Les Nantais plongent dans la dépression
Extrait Ouest France
Les Canaris ont concédé hier
soir leur quatrième défaite consécutive en proposant un jeu d'une médiocrité
alarmante. Mais pour l'instant, le président, pas plus que l'entraîneur,
n'envisage de solution ferme.
Là, la situation devient
franchement critique. Contre Nice, qui n'avait plus gagné depuis sept journées,
les Nantais ont une fois encore échoué dans les grandes largeurs. Ils ont en
effet concédé une quatrième défaite consécutive, en ne proposant rien de nouveau
dans le jeu. Ce fut même pathétique, face à une équipe azuréenne pourtant bien
hésitante et qui aura eu besoin d'un bon coup de pouce de Mickaël Landreau pour
marquer.
Et pourtant. Pourtant, en conférence de presse d'après match, Loïc Amisse s'en
tint à sa ligne de conduite habituelle. « On a fait jeu égal avec cette équipe
de Nice, estimait-il. On a fait de bonnes choses. J'ai eu beaucoup de
satisfaction dans l'animation, sauf qu'on n'a pas su aller au bout de nos idées
pour porter le danger devant le but. » L'entraîneur nantais avoua tout de même «
un peu d'inquiétude ». C'est bien le moins que l'on puisse éprouver, alors que
l'équipe occupe la 16e place, avec, désormais, un misérable petit point d'avance
sur le premier relégable. Mais pour l'instant, l'entraîneur croit encore pouvoir
inverser la tendance. Et n'envisage pas, comme a pu le faire Anigo à Marseille,
de faire passer l'intérêt du club avant celui des personnes : « Tant que les
gars répondront à ma demande, je ne vois pas pourquoi je démissionnerais. »
On peut tout de même douter de l'adhésion des joueurs. Quant à celle du public,
là, cela ne fait plus un pli. Les olés entendus sur les passes niçoises en fin
de match, pesaient aussi lourd que les sempiternelles « Gripond démission ».
Mais pour l'instant, le président reste lui aussi d'un calme olympien, voire
surréaliste, dans la tempête. Il exclut en tout cas de démissionner, arguant que
« il serait précisément lâche de quitter le navire actuellement », comme il
exclut de changer d'entraîneur ou de staff, puisqu'il emploie le pluriel : «
S'ils ne trouvent pas de solutions, et qu'ils admettent ne pas en trouver,
alors, on verra. » Le risque, c'est donc que personne ne bouge. Et que le temps
passe pour plonger Nantes plus profondément encore dans la dépression. Car
Jean-Luc Gripond ne fixe « pas d'échéance. Aujourd'hui, on sait où on en sera à
la trêve. On ne sera pas bien. »
C'est une tactique déjà employée sur le terrain des finances. Elle permet de
dire en substance : tout va bien, puisqu'on avait prévu que cela irait mal. Et
vogue la galère.