L'OGCNice respire
Extrait L'Equipe, Latérale Nissart
Les "olé" ont scandé la corrida, avec les Canaris dans le rôle du taureau. La Beaujoire a souvent connu le spectacle inverse. Hier soir, le matador niçois n'était ni brillant ni féroce. C'était pourtant suffisant. Les tribunes, qui avaient un temps recouvert les « Gripond démission » de leurs encouragements, ont cédé au découragement. Le pouce baissé, elles ont repris le slogan de concert.
Sanction implacable mais logique.
Nantes ne s'est pas créé
une occasion. Grégorini a seulement surveillé deux centres de Savinaud pour
gicler devant Bagayoko (54e) ou N'Zigou (83e). Sinon, rien. Des « cafouillages »
dont se souvenait Rohr mais rien de sérieux, de concret. Bagayoko eut beau se
démener pour arracher des ballons en pivot, les approches ne débouchèrent pas,
faute de soutien, faute d'idées. De passes latérales en retours en arrière, il
ne se créa rien. Et comme pareil football mérite punition, un tir flottant de
Balmont vint riper sur un Landreau absent (29e). Nice prenait l'avantage. Pour
les trois points, il n'en fallait pas davantage.
LoïcAmisse, stoïque sous la huée de la tribune présidentielle, crut bon pourtant de positiver. Aux récriminations de la presse, il répliqua :« Vous êtes loin de la vérité !(...) On a affronté une équipe intéressante, qui nous a posé pas mal de problèmes. Nous avons essayé sans bien nous y prendre dans la phase finale. Mais je retiens plusieurs choses positives : l'envie, l'abnégation des garçons. » Certes, ceux-ci n'ont pas triché. Mais leur énergie, à quel projet était-elle dévolue ? « Il faut passer la vitesse », glissait le coach qui relevait aussi le nombre élevé de blessés. Avant d'aller à Lille et de recevoir Sochaux, c'est préférable, en effet.
D'ailleurs, si les joueurs évoquaient encore le « travail », la « solidarité », Mickaël Landreau dressait le juste état des lieux: « Les gens peuvent être pessimistes. Il n'y a pas grand chose à dire compte-tenu de ce qu'on a vu. On doit penser à tout ce qui a fait l'histoire de Nantes. Cela doit nous donner la force de garder la tête haute. On joue le maintien. On a pu espérer mieux à un moment. Mais même si on fait une série, on doit garder à l'esprit qu'il faut en mettre trois derrière nous. »
La crise s'est donc installée sur la Jonelière. Le président Gripond est venu le constater devant les médias. Sur fond de quolibets se poursuivant hors stade, il a parlé de « faire front ». « Que les gens soient mécontents, c'est la moindre des choses mais on a besoin de courage dans ces moments là, pas de lâcheté, de démission, expliqua-t-il. Le groupe doit continuer à se battre. Il n'a pas trouvé ce soir, mais il a été vaillant. Il doit garder cet état d'esprit. Ça ne sert à rien de montrer telle ou telle personne du doigt. C'est dans l'adversité qu'on verra si les gens aiment le club, s'ils sont solidaires. On ne doitpas tomber dans le chamboule tout. Il faut laisser les techniciens bosser dans la sérénité et trouver des solutions. »
Vite, car la gangrène gagne et le doute s'insinue de plus en plus dans le groupe lui-même.
Les niçois avaient un autre visage.
En effet, ils renouaient, hier soir, avec la victoire qui leur fit tant défaut ces dernières semaines. Gernot Rohr, souriant, affirmait à l'issue de la rencontre " C'est une bonne opération. Nous avons bien joué et je suis heureux car cela permet d'avoir du recul par rapport aux équipes derrière nous. Nous préférons gagner"
Une équipe niçoise qui a retrouvé ses valeurs défensives. C'est peut-être là, la base immuable du jeu niçois.
Alors pourquoi pas !
Si cela permet au gym de gagner !
Quoiqu'il en soit, l'OGCNice retrouve la première partie du classement qu'il avait déserté depuis bien longtemps.
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