Monaco-Nice, l'autre derby du Sud

Extrait Reuters

MONACO (Reuters) - Si les retrouvailles de Monaco et Nice dans le derby du Sud-Est ont donné lieu à des empoignades assez musclées depuis trois ans, le rendez-vous de samedi avec des équipes qui ont sensiblement changé, s'annonce différent.

Le contexte restera toujours passionné dans les gradins où les Niçois seront en nombre pour soutenir leur club face au leader du championnat de France au Stade Louis-II où, la saison dernière, beaucoup d'entre eux avaient été refusés. Mais l'apaisement semble aujourd'hui revenu.

Gernot Rohr, l'entraîneur niçois, a d'ailleurs trouvé la formule qui exprime bien la différence qui existe aujourd'hui entre les deux clubs.

"Ce sera David contre Goliath. Cette équipe monégasque a des moyens bien supérieurs aux nôtres et sera favorite."

Fini en effet le temps où les Niçois revenus dans l'élite s'en allaient faire trembler les meilleurs, y compris sur leurs terres. Depuis, les deux équipes ont beaucoup changé.

"Je ne connais presque plus personne en dehors de mon ami (Christophe) Meslin qui est d'ailleurs blessé", note Patrice Evra, l'ancien aiglon. Des aiglons qui ont connu un début de saison très délicat.


Un système plus offensif

Gernot Rohr s'est même retrouvé sur la sellette avant la victoire face à Rennes.

C'est donc une équipe niçoise en quête de certitudes qui se rendra chez le leader.

"On a envie de les retrouver car ce sera une rencontre intense comme l'ont été les derbies ces dernières années, le sort nous y a été favorable", note le coach Niçois qui ajoute " l'objectif sera de tout donner, on en a un peu bavé en début de saison parce que les résultats n'étaient pas là et on était pas en réussite. Mais là, j'ai l'impression que ça commence à venir, que l'équipe prend forme."

Avec un système - sans doute plus offensif - qui a connu la réussite face à Rennes et un effectif où figure Marama Vahirua désormais niçois. L'an passé, l'attaquant tahitien avait trouvé le chemin des filets et battu Monaco avec Nantes.

"On m'a dit que ce sera chaud, tendu, plus que les derbies bretons. C'est un match tout particulier dans la saison ! Je suis impatient de connaître ce contexte. Mais pour nous l'important sera de chercher à confirmer ce que nous avons fait lors de nos trois dernières rencontres, d'être à la hauteur face a une équipe qui a des qualités énomres et qui joue pour le titre. C'est un match important pour les deux équipes", dit-il.

Côté monégasque, on voudrait surtout que la série de rencontres tous les trois jours - championnat et Ligue des champions - se termine de manière positive.

"On a plus de matches qu'eux dans les jambes. Ce ne sera pas facile", avance le capitaine Julien Rodriguez.

"Mais le contexte fera que la motivation et la concentration seront là. On sait qu'ils seront motivés ; ce derby, c'est un peu leur Ligue des champions à eux. A chaque fois, ils nous font des misères et avec leurs nouveaux attaquants, ils peuvent faire la différence à tout moment."

"Le mur de Berlin"

Monaco va compter sur sa dynamique actuelle et sur la forme de Flavio Roma, son gardien.

"Lui, c'est le mur de Berlin ! Ce qu'il fait en ce moment est magnifique, c'est une sécurité absolue", s'enflamme Patrice Evra.

Pour l'international monégasque, ce rendez-vous avec Nice reste toujours un peu particulier.

"Moins qu'il y a trois ans, avoue-t-il. Mais il y a toujours un petit truc, y compris avec les supporters niçois, qui m'adoraient et qui maintenant me chambrent parfois durement."

Passé à l'"ennemi", Patrice Evra garde l'OGC Nice dans un coin de son coeur. C'est aussi pour avoir été de l'autre côté , qu'il sait que "leur entraîneur va encore les motiver comme jamais".

Malgré les changements de joueurs dans les deux camps qui ont modifié la donne ?

"Oui c'est vrai. Mais ce sera un autre combat, d'autres duels. Pour eux, ce match est essentiel, ce sera une bataille. J'ai prévenu mes nouveaux coéquipiers qui vont découvrir le contexte qu'il faudra faire abstraction de cette atmosphère, de ne pas tomber dans le piège de répondre à la provocation", conclut Evra.