Nice en salle d'attente

 

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Une petite épine dans le pied. » C'est  ainsi que le président de l'OGCNice, Maurice Cohen, qualifiait, le 28 mai dernier, la décision de la DNCG de placer son club sous interdiction de recruter des nouveaux joueurs à titre onéreux. Mais parce que la plus fine écharde peut rapidement devenir insupportable, le président et ses amis actionnaires ont pris les mesures nécessaires pour recouvrer leur liberté de manœuvre, même si celle-ci est limitée par un budget modeste (16 M€).

Mercredi, au cours d'un conseil d'administration convoqué à la hâte, ils ont décidé de coller sur le fond et sur la forme aux conseils du « gendarme financier » de la Ligue, en lançant une procédure d'augmentation de capital d'un montant de 2,8 M€, comme ils s'y étaient engagés en juillet 2002.

« L'opération ne nécessite aucun investissement privé, a expliqué Maurice Cohen. Il s'agit juste d'une formalisation que l'on souhaitait repousser "à octobre pour un certain nombre de raisons. Nous sommes ainsi en procès avec Milan Mandaric (NDLR : l'ancien président, qui réclame 600 000 € au nom d'une clause prévue dans l'acte de vente à l'Italien Francesco Sensi). Le tribunal de commerce rendra sa décision à la fin de l'été. Cet argent, on préférerait le mettre sur un joueur. »

Pour ne pas sécher, le 18 juin, en oral de rattrapage devant la commission d'appel de la DNCG, Nice a donc bousculé son calendrier. Il est vrai que si l'encadrement de la masse salariale (environ 6M€) était prévue, l'interdiction de racheter des contrats l'était beaucoup moins.

Après avoir obtenu, en décembre dernier, de la part de la DNCG une rectification de son cadre budgétaire au nom d'un parcours sportif époustouflant, et donc de recettes supplémentaires, le club avait été autorisé à enrôler, plus tôt que prévu, l'attaquant sedanais Cédric Mionnet et le milieu de terrain de Wasquehal Oumar Bakari (acheté 61 000 €). Toujours grâce à une bonne santé financière qui s'est traduite, selon Maurice Cohen, par « un bénéfice net de 752 000 € en 2002-03 » (à elle seule, la prime de classement, même budgétisée, rapporte 526500 €.), les dossiers de Yoann Bigné et de Christophe Meslin ont été bouclés à toute vitesse à la mi-mai. Prêtés par Rennes, la saison passée, le milieu de terrain et l'attaquant ont signé pour trois ans et une indemnité globale étalée dans le temps d'environ 600 000 €. Ils sont, aujourd'hui, en stand-by. « Je ne m'attendais vraiment pas à cette décision, avoue " Poussin " Meslin, qui croyait vivre les vacances les plus tranquilles depuis bien des années. Je pense forcément un petit peu à la menace, même si je ne veux pas y croire. Franchement, j'aurais coûté 10 millions, je serais inquiet. Mais c'est loin d'être le cas... »

CONTRAINT DE RECRUTER MALIN...

Une confiance somme toute partagée par ses dirigeants, qui excluent toute vente de joueur - dont celle des révélations Pamarot et Everson, convoitées par pas mal de monde - et qui affirment poursuivre les négociations avec leurs homologues marseillais au sujet de Damien Grégorini et de Pancho Abardonado. Si Christophe Bouchet semble avoir revu ses exigences à la baisse -3 M€ étaient au départ réclamés pour le gardien de but -, l'affaire ne se conclura certainement pas comme l'an dernier pour zéro centime. Nice a d'ailleurs proposé 500 000 € pour ramener définitivement au bercail Grégorini, barré à Marseille par Runje et par Carasso, confirmé comme doublure. Faute d'une puissance de feu très importante, Nice sait de toute façon qu'il lui faut allier le flair à l'ingéniosité pour faire ses emplettes. Cela lui a plutôt bien réussi la saison dernière, lors d'un exercice abordé dans des conditions plus acrobatiques. Coïncidence de date, c'était déjà un 18 juin que le club niçois s'était présenté, l'an dernier, devant la commission d'appel.

Cette fois-ci, le club est déjà pratiquement paré pour août prochain. Le staff technique a été reconduit, Cobos, Roy, Pamarot, Varrault et Pitau également. Serge Die, un milieu relayeur, international ivoirien en provenance d'Avellino (Série C), Bakary Dialdté, un milieu gaucher allemand d'origine malienne de vingt-deux ans ayant participé à l'accession en D 1 de l'Ein-tracht Francfort, et Georges Ba, meilleur buteur de Besançon, tous libres, ont signé pour trois ans. Ne sont plus recherchés désormais que deux défenseurs (un axial et un latéral gauche) et un attaquant (K. Diawara, Lasiandes, B. Rodriguez...) pour compléter un effectif ramené à 22 pros.

L'avenir de Barul (r.p. Lens), Olufade (r.p. Lille), Cinetti, Cirilli (Nîmes), Mané et P. Rodriguez, tous libres, se dessinera ailleurs. Ayeli (Gueugnon ?), Gagnier (Sedan ?), Berville (Grenoble ?), A. Camara et Ben Haddou devront trouver leur bonheur dans le prêt.

Si des ajustements sont d'ores et déjà prévus pour pallier le départ définitif de l'un des trois prêtés (Abardonado, Diawara, Grégorini), rien n'est en revanche envisagé pour faire face à l'éventuel maintien de l'interdiction de recruter à titre onéreux. Preuve d'une certaine tranquillité. Cette décision, si elle était confirmée, ne pourrait être amendée qu'en décembre.