Qelle tristesse !!!
extrait
Les Niçois et les Rennais ont
offert un spectacle bien médiocre
On apelle ça du football ? Quatorze mille spectateurs étaient venus assister à
un spectacle sportif. Du spectacle, ils n'aperçurent que le spectre à l'entame
des mi-temps. Le temps pour les Rennais de reculer comme effrayés de leur audace
de jeu après deux essais de Barbosa stoppés par Grégorini (2e) et Echouafni
(14e) ; une belle tête de Ouaddou (52e) et un ballon piqué de Monterrubio (59e).
Ensuite, le public bien placide sur le coup fut convié à ingurgiter un brouet
infâme. Un match fermé, bouclé à triple tour par des Niçois claquemurés dans
leur moitié de terrain, un bloc hermétique peu soucieux de faire vivre un
quelconque mouvement. Pauvres Laslandes et Cherrad, obligés de courir derrière
d'introuvables munitions !
Domination rennaise
stérile
Comme leur hôte avait trop vite renoncé aux belles intentions initiales, l'OGCN
partagera la responsabilité de cette négation du jeu. Il aura même obtenu ce
qu'il était venu quérir en Bretagne : un point. Quelle triste philosophie
pourtant... « On voulait tenir, reconnaissait Gernot Rohr. Surtout, en début de
match ou après la pause, des périodes où Rennes est toujours très conquérant. »
Avec un zeste de réalisme, l'avarice aurait même pu rapporter grossi Dié, au
sortir d'une sortie bafouillée de Cech (77e), et, surtout, Meslin, esseulé au
deuxième poteau sur un excellent service de Bakari (90e+ 1), avaient cadré leurs
tentatives. Rennes ne l'aurait pas mérité, c'est vrai. Il n'aurait pourtant payé
que le prix d'une domination réelle mais si confuse, si stérile. Cobos a pu
patiemment actionner l'étouffoir azuréen tant les attaques bretonnes manquaient
de mordant. Tirer au but brûle les pieds bretons, semble-t-il. Et Lucas n'a
toujours pas dégoté de frappe miracle dans son arsenal, écrasant son ballon en
une rare position favorable (85e). Rennes s'est mis au diapason de son triste
adversaire. Et Frei, international suisse prolifique (quatorze buts en
vingt-deux sélections) relégué en tribunes, ne doit pas nourrir trop de regrets
en observant le nombre de ballons négociables qui parviennent aux attaquants
dans la surface... Les Bretons ne garderont donc qu'une satisfaction de leur
soirée : leur invincibilité, leur inviolabilité même à domicile se poursuivent.
Maigre pitance que quatorze mille poumons sanctionnèrent par des sifflets. Les
spectateurs avaient du mérite : ils étaient restés jusqu'au bout.
Les notes
RENNES
CECH (5) : rien à dire, rien à faire. Une sortie hasardeuse (77e).
DIATTA (5) : tranquille en défense et auteur de montées rageuses, ce qui
lui valut quelques replis délicats.
ARRIBAGE (5) : face au désert des intentions niçoises, il n'eut pas de
mal à diriger la manoeuvre.
OUADDOU (5,5) : calme plat au sol, hormis un tacle inspiré devant
Laslandes (80'), et « royal en l'air ». Une tête au-dessus (52').
VIGNAL (4,5) : prudent, teigneux et peu inspiré dans la relance.
FATY (5,5) : rigoureux à la récupération et impeccable dans l'engagement.
BARBOSA (5) : présent mais malheureux dans les rares bons coups (2e,
14e).
N'GUÉMA (5) : il réussit une entame électrique en offrant plusieurs
décalages, avant de décliner. LUCAS, son remplaçant (83'), rata une
frappe en bonne position (85').
MONTERRUBIO (5) : meneur de jeu actif mais brouillon, il fut l'un des
rares à oser frapper.
PIQUIONNE (5): de l'activité, comme sur cette balle en retrait à Barbosa
(14'), mais pas assez tranchante.
VAIRELLES (4,5): un rôle intéressant en appui en début de match, mais
trop de déchets. Remplacé par BRIAND (68e).
NICE
GRÉGORINI (5) : un arrêt devant Barbosa (2'), quelques frayeurs dans les
airs. Rien de bien méchant.
PAMAROT (5) : mis en difficulté par N'Guéma, il se reprit petit à petit.
COBOS (5,5) : on a l'impression qu'il ne court jamais mais il
esttoujoursjustement placé.
ABARDONADO (5) : en difficulté devant Piquionne, il souffrit mais sa
générosité le sauva.
VARRAULT (4,5) : plusieurs courants d'air dans son couloir gauche.
Remplacé par SCOTTO (5,5), plus intransigeant.
S. TRAORÉ (4,5) : on l'a peu vu. Lui demander d'animer le couloir droit
était superflu.
0. BAKARI (69') l'a suppléé
et offrit une passe (presque) décisive à Meslin.
PITAU (5,5) : la plaque tournante du milieu azuréen. Efficace à la
récupération, plus discret dans l'orientation de jeu. Ça ne bougeait pas
beaucoup autour de lui, il est vrai. Un bel essai (89e).
ECHOUAFNI (5) : il ne porta pas le jeu niçois vers l'avant mais son
placement et son jeu de tête furent précieux. Auteur d'une intervention décisive
devant Barbosa (14').
DIÉ (5,5) : beaucoup de vivacité et de combativité, malgré une belle
occasion manquée (77e).
LASLANDES (4,5) : le match galère, où il courut dans le vide le plus
souvent. Présent tout de même sur les flammèches finales.
CHERRAD (4,5) : comme son compère, il se lança à la course d'improbables
ballons.
MESLIN (88') l'a relayé, auteur d'une belle passe et d'un tir sur la barre.