Echouafni:

"Que du bonus !"

 

Extrait Sports.fr

 

 

Une défaite lors de ses huit derniers matches de championnat. Tel est le bilan de l'OGC Nice avant d'affronter l'OM, dimanche, en conclusion de la 28e journée de Ligue 1. Après leur succès sur Monaco, les Azuréens, à l'image d'Olivier Echouafni, donneront tout pour continuer à engranger des points et se préparer à une fin de saison des plus excitantes, avec en point de mire la finale de la Coupe de la Ligue. Du point de vue de "Chouf", après avoir assuré le maintien, la suite ne sera que du bonus.

Un mot sur la dernière journée de championnat, Nice a encore battu Monaco. Comment expliquez-vous cela?

Tout d'abord, ça fait plaisir et puis c'est vrai que cette saison on n'a jamais perdu contre eux. En trois matches, on a gagné deux fois et on a décroché le nul chez eux. Pour revenir au week-end dernier, la victoire est méritée même si, il faut le reconnaître, on a eu un peu de réussite.

Pour un Niçois, se "payer" deux fois l'ASM en l'espace de onze jours, c'est tout de même quelque chose de spécial, non?

Oui, nos deux succès peuvent apparaître comme des résultats pas très logiques quand on regarde leur effectif, sans sous-estimer le notre bien sûr. Mais en y regardant de plus près, ce n'est pas surprenant. Depuis le retour de Nice en première division, on n'a perdu qu'une seule fois contre Monaco en neuf rencontres (1).

Et en championnat, c'est aussi bien avec un seul revers lors des huit dernières journées (à vérifier). Comment expliquez-vous cette bonne passe?

Bien sûr, le travail compte pour beaucoup mais je me souviens de notre début de saison où nos prestations étaient bonnes mais il manquait ce petit brin de réussite. L'exemple le plus flagrant, c'est contre Sochaux à domicile. Ce match nous a fait très mal (3e journée, 1-2 – ndlr). Il y a eu le carton rouge de Florent Balmont, une faute d'arbitrage, le penalty d'Ilan et le deuxième but une minute derrière. Mais on ne s'est pas laissé aller, on a fait le dos rond. Et aujourd'hui, cette réussite est là mais on a su la provoquer.

"Nice est un club à part"


L'état d'esprit qui anime votre groupe n'est pas non plus étranger à cette bonne série. D'ailleurs, après le départ de Gernot Rhor, on pouvait penser que les choses changeraient et à l'arrivée pas du tout...

C'est un point très important. Cet état d'esprit solidaire, que l'on qualifie de "familial", c'est un peu la marque de fabrique du club. On fait tout pour l'inculquer aux jeunes, on essaie de perpétuer cette tradition.

On a l'impression que cette solidarité empêche toute tension dans le groupe comme cela arrive assez souvent dans d'autres équipes. Est-ce la réalité?

D'abord, nous ne sommes pas vraiment médiatisés et on ne possède pas pour l'instant les outils pour ça. Le jour où on aura le nouveau stade, je pense que l'image du club sera différente et on verra à ce moment-là si l'état d'esprit niçois est toujours présent. On pourra dire alors que Nice est un club à part.

Quels sont les autres aspects qui vous différencient des autres clubs?

Le public évidemment, typiquement du sud. Les gens qui viennent au stade du Ray sont avant tout des supporters et pas uniquement des spectateurs même s'ils aiment les beaux gestes. Et ça chante tout le temps! Ça me rappelle Marseille.

"Nous, les Minots"

Justement, vous affrontez dimanche l'OM au Vélodrome pour le compte de la 28e journée. Comment abordez-vous ce nouveau derby du Sud?

Comme face à Monaco, on sait que notre adversaire se trouve un point devant nous avant le match. C'est encore plus motivant de savoir que l'on a un coup à jouer là-bas. On aura notre chance dans cette partie, à nous de la saisir. On a aussi envie de continuer cette bonne passe et puis ce genre de rencontre nous permet de ne pas nous relâcher. Ça restera de toute façon un match difficile.

On dit pourtant que le stade Vélodrome fait moins peur aux adversaires. Partagez-vous cette sensation?

Moins peur, je ne crois pas. Où peut-être à cause de l'architecture. Du fait que le stade ne soit plus fermé sur les côtés, comme je l'ai connu avant, le son a tendance à partir. Quoi qu'il en soit, c'est toujours un grand bonheur pour moi de retourner jouer à Marseille.

Que gardez-vous de votre passage à l'OM?

Beaucoup de choses évidemment et je sais que les gens ne nous ont pas oubliés, nous les Minots de la deuxième génération. Avec quelques vieux briscards comme Casoni, Dib ou Durand, et avec les plus jeunes, Marquet, Asuar, Jambay, Libbra, on avait remis le club en selle (2) et ça restera comme une immense fierté d'avoir participé à cette aventure

Pour revenir au présent, les ambitions de Nice ont dû forcément changer avec ces récents bons résultats. Vous ne regardez plus l'avenir de la même manière...

Oui et non. D'un côté, les équipes de derrière auront du mal à nous rattraper, de l'autre le championnat est tellement serré qu'avec deux défaites, on se retrouve 15e. Mais la tendance aujourd'hui est de regarder devant. Il ne nous manque qu'une poignée de points pour assurer le maintien. Après, le reste, ça ne sera que du bonus. Et puis bien sûr, il y a la finale de la Coupe de la Ligue. On rêve tous de soulever ce trophée le 22 avril. Pour moi qui n'ait jamais gagné de coupe, ce serait comme une récompense de ma carrière.
 


(1) : Contre l'équipe du Rocher, Nice a enchaîné un septième succès consécutif au stade du Ray, toutes compétitions confondues (cinq en Ligue 1, deux en Coupe de la Ligue).

(2) : 1er de D2 à l'issue de la saison 1994-95, l'OM n'avait pas été autorisé, administrativement, à remonter parmi l'élite, ce qu'il réussira lors de l'exercice suivant en terminant 2e et en atteignant par ailleurs les demi-finales de la Coupe de France, pour la deuxième année consécutive. Echouafni a vécu ces deux saisons de « purgatoire »