La joyeuse resistance
extrait
Les Niçois étaient venus pour se
rassurer défensivement, le point gagné les a comblés. 0-0 au Parc, le contrat
est rempli. Malgré une fin de match difficile, les Aiglons n’ont pas lâché,
retrouvant les vertus qui avaient fait d’eux la deuxième meilleure défense du
championnat l’année passée.
Ils ont tenu et ils sont heureux ! Dans les allées du Parc des Princes dimanche
soir, les joueurs niçois ne cachaient pas leur satisfaction. Tous se
félicitaient du point chèrement conquis face au PSG, et du retour d’un certain
aplomb défensif. « Nous avons retrouvé les valeurs typiquement niçoises que sont
la générosité et la solidité », confiait Gernot Rohr. « Nous avons souffert en
fin de match, mais nous avons tenu bon. L’équipe a fourni un jeu cohérent et
bien organisé ». Olivier Echouafni, légèrement touché à une cheville en fin de
rencontre, renchérissait : « On a vu une équipe solidaire, autour d’un vrai bloc
défensif ». Le discours bien rodé témoigne, en plus du sentiment légitime du
devoir accompli, d’un certain soulagement quatre semaines après le cauchemar de
Gerland.
« Pour les esthètes du foot, ce n’était pas ça »
Car cette fois, les Aiglons ont offert le meilleur de leur riche panoplie
défensive. Souvent premiers dans les duels, bien regroupés autour d’une
charnière centrale inédite (Pamarot-Abardonado), les joueurs niçois n’ont
pratiquement jamais été mis en danger durant les deux premiers tiers du match.
Il a fallu en fait une poussée parisienne dans les vingt dernières minutes pour
mettre à mal le dispositif, sans que ce dernier n’en soit pour autant ébranlé. «
Tactiquement, ça n’a pas été simple », avouait Olivier Echouafni. Associé à
Serge Dié dans l’entrejeu, l’ancien Rennais a pourtant réussi dans son
entreprise d’étouffer l’organisation parisienne. Un milieu compact et une
arrière garde efficace. Ne manquait plus qu’un gardien vaillant pour parachever
la gamme. Damien Grégorini a tenu le rôle avec brio, sauvant ses partenaires à
trois reprises sur des arrêts réflexes bien sentis.
Devant, les attaquants en ont forcément été pour leurs frais. Pourtant, en
quelques incursions rageuses, les Niçois ont bien failli refaire le coup de Lens
il y a trois semaines dans ce même Parc des Princes. Sauf que Christophe Meslin,
sur deux occasions, n’a pas connu la réussite de Moreira : « Sur la deuxième
action, Lilian (Laslandes) me donne un bon ballon entre les défenseurs, j’essaye
de la mettre au premier poteau mais Alonzo se détend bien. De toute façon,
l’essentiel était de rester solide derrière. » Nice sait défendre, nul n’était
censé l’ignorer. Et au risque de déplaire à certains, les Aiglons se sont
d’abord appliqués à ne pas prendre de buts. « C’est vrai que pour les esthètes
du foot, ce n’était pas ça, reconnaissait Gernot Rohr. Mais nous, nous étions
venus pour prendre un point, et nous avons fais beaucoup d’efforts pour y
parvenir. » Le mot de la fin ? Le sémillant Cédric Varrault s’en est chargé : «
Défendre, ça nous plaît ! »