Everson : " J'ai trouvé ce tout ce que je pouvais espérer à Nice"

                                                                           

« Evi », comment s'est passé ton retour après un mois et demi d'absence ?


Poussif en début de match, puis de mieux en mieux. Il faut toujours un peu de temps avant de trouver la bonne carburation et jouer sur le même ton que ses partenaires. Ensuite, je pense avoir assez bien fini. Dans l'ensemble, je suis autant satisfait de mon retour que de la prestation de l'équipe.


Est-ce que les ennuis disciplinaires que tu as connus parle passé, en Belgique notamment, t'ont aidé à bien vivre cette histoire avec la commission d'éthique ?


C'est vrai. Dans la vie, tu ressers toujours quelque chose de positif des expériences que tu vis. Cette fameuse histoire durant mes années en Belgique m'a apporté énormément au niveau mental. J'ai payé pour apprendre. C'est pourquoi, je vis cet épisode avec une relative philosophie, sans aucune inquiétude sur la tournure des événements. Je me concentre exclusivement sur mon travail et sur mon métier, avec l'unique volonté de ne blesser personne. Sur le coup, il est vrai que j'arrive complètement en retard, vraiment très en retard, mais ce genre de tacle, on peut les voir à chaque match ! En plus selon l'angle que vous donnez à l'action, l'incident paraît vraiment impressionnant. Mais tous les footballeurs vous le diront aussi, si j'avais vraiment voulu faire mal, j'aurais mis tout mon poids sur le contact. Le football moderne demande une grosse intensité physique et l'intox fait également partie du jeu. De là à me pénaliser lourdement...


Avec du recul, que penses-tu de la décision de te suspendre ?


Contrairement à ce qu'on pourrait penser, je trouve toute initiative de protéger les
techniciens intéressante. Le seul danger vient du fait que cela frôle le n'importe quoi, sans un minimum d'objectivité. Les décisions restent souvent trop aléatoires. Sur le fond, cela a certainement contribué à me blanchir.


Cette vraie fausse suspension a-t-elle une incidence sur ta façon déjouer ?


Peut-être, un peu... J'essaie d'éviter de me trouver dans les mauvais coups. Maintenant, on ne peut plus se cacher, tout le monde nous attend au tournant. Il faut faire attention, c'est tout.


Comment imagines-tu la fin de saison ?


J'attends quelque chose, c'est tout. Sans l'imaginer !


Est-ce qu'une qualification en Coupe d'Europe aura une incidence sur un transfert fa saison prochaine ?


Mon départ ne dépend pas de ça. N'oublions pas qu'il me reste deux ans de contrat à l'OGC Nice. Ensuite, il faut savoir que j'ai une dette envers ce club. Il m'a tendu la perche et m'a permis de pouvoir démontrer mes capacités au plus haut niveau. Je donne le maximum sans me poser de questions sur mon futur. Je n'oublie pas les choses facilement. Tout le monde me fait confiance et me respecte, alors comment voulez-vous que je les trahisse. Mes relations et notre histoire avec le coach sont connu de tous, mais celles avec le président sont tout aussi claires et transparentes. Nous verrons en fin de saison si quelque chose de concret se présente et l'on décidera des suites à donner. Une chose est sûre : personne ne sera lésé dans cette histoire. Ma femme veut rester ici et moi aussi.J'ai trouvé tout ce que je pouvais espérer à Nice et il faudrait vraiment un beau challenge pour que je ne continue pas encore un bout de temps.


Des émissaires du Milan AC notamment viennent régulièrement assister aux rencontres du Gym, des contacts existent-ils ?


Cela me fait évidemment plaisir, mais dans le foot il y a et il y aura toujours des rumeurs. Ce sont les supporters qui m'ont annoncé ces bruits divers. Je préfère néanmoins garder les pieds sur terre, depuis le début de ma carrière, j'ai toujours entendu parler de tous ces bla-bla... Je n'enlève pas de mon esprit qu'il y a seulement neuf mois encore, j'ai failli signer en Chine !


Même avec le PSG?


Là encore, cela demeure uniquement des rumeurs. Je préfère me consacrer à mon équipe pour finir ce que l'on a commencé...


Dans un autre registre, ton repositionnement en milieu presque défensif ne t'ouvre-t-il pas certaines perspectives avec la Selecao ?


Vous me parlez de la grande illusion (rire), non ? C'est le rêve de tout Brésilien, mais à mon âge soyons réalistes un moment... À l'heure actuelle, le plus important est de bien finir ma carrière pour assurer l'avenir de ma femme et de mes futurs enfants. Je n'ai plus l'âge de me faire des films. Je savoure le moment présent et vise des choses bien plus réalistes.


Véritable conte de fée, en définitive comment expliques-tu ton retour au premier plan ?


Je suis sûr que Dieu aide celui qui travaille, à partir du moment où tu le fais sérieusement avec un objectif bien précis. Du moment où c'est décidé, rien n'empêche de pouvoir se réaliser. Il faut toujours garder une certaine lucidité sur les événements qui arrivent et conserver une confiance en soi. Au final pour un footballeur, c'est toujours le terrain qui parle...


As-tu pensé un moment faire une croix sur le très haut niveau ?


Non. Ma réponse reprend un peu celle d'avant. Je ne doute jamais. Aujourd'hui le sport reflète la vie. Et à partir du moment où tu n'as pas d'éducation et d'hygiène de vie, le foot ne te fait pas de cadeau. Tu regardes des matches à la TV et tu te dis que tu as ta place dans telle ou telle équipe. Avec l'aide de Dieu et du travail fourni après des années difficiles, je commence seulement à récolter à Nice le fruit que j'ai planté !


C'est encore l'occasion de saluer te coup gagnant de Gemot Rohr qui a toujours gardé confiance en toi...
Je dirai même le seul à vouloir continuer à travailler avec moi. Il connaissait le Everson joueur, mais aussi le Everson en dehors du terrain. Et quand je vous dis qu'il y a certaines choses que je n'oublie pas...


Il paraît que Noé (Pamarot) te chambre beaucoup depuis son coup-franc victorieux contre Guingamp...


Je crois que Noé m'aime bien et moi aussi d'ailleurs, je l'avoue... (D'un air ironique) Lorsqu'il a marqué, j'ai été vraiment surpris (rire) ! Depuis il n'arrête pas de me dire à l'entraînement : « Evi regarde comment on tire un coup franc ! » ou << Evi prend exemple sur un bon tireur ! ». Je vois ça comme un jeu entre nous, c'est amusant. Mais je profite aussi de cette question pour lui dire que si
pas fini de m'entendre. Il a déjà eu chaud à Lens!


La venue de Lyon va aussi te permettre de te mesurer à Dhorasoo que tu semblés beaucoup apprécier...


C'est vrai. Je trouve ce joueur vraiment fort, un des meilleurs du championnat. C'est lui qui fait le jeu là-bas, il sera notre principal souci. Regardez un peu tout le travail défensif qu'il accomplit, ne parlons même pas de ce qu'il apporte offensivement.


Lyon est-il ton favori pour te titre ?


Non. Je crois que Marseille sera champion.


Si le passage de ton compatriote Ronaldhino au stade Vélodrome n'a pas laissé de trace...


Je ne commenterai pas ce qu'a réalisé Ronnie, les images parlent d'elles-mêmes. C'est un extra- terrestre !


Après neuf mois dans la région, Nice est-elle devenue une sorte de vite d'adoption pour toi ?


Bien sûr, sans hésiter. J'espère même donner à mon premier enfant la « nationalité » niçoise.


Les supporters, en tous tes cas, t'ont adopté rapidement ?


Je souhaite avant tout que mon travail soit reconnu à sa juste valeur. Je mouille le maillot et continuerai de le faire, après savoir ce que pensent les supporters de moi, je suis mal placé pour le savoir et pour en parier.


Un dernier mot pour tes inconditionnels rouge et noir...


Nous avons bien commencé. Puis nous avons bien tenu. Faites nous confiance maintenant pour tout donner et rester le plus haut possible jusqu'à la fin pour vous décrocher quelque chose !

 

                                                Extrait d'Actufoot du 14/03