Olivier Echouafni:
"Aider l'Equipe"
Extrait
Alors, ce match, tu en penses quoi ?
Sur la première mi-temps,
j'ai vu beaucoup d'occases manquées. Ils en ont quand même mis deux et je pense
qu'ils vont en ajouter deux ou trois autres. Contre des amateurs, c'est la
moindre des choses. Après la déconvenue en Écosse, c'est le bon match pour
retrouver la confiance. Malgré tout, c'est jamais facile car si tu n'arrives pas
à marquer vite, tu peux vite douter et t'énerver. Avec ce but de Saha dès le
coup d'envoi, ils ont pris le match par le bon bout. En tout cas, ça me fait
plaisir de voir Julien Escudé fêter sa première sélection. On a joué ensemble à
Rennes et je suis heureux de le voir réussir une belle carrière.
À Rennes, c'était
encore un petit jeune, tu l'as un peu chaperonné ?
Il n'avait pas vraiment
besoin de moi, très tôt il savait où il voulait en venir. C'est un garçon qui a
beaucoup de qualités. Comme moi, il a vécu des moments difficiles à Rennes. Il
devait partir à Manchester, mais le club ne l'avait pas laissé partir. Il a fait
le dos rond et a fini par se retrouver à l'Ajax où il est devenu capitaine lors
de sa deuxième saison là-bas. Ensuite, il est parti à Séville avec qui il est
devenu champion d'Europe... Sa progression est linéaire et sa sélection est
complètement logique. C'est la récompense de beaucoup de travail. Je suis
vraiment content pour lui.
Revenons un peu sur
le stage que vous avez effectué la semaine dernière à St-Martin de Vesubie...
Ça s'est très bien passé.
On a accompli un gros travail physique, ça doit nous permettre de tenir jusqu'à
la trêve. Et puis St-Martin, c'est un peu notre petit chez nous. Ça faisait un
an et demi que nous n'étions plus montés, mais rien ne semble avoir changé. Nous
sommes toujours aussi bien accueillis par Marco Molitor et sa famille. Pour
nous, c'est une bonne bouffée d'oxygène. Ça fait aussi du bien de se retrouver
un peu entre nous, même si tout le monde n'est pas là. C'était un stage très
convivial, tout le monde là-bas fait beaucoup d'efforts pour que tout se passe
bien et en particulier la mairie qui a rénové le stade. La pelouse est
magnifique, les cages sont toutes neuves, c'est l'idéal pour travailler.
Un complexe sportif
devrait bientôt voir le jour, c'est un plus pour le club non ?
Je ne sais pas vraiment
ce qu'il va se passer. Je crois juste savoir qu'il y a une convention entre le
club et la municipalité pour que des équipes de l'OGC Nice se rendent
régulièrement en stage à St-Martin. Ça ne peut qu'être positif de toute façon.
As-tu une anecdote
croustillante à nous dévoiler sur ce stage ?
En fait, il y a deux
aspects dans ces stages. Il y a tout d'abord le côté travail et là, croyez-moi
qu'on bosse ! Ça occasionne d'ailleurs beaucoup de fatigue, donc on consacre
aussi pas mal de temps à la récupération. C'est plutôt calme ce genre de stage
même si, bien évidemment, il y a l'aspect convivial avec les pro-cartes, les
pro-pétanque et les pro-PSP Chacun y trouve son compte... Je n'ai rien de
croustillant à vous dévoiler, seulement que le soir autour d'un feu, on découvre
aussi les gens autrement.
Il faisait déjà si
froid ?
Non ça allait, on a eu
trois belles journées... Bon, le soir la température baisse pas mal, mais ça
fait aussi du bien de dormir à la fraîche, ça remet les idées en place (rires).
Ce stage t'a-t-il
permis d'en apprendre plus sur certains de tes coéquipiers en particulier ?
Pas vraiment, on se
connaît déjà pas mal pour la plupart et trois jours, ça passe quand même vite.
Ce n'est pas non plus un stage de début de saison, de l'eau a coulé sous les
ponts depuis l'été dernier. C'était quand même sympa de voir Matt (Moussilou,
ndlr) et les jeunes découvrir l'endroit.
Quand on a pas mal
d'années de professionnalisme derrière soi, ne vit-on pas ces stages comme une
contrainte ?
Non, comme je vous l'ai
dit, ça passe vite trois jours de stage. En plus à St-Martin, on n'est pas loin
de nos familles, s'il y a un problème on peut redescendre rapidement. C'est
quand même très pratique. Et puis, il faut accepter ça dans notre métier. C'est
la rançon du succès comme on dit.
Le coach en a-t-il profité pour délivre un message particulier ?
Le premier objectif était
physique. Nicolas Dyon nous avait concocté un programme très costaud avant même
le stage. Pour le reste, le mot d'ordre, c'est d'être plus concentré dans les
zones de vérité. Devant comme derrière, on doit se montrer intraitable dans la
surface.
Il semble qu'au
niveau de la défense il y ait du mieux...
Oui, sur les deux
derniers matches on peut le dire, même si le but de Ulle était évitable. Malgré
tout, un but en deux matches, c'est encourageant. Maintenant, il faut que l'on
soit capable de marquer, que l'on ait un instinct de tueur quand on est devant
les cages adverses. On y travaille, les attaquants ne lâchent pas, maintenant il
faut un déclic.
Tu dis qu'il faut être tueur, mais c'est aussi une question de réussite non ?
Quand un Matt Moussilou tape la barre contre VA, il est quand même malheureux.
Comment le groupe l'aide à ne pas sombrer dans le doute ?
Il faut continuer à
l'encourager coûte que coûte car cela viendra. Rater, ça arrive à tout le monde,
seulement il ne faut jamais s'arrêter. Matt doit persévérer et il le sait. Il
répète les gestes à l'entraînement et quand ça paiera, il se sentira encore plus
fort.
Une fois de plus on
peut dire que le mental est une qualité déterminante quand on fait une carrière
pro...
Il en faut ! Le mental,
c'est une grande partie de la réussite. Il ne faut pas négliger non plus les
aspects technique, physique et tactique, mais c'est primordial.
Justement, comment
vis-tu ta situation depuis quelques matches ?
Se retrouver sur le banc ne doit pas être facile à vivre... Je ne lâche pas, le coach aura forcément besoin de moi à moment ou un autre. Ces dernières semaines n'ont pas été faciles pour moi. J'ai connu quelques problèmes personnels, j'ai accusé le coup de la préparation et j'ai eu un mois quand même assez dur. Maintenant, je reviens doucement à mon meilleur niveau, j'ai de bonnes sensations... Être remplaçant, ce n'est pas un truc que l'on peut bien vivre quand on est sportif de haut niveau, mais on n'a pas d'autre choix que de s'accrocher. En plus, je suis originaire d'ici, Nice est un club qui m'a beaucoup donné et je prends ça à coeur. Je veux vraiment revenir dans le coup et aider l'équipe à relever la tête.
Depuis Bordeaux, c'est Drissa Diakité qui occupe le poste de récupérateur, quels rapports entretiens-tu avec lui ?
Ils sont excellents. Dès le départ de la saison, j'étais conscient que l'on allait se partager le travail tous les deux. Si je peux lui donner un coup de main, je le fais volontiers. C'est un jeune qui a beaucoup de qualités et de talent et il mérite ce qui lui arrive. Je ne vais pas dire le contraire même si j'ai eu du mal à encaisser d'être écarté. Mais le coach fait son boulot, il cherche des solutions et mon rôle est de lui rendre le choix le plus difficile possible.
Frédéric Antonetti t'a-t-il encouragé à ne pas tâcher ?
Il l'a dit
collectivement. Vous savez, quand une équipe est en difficulté, il faut
privilégier le collectif car c'est la seule chose qui va permettre de relever la
tête. À un moment, j'aurais bien aimé en discuter avec lui, mais je comprends
très bien qu'il ait d'autres priorités actuellement.
C'est quand même dur
ce qu'on vous demande. Il faut toujours être à fond pour jouer, et quand on ne
joue pas il faut savoir passer au-delà de la déception. C'est un casse-tête
permanent...
Mais ce n'est pas facile
d'être footballeur de haut niveau. Ceux qui le disent n'y connaissent rien !
Psychologiquement, c'est un métier qui demande beaucoup d'énergie. Il faut être
à bloc tout le temps, en matchs, aux entraînements... Surtout que dans le foot
d'aujourd'hui, il n'y a plus de passe-droit. Si tu n'es pas tout le temps à
100%, tu sautes.
Contre Lorient, avec la suspension de Drissa Diakité, ton retour dans le onze
peut être une éventualité ... Comment l'appréhendes-tu ?
Je ne fais pas de
fixation. Ça fait un mois et demi que je n'ai pas joué donc il est évident que
j'ai envie de repartir au combat. Mais j'ai appris avec le temps à ne pas me
mettre de pression superflue. Je suis à la disposition du coach, prêt à donner
le maximum et à montrer que je mérite sa confiance.
Comment sens-tu le groupe à l'approche de ce match déjà capital ?
Tout le monde est déterminé. La confiance revient peu à peu. À nous de provoquer la chance pour vite oublier ce début de saison. Cela passe par une victoire sur Lorient, d'autant qu'à domicile nous n'avons plus le droit à l'erreur.
La question qui tue...
Quand un joueur de 33
ans est écarté, beaucoup pensent que pour lui c'est la fin... N'est-ce pas
difficile à accepter ?
C'est très français ça de
faire attention à l'âge d'un joueur. Personnellement, je sais ce que les gens
peuvent penser et ça me donne deux fois plus de motivation pour leur montrer
qu'ils ont tort. Mon ancien coéquipier à Rennes, Stéphane Grégoire, joue encore
en L2 à Dijon à 39 ans ! Je pense que le jour où je ne me sentirai plus utile,
je saurai me retirer. Mais ce jour n'est pas encore venu. Je vais tout faire
pour retrouver ma place. En quatorze ans de carrière, je n'ai jamais arrêté de
me battre, ce n'est pas aujourd'hui que je vais changer. Il reste trente marches
à gravir pour le Gym cette saison, je compte bien lui donner un coup de main.
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