régional de l'Association Française contre la
Myopathie. J'ai alors compris que la vie ne se résumait pas à un terrain de
football. Quand je range mes crampons, je coupe complètement de mon milieu
professionnel », reprend le doyen de la L 1.
« Ma notoriété peut
aider »
Alors, José Cobos donne du temps, s'investit dans des associations (Elan du
coeur ou Horizon 06) comme président ou simple membre.
« L'une s'occupe de gamins handicapés physiques ou mentaux et son but est de
leur faire pratiquer un sport. La deuxième aide à insérer des adultes dans la
société. Leur trouver un travail, un logement, etc. Je n'aime pas parler de ces
actions presque de peur que les gens pensent que je veux soigner mon image. Ce
qui m'intéresse, ce sont les autres. Et ma notoriété peut les aider. C'est tout.
»
Les bouchers du « Palm Square »
Joueur tous terrains, José Cobos l'est vraiment. Son restaurant de Cannes, le «
Palm Square », ouvert avec un associé, tourne à plein régime. « C'est une vraie
fierté car 26 personnes y travaillent », annote-t-il. Vingt-six personnes, soit
un peu plus de deux équipes de football. « J'organise des matches entre le
personnel de salle et celui de la cuisine, poursuit José Cobos avant d'éclater
de rire. Quand les bouchers jouent en défense, la salle n'a aucune chance de
l'emporter. Et je m'interdis de participer directement à ces matches dangereux
pour ma santé. »
Sponsor es automobile
Il aurait pu également toucher au monde de la mode. « J'avais des idées, mais ce
n'est pas mon métier. » Il se contente donc de participer à quelques défilés
rapport à sa bonne gueule, « mais uniquement pour des oeuvres de bienfaisance. »
Il ne fera jamais non plus de Formule 1, mais contribue financièrement, à
l'éclosion de certains talents, comme celui de Julien Gilbert, l'Alsacien des
circuits automobiles. « C'est simplement important d'aller vers les autres et de
les aider à se réaliser », soutient José Cobos.
Futur jazzman ?
Quant à la musique, il adore. « J'aime me repasser des disques des années 70,
dit-il avant de sourire. Je suis assez nostalgique de certains moments vécus.
Et, là, j'ai des projets. Je ne dis pas que je deviendrai chanteur, mais ça me
tente sans être une obsession. »
Avec un copain du milieu, qui navigue entre Paris et New York, le projet est
réel. « Ce serait plutôt du jazz. On a déjà réalisé une compilation. On verra
plus tard. Mais je ne peux pas vivre sans musique. »
« Je suis resté un
gamin »
Et il y a encore et toujours le football. « C'est du plaisir. Je prolonge car je
reste encore le gamin que j'ai été, pas pour une question d'argent ou de record
de longévité à battre », s'amuse José Cobos. Donc, ce qu'il aime, c'est le foot,
l'OGC Nice et Gernot Rohr. « On est derrière lui. J'aime l'ambiance des
vestiaires, me retrouver tous les jours avec des copains. Rater une passe ou
perdre à un jeu lors d'une séance m'énerve autant qu'avant, rigole José Cobos.
Ça veut simplement dire que la passion est toujours en moi.»
Merano et
fasciathérapie
Pourtant, à un peu plus de 33 ans, il avait été opéré des ligaments croisés,
opération qui aurait dû mettre un terme à une carrière bien remplie. « En fait,
depuis sept ans, je pratique la fasciathérapie. Je me fais manipuler la boîte
crânienne pour m'auto régénérer. Ça m'a aidé à m'en sortir. » Il y a sept ans,
il était aussi passé par Merano, centre de remise en forme italien, formellement
interdit au tourisme. « J'avais des problèmes de poids. Là-bas, j'ai compris
beaucoup de choses. Depuis, je sais comment me nourrir pour durer. »
« Ils n'avaient que
six ans »
Et José Cobos dure. « Certains de mes coéquipiers pourraient être mes enfants,
s'amuse-t-il à constater. Certains croient que je n'ai joué qu'à Nice durant ma
carrière. Ils n'avaient que six ans quand j'ai été champion de France avec le
PSG. »
Samedi, il croisera à nouveau la route du Racing. « Ce sera à nouveau un
frisson. »
Le frisson d'un homme dont les jambes ne veulent pas arrêter de courir. Et puis,
qu'il devienne ensuite cadre du club, homme d'affaires, mécène ou jazzman, son
coeur prendra le relais. Il n'a jamais cessé de battre, de se battre même...