Roy : je me sens très jeune"

 

extrait l'est républicain

 

 

Vous êtes de nouveau apte au service ?

Disons que je peux postuler à une place dans l'équipe. J'ai été arrêté deux mois et demi pour un mauvaise blessure. J'ai repris l'entraînement avant de rechuter. Cela a été long et difficile mais avec beaucoup de travail foncier, j'ai retrouvé le rythme.

Quel souvenir gardez vous du match aller à Nice contre Sochaux ?

Un bon souvenir puisqu'on les avait battus. Je crois que l'on n'a pas été très nombreux dans ce cas-là. C'était la deuxième journée et on venait de battre Auxerre chez eux. Après, on est rentré dans le rang mais l'équipe se tient bien. Sochaux n'est pas une équipe facile à jouer. On a déjà fait mieux que la saison dernière en leur prenant trois points. Ils sont encore sur une série impressionnante en championnat. Je crois que leur victoire contre Dortmund leur a donné une nouvelle dimension. Ils font partie des très bonnes équipes du championnat. Même si je suis un peu étonné qu'ils ne fassent pas jouer Pagis qui est pour moi l'un des tout meilleurs attaquants de Ligue 1. La saison dernière, je l'avais classé meilleur joueur du championnat.

On a l'impression que vous suivez de très près les choses du football et pas seulement à Nice.

Je sais qu'il y a des coéquipiers qui viennent s'entraîner, faire leur match et qui se coupent ensuite des choses du football. Je comprends tout à fait cela mais moi c'est tout le contraire. Je regarde les matchs à la télévision, je lis la presse, je vis football, je dors football, je mange football et cela depuis près de vingt ans. Je ne m'en lasse pas.

A 36 ans, est-ce que cette dix-septième saison pourrait être la dernière ?

J'ai re-signé la saison dernière pour une autre saison. Désormais, je ne calcule pas. Ce qui est essentiel c'est l'envie, elle est toujours là pour les matchs, pour les entraînements. Nice m'a proposé de rentrer dans l'encadrement après. Mais moi, si j'ai envie de jouer encore une saison supplémentaire, je le ferai, à Nice ou ailleurs. J'ai envie de croquer à pleines dents dans ce qu'il me reste de vie de footballeur. J'ai même une sorte de besoin de rattraper le temps perdu. Je me sens encore très jeune. Quand je vois Mauro Sylva qui joue encore à quarante ans à La Corogne...

Quelle différence entre le métier de footballeur lors de vos débuts dans les années quatre-vingt et celui d'aujourd'hui ?

Il y a une grosse différence dans l'approche du métier. Il y a réellement eu une révolution dans le métier du football. A mon époque, quand on était jeune joueur c'était vraiment difficile de se faire sa place. Et quand on arrivait dans le vestiaire « pro », c'était sur la pointe des pieds. Maintenant, on demande aux jeunes joueurs d'être prêts très tôt. Ils doivent assumer des responsabilités de titulaire voire d'international. Cela a tourné la tête de certains d'entre eux, il y a beaucoup plus rapidement une connotation financière qui prend une part essentielle dans la carrière des jeunes joueurs. Moi à mon époque, ce n'était pas une priorité, cela venait après quand on marchait bien. Je crois que c'est plus difficile d'avoir vingt ans et d'être footballeur aujourd'hui. Je ne veux pas non plus jouer les vieux cons. Les jeunes joueurs nous apportent autant qu'on leur apporte. Et puis maintenant, on écoute du rap dans les vestiaires !