L'éthique en a pris un coup
Première victime du Conseil national
de l'éthique (CNE), créé en 2002, Fabrice Fiorèse ne devrait pas rester
longtemps seul. La vidéo avait confondu l'attaquant parisien, auteur d'un acte
de simulation passé inaperçu devant le Bordelais Ulrich Ramé (20e journée, 1-1).
Pour la première fois, la nouvelle autorité présidée par Dominique Rocheteau
s'était saisie avant de trouver matière à transmettre le dossier à la commission
de discipline de la Ligue. Sanction : trois matches de suspension pour le
Parisien.
Trois cas de violences devraient intéresser vivement le CNE, dont la charte
rappelle que « les violences physiques (coups et blessures) ou psychologiques
(menaces, intimidations) mettent en danger la santé et l'équilibre psychique et
vont à l'encontre de l'épanouissement de chacun ».
Deux arrêts sur image montrent en « action » les Niçois Everson sur le
Guingampais Alledine Yahia (1-0), samedi dernier, puis Pamarot sur le Troyen
Rafik Saïfi (0-1) mercredi. À faire froid dans le dos. « J'ai eu peur car il m'a
sauté dessus, explique Yahia. En quinze ans, je n'avais jamais vu un tacle comme
celui-là. Bien sûr, ça aurait mérité un carton. L'arbitre m'a soutenu que nous
étions arrivés en même temps sur le ballon. »
Saïfi, lui, n'a pas pu finir le match. Sorti sur une civière à la 70e minute, il
reçut trois points de suture. « Il n'est pas normal que l'auteur du tacle n'ait
même pas écopé d'un carton jaune mais je peux comprendre que l'arbitre et son
assistant, loin de l'action, ne possèdent pas toutes les données », explique le
Troyen. L'un comme l'autre pensent que la faute mérite d'être punie, même a
posteriori. « C'est grave, il faut arrêter ça... Ce qui a été possible pour une
simulation devrait l'être pour ces gestes. » Une troisième « action » répond aux
critères du CNE. Lors de Bastia - Paris-SG, les deux actes de violence de
Ronaldinho et Cristobal ont été sanctionnés par une expulsion. Mais, auparavant,
Grégory Vignal avait volontairement marché sur le même Cristobal dans le dos de
l'arbitre.
Problème : pour se saisir d'un fait, le Conseil doit en avoir connaissance. Or
les neuf membres et leur président ne regardent pas l'ensemble des matches de L
1 et L 2. L'idée avait été soumise par Michel Vautrot, le directeur technique
national de l'arbitrage. « En l'état actuel, nous ne visionnons une cassette que
si nous avons des échos d'un comportement inadmissible, admet Gérard Rousselot,
l'un des membres du CNE. Pour Fiorèse, nous étions tous devant notre poste, nous
n'avions pas hésité. Là, il faut voir. »
Le Conseil national de l'éthique doit se réunir mercredi prochain. En toute
connaissance de cause.