Franck Giudicelli : " L'OGCN va très mal"
France Soir
Actionnaire à hauteur de 27 % des parts de l'OGC Nice, Franck Giudicelli,
d'origine corse, a déposé plainte contre X à propos des transferts d'Ederson et
Moussilou pour « escroquerie et abus de confiance » au parquet de Nice. Le
vice-président des Aiglons ne mâche pas ses mots.
Pourquoi cette
plainte contre X ?
Quand Marcel Governatori (31 % des parts de l'OGCNice) m' a demandé, en janvier 2007, de prendre la présidence, j'ai refusé. Je suis donc revenu au club uniquement pourra occuper du secteur sportif. Je me suis alors rendu compte de certaines zones d'ombre que je voulais dissiper. Je me suis posé en fédérateur. Et j'ai demandé au club des documents comptables, notamment pour préparer le mercato. Là, les portes se sont brusquement fermées. Aussi a-t-il fallu que je fasse une sommation d'huissier pour avoir accès aux contrats des joueurs. On m'a alors dit que je ne pouvais les consulter qu'au club. J'ai trouvé cette démarche plus que suspecte.
D'où cet audit que vous commandé sur la valorisation du club qui devait se dérouler à partir du 14 mai...
Et qui n'a finalement jamais pu avoir lieu. C'est pourtant un audit que j'ai payé de ma poche et que les dirigeants actuels ont mis deux mois à accepter. Il y a vraiment des choses étranges qui se passent à Nice, au niveau de l'organisation, de la politique générale et des transferts, celui d'Ederson par exemple.
Avez-vous des vues sur la présidence du club ?
Quand j'ai montré mon intérêt pour racheter le club, j'en ai aussitôt fait part à Marcel Governatori et Gilbert Stellardo (ancien premier adjoint au maire de Nice et actionnaire de l'OGC) qui étaient d'accord. Mais, coup de théâtre, à la veille d'un conseil d'administration décisif pour redéfinir l'organigramme du club, il y a eu, le 6 février, cette vraie-fausse descente de police.
Racontez-nous!
Deux policiers, sans présenter la moindre carte, ont tenu à voir Maurice Cohen (président) et André Bloch (responsable sécurité) pour les questionner sur des mouvements de fonds entre actionnaires. Bloch m'informe également que la police souhaite m'auditionner pour procéder à des investigations surmoi. Et finalement, le lendemain, changement de plan. Au conseil d'administration, Stellardo qui envisageait de me céder la majorité de ses parts, change d'avis. Entre-temps j'avais appris quelque chose de troublant.
C'est-à-dire ?
J'ai été le premier à injecter de l'argent dans le club en 2002, quand il en avait réellement besoin. Et en janvier 2007, j'apprends que c'est Governatori qui avait financé l'achat du club dans sa quasi-totalité, alors que je croyais que c'était initialement Stellardo (31%) et Cohen. Pourquoi ? Le mystère demeure.
Aujourd'hui, quel est votre diagnostic sur l'OGC Nice?
Le club va très mal. Il y aura d'ailleurs un important déficit d'environ 5 millions d'euros en fin de saison. Je dénonce donc l'opacité et l'absence de compétence de la direction du club qui devra rendre des comptes. Il y a eu aussi une campagne de mensonges et de désinformation qui doit cesser. Moi, je suis garant d'un projet novateur, sain, clair, ambitieux et transparent. J'avais la possibilité d'être président, je ne l'ai pas été. Je n'ai en rien intérêt à déstabiliser un club dont je suis moi même actionnaire. Mais je vais vous faire une révélation.
Laquelle?
Gilbert Stellardo nous a déclaré (aux actionnaires) à plusieurs reprises sa volonté de voir Nice descendre en L2 pour toucher la prime de relegation (2 millions d'euros) et vendre les meilleurs joueurs. Le grand manipulateur du club réalisera peut-être sa médiocre ambition : celle de dilapider le trésor de notre centre de formation.