Franck Guidicelli :

"Je suis victime du cliché corse"

L'Equipe

 

 

Où en est l'enquête déclenchée à la suite de votre plainte ?

Je constate avec déception qu'il n'y a eu aucune avancée notable. J'ai donc décidé de me constituer partie civile, afin d'obtenir la désignation d'un juge d'instruction. La justice sera ainsi bien obligée d'agir et de faire la lumière sur les irrégularités que je pense avoir découvertes, notamment sur certains transferts.

Quid de l'audit que le président Cohen vous refuse ?

Là encore, j'ai décidé de Prendre une initiative: j'ai saisi le tribunal par référé afin qu'il me donne enfin accès aux comptes du club. Si, comme il le clame, Cohen n'avait rien à se reprocher, il accepterait cet audit. Visiblement, c'est comme la plainte : elle est déposée contre X, mais il se sent visé...

Vous allez encore être accusé de nuire à l'image du club.

Mais je ne nuis pas à l'image de l'OGCN ! Ce serait suicidaire. Je rappelle que j'y ai placé de l'argent. Et j'ai prouvé, dans les moments difficiles, à quel point j'y étais attaché. Notamment lorsque je l'ai sauvé, en 2002.

Votre objectif est-il de devenir président ?

Je veux devenir majoritaire, effectivement. J'en fais une affaire de principe. Il est difficile de travailler avec certaines personnes lorsqu'il y a des intérêts privés qui priment. Moi, à la différence de certains, je ne suis pas à Nice pour m'enrichir. D'ailleurs, je suis bénévole, je ne fais même pas de notes de frais. Et puis, je veux faire de l'OGCN un club structuré, qui grandit, avec des ambitions. Pourquoi a-t-on le 19è budget de L 1 alors que Nice est la 5è ville de France ?

On ne comprend pas bien ce que vous êtes venu faire à Nice, dont vous n'êtes pas originaire...

C'est très simple : je suis dingue de foot et j'aime la Côte d'Azur. En 2002, c'est mon avocat qui m'a dit que l'OGCN cherchait de l'argent. Maintenant, ne faut-il que des niçois dans le club? Faut-il que dans chaque club tous les actionnaires sont originaires de la ville ?

Vous n'avez pas pensé à placer vitre argent dans un club corse?

Non, jamais. Vous savez, en corse, tout est difficile. Je n'ai d'ailleurs aucune affaire là-bas. Nul n'est prophète dans son pays, n'est ce pas?

D'où provient exactement votre argent ?

De la vente, en 2000, du casino de Besançon, qui appartenait à ma famille. Il n'y a rien de suspect. Mon parcours est transparent : j'ai un DESS d'administration des
entreprises, j'ai travaillé dans le domaine des jeux, puis j'ai fait un peu d'immobilier.

Vous seriez entouré de personnes proches du milieu.

C'est absurde. Ces accusations sont mensongères. Ce sont au contraire ceux qui m'accusent, les dirigeants du club, que j'ai surpris, dans le carré des invités, entourés de gens peu recommandables.

Votre ami Antoine Savelli a été condamné...

Oui, mais pour une broutille : il avait pris les toile d'un peintre qui refusait de le payer. Tenter de le salir est abject.

Et votre chauffeur, Éric Romangoni, fiché au grand banditisme ?

Mais je n'ai pas de chauffeur ! Éric Romangoni, c'est quelqu'un que je croise de temps à autre. C'est des conneries tout ça ! Et puis, si on commence à regarder tous les gens à qui je serre la main... Je suis un homme public, je rencontre beaucoup de monde.

Pour certains observateurs, vous seriez le faux nez de Robert Cassone.

C'est archifaux. L'équipe dirigeante d'il y a cinq ans (Cassone, jean-Christophe Cano et François Mouret), je l'ai vue deux ou trois jours à l'époque, c'est tout. Il n'y a personne derrière moi. La rumeur Cassone est partie parce qu'on m'a vu, à un pot de l'association, discuter avec Jean-Christophe Cano. Je suis victime du cliché habituel du Corse forcément proche du milieu du banditisme. Je n'ai jamais été mis en cause par la justice. Je n'ai même jamais été convoqué par le moindre service de police.

Vous démentez également tout lien avec le gang de la Brise de Mer ?

C'est vraiment n'importe quoi... Si j'étais le mafieux que mes ennemis décrivent, je n'aurais pas pris la peine de saisir la justice. J'aurais réglé cette affaire autrement !

Vous n'avez pas envie de jeter l'éponge ?

Non. Je veux que la lumière soit faite sur les malversations. Les dirigeants actuels sont tellement menteurs et manipulateurs que leurs attaques grossières ne me gênent même pas. Ils tentent de me diaboliser, mais refusent de répondre aux questions embarrassantes.
 

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