Etat d'urgence décrété pour un succès impératif
Extrait Ouest France
Seizièmes, avec seulement
deux points d'avance sur le premier relégable, les Nantais doivent s'imposer ce
soir en recevant Nice, s'ils veulent ne pas connaître les affres d'une crise
sportive et morale aux conséquences imprévisibles. Un match à quitte ou double,
un vrai tournant dans la saison...
Si Loïc Amisse refusait, avant le déplacement à Marseille, de décréter l'état
d'urgence, le résultat et surtout la manière dont la défaite a été concédée chez
les Olympiens a plongé les Canaris dans un marasme que les dirigeants et le
staff technique ne peuvent plus dissimuler. « C'est vrai, reconnaissait dimanche
matin Loïc Amisse, il nous faut réagir d'urgence. » L'aspect comptable (17
points en 16 matches) est inquiétant, mais ce qui l'est plus encore reste cette
apparente apathie sur le terrain, dans une équipe qui ne parvient pas à se
rebeller alors que les faits de jeu depuis plusieurs semaines lui sont
contraires. « Pourtant, l'envie, on l'a », souligne Loïc Guillon. Nicolas
Savinaud met également en exergue l'indispensable « état d'esprit pour corriger
ce qui ne va pas ».
La première de Keserü
Preuve que ce Nantes - Nice n'est vraiment pas un match comme tous les autres,
la traditionnelle conférence de presse d'avant-match a été cette fois-ci
soigneusement préparée. A la fois dans la forme et dans le fond : sur un
paravent, des fiches techniques du magazine France-Football photocopiées en
couleur et agrandies pour montrer que « le visage de l'équipe, entre blessés,
suspendus, ou matches internationaux n'a jamais été le même d'un match sur
l'autre ». Une esquisse d'explication de la situation sportive des Canaris par
Loïc Amisse qui, néanmoins, demande à ses joueurs de « regarder vers le haut »,
pour se donner une perspective positive. Et l'entraîneur d'annoncer : «
Contrairement à l'habitude, je vais vous exposer les trois points sur lesquels
je veux insister, et si vous avez des questions, je n'y répondrai qu'après. »
Loïc Amisse se montre « exigeant » envers son groupe, duquel il attend d'abord «
du caractère ». Ensuite, « un sentiment de révolte pour aller de l'avant, et
manifester cette envie de réussir un résultat ensemble, que l'on peut sentir à
Nice par exemple ». Le troisième point concernait lui le public dont le coach «
comprend la frustration », mais dont il attend un soutien indispensable. « Les
joueurs vont mouiller le maillot, avoir à coeur de gagner. Que les supporters
soient en communion avec eux... »
Ces derniers ne demandent sans doute pas mieux, mais encore va-t-il falloir que
les discours se concrétisent en actes, sur le terrain. Face à Nice, qui
curieusement reste également sur une série de six matches sans victoire, le
scénario est couru d'avance : face à une défense athlétique, les Canaris ne
pourront s'imposer qu'en combinant imagination et vitesse d'exécution. Loïc
Amisse a concocté un groupe particulièrement offensif dans sa physionomie, avec
la première apparition de Keserü à ce niveau. Aux côtés de Dimitrijevic, Leray
et Stinat, le salut des Canaris pourrait une nouvelle fois intervenir par les
jeunes. Sinon, le FC Nantes ne saura vraiment plus à quel saint se vouer...