Nice garde son cap
extrait
Quelques petits détails rappellent que le Gym, vénérable centenaire, est encore en reconstruction. Telle cette pointe d'impatience dans la voix de Gernot Rohr, qui téléphone à droite et à gauche pour dénicher quelques parasols, histoire de garder au frais les indispensables packs d'eau sur le bord de touche du terrain d'entraînement du parc Charles-Erhman. Système D, ingéniosité et entregent sont toujours de rigueur, mais les fondations sont là, attestant d'une année de travail.
Certes, les Aiglons ont repris le
travail, mercredi dernier, sans le moindre abri pour étirer des muscles
apparemment bien entretenus durant les congés, mais ils l'ont fait comme une
joyeuse bande de copains. Celle-là même qui, l'an dernier, avait d'entrée foulé
au pied la logique et la hiérarchie du Championnat, avant de glisser, lors de la
deuxième partie de la saison, plus laborieuse, jusqu'à la 10e place du
classement.
Pour obtenir l'autorisation de reprendre en Ligue 1, les dirigeants niçois ont
du passer par les exigences d'une DNCG pointilleuse et convertir en capital les
4,27 M€ avancés en juin 2002. Une somme représentant les apports des
investisseurs privés, des collectivités locales et des sportifs pour boucher le
trou qui avait alors failli enterrer le club. Parallèlement à cet effort dont la
première étape est désormais réalisée, les actionnaires ont dû trouver des
arguments percutants pour conserver quatre de leurs sept joueurs prêtés, à
savoir les Rennais Bigné et Meslin et les Marseillais Abardonado et Gregorini.
Seul le cas de Kaba Diawara, qui souhaite rester mais est réclamé par le PSG,
semble un peu plus compliqué. A cas où, le Gym a tout de même veillé à poser
quelques solides jalons dans d'autres directions, dont celle de l'ancien
Bordelais et Bas-tiais Lilian Lasiandes, prêt à bien des sacrifices pour
rejoindre les impertinents galopins azuréens. Un accord de principe est
d'ailleurs déjà conclu pour un contrat de deux ans, à charge pour
l'ex-international d'être libéré par Sunderland.
De même, seul le départ d'un Aiglon autorisera l'engagement d'un renfort défensif, sans doute le latéral gauche Laurent Montoya (22 ans), barré à l'OL. Gemot Rohr se frotte les mains d'avoir pu conserver durant l'intersaison tous les éléments de la deuxième meilleure défense de L 1, mais. , ses yeux, donner un peu d'épaisseur à ce secteur nr serait pas du luxe, ne serait-ce que pour faire face aux suspensions - Traoré et Pamarot rateront l'ouverture de la saison et aux blessures. Pour l'heure, seuls deux jeunes attaquants libres, Georges Ba (Besançon), un avant-centre puissant au jeu de tête percutant qui était convoité par Sochaux, et l'Allemand d'origine malienne Bakary Diakité, ont rejoint un effectif ayant perdu des rondeurs superflues.
Le groupe réduit, mais plus homogène
et aux connivences de jeu solidement établies, répond tout à la fois au souhait
de l'entraîneur-manager et à celui des gestionnaires. Leur budget (16 M€) est de
nouveau fondé sur des recettes classiques (droits télé, subventions, sponsors et
une affluence moyenne de 10 250 spectateurs, soit juste un peu moins que l'an
passé) déconnectées des résultats sportifs et n'imposant aucun passage par la
case transferts. Cette petite arithmétique a prouvé sa justesse, avec un solde
légèrement positif au terme de l'exercice écoulé. Pour les Aiglons et leur
encadrement, la comptabilité ira jusqu'aux 42 points du maintien, objectif de la
saison que l'Intertoto, promis juré, servira à préparer.