Olivier Echouafni:
"Il n'est pas question de changer d'air"
Extrait


Avant de commencer, il paraît que tu portes chance au Rapid de Menton en Coupe de France...
Non, je n'irai pas 
jusque-là car je ne serai pas à Rhône-Vallée pour le prochain tour (rires) ! 
Après, c'est vrai que j'ai vu leur trois derniers tours... comme Cédric (Varrault) 
d'ailleurs qui est même plus assidu que moi d'habitude... Après n'en faites pas 
trop car n'oubliez pas que je suis de Roquebrune à la base (rires) ! On m'a 
glissé qu'il y avait également Gaël Givet, Sébastien Squillaci et « Poussin » 
là-bas, comme quoi le monde pro s'intéresse aux clubs de la région qui marchent 
en amateur. C'est vraiment tout un département derrière son « petit poucet »...
Revenons à ton retour 
sur le terrain après ta blessure au genou. Pas si mal pour une reprise...
Oui, c'est vrai que tout s'est bien passé. Je suis vite rentré dans le vif du sujet à Caen et à Nantes, avec deux résultats positifs, sans prendre de but. D'un point de vue général, je dirai que je commence à prendre mes marques. Après une absence sur blessure, vous manquez automatiquement de repères, surtout lorsque vous oscillez entre deux postes durant le match comme samedi face à Ajaccio.
Comment as-tu senti l'équipe justement samedi ?
Nous avons eu énormément de réussite. Mais ce réalisme vient aussi couronner quelques belles prestations où nous ne trouvions pas la faille. Que voulez-vous, c'est le foot... Nous avons marqué au bon moment, sur un penalty logique car j'étais juste derrière l'arbitre sur l'action. Ensuite, l'équipe a su gérer son avance et expédier les affaires courantes sans trop de problème. Si ce n'est pas le plus gros match depuis deux mois, il faut être réaliste et dire que ces trois points nous font le plus grand bien. Reste maintenant à ne pas s'enflammer et continuer à poursuivre sur cette voie...
Est-ce que cette victoire vous enlève certaines craintes pour le maintien ?
Je crois surtout que, 
volontairement, nous ne voulons pas rêver... Le championnat est long, très long 
même. Je suis d'accord que ces deux victoires peuvent nous permettre de voir 
plus loin et de viser plus haut, mais ce serait une erreur de changer d'état 
d'esprit aujourd'hui. Si on peut rajouter encore quelques points dans 
l'escarcelle avant les fêtes, il ne faut pas s'en priver. L'objectif est le 
maintien. Atteignons les 42 points et continuons à aligner les résultats 
derrière, chose que nous n'avons pas su faire depuis deux ans. L'évolution se 
trouve davantage dans cette continuité que dans des aspirations soudaines après 
deux victoires d'affilée...
Après les 
tergiversations du mois d'Août, la trêve arrive dans les meilleures conditions 
pour vous...
Justement, c'est cette 
différence entre notre position au mois d'août et celle d'aujourd'hui qui doit 
nous permettre de relativiser par rapport à notre situation actuelle. Je me 
souviens aussi d'une équipe de Bastia assez impressionnante dans le jeu 
lorsqu'elle est venue chez nous et qui peine au classement. On a donc su relever 
la tête au bon moment. Il faut se rappeler aussi que ce redressement n'est pas 
venu tout seul. Ce n'était pas évident car il a fallu recréer toute la partie 
offensive. Tout le monde a mis la main à la pâte et nous avons remonter la 
pente. Je crois que nous pouvons encore grimpé dans ce classement à l'unique 
condition de poursuivre avec la même mentalité ...
Personnellement, où 
en es-tu de ta situation ?
J'en suis où... Disons 
que je reviens tout simplement de blessure. J'ai eu sept semaines de galère. Mon 
ambition première était de retrouver le groupe et c'est le cas. Après au niveau 
contractuel, je serais libre en juin prochain. C'est encore le flou car je n'ai 
pas encore discuté avec le coach et le Président. Nous le ferons d'ici quelques 
semaines et à ce moment-là, je serai plus en mesure de vous répondre...
Quelles sont tes ambitions ?
Je vous répète, à court 
terme, c'est de retrouver le terrain. Maintenant que c'est chose faite, il faut 
que je retrouve mon niveau du début de saison. Je sens que les sensations 
reviennent progressivement et j'ai suffisamment confiance en moi pour dire que 
je ne focalise pas sur mon avenir. Les données sont claires. Je joue dans le 
club de ma région, j'y suis bien et pour l'instant, il n'est pas question de 
changer d'air. Nice m'a tendu la perche et je n'ai pas hésité. Pour l'instant, 
il n'y a rien à dire depuis mon arrivée. Je suis bien ici. Ce n'est pas dans mon 
intention de faire quoi que ce soit pour changer tout ça. Nous verrons donc en 
temps voulu s'il est question d'une prolongation de contrat. Sinon il sera 
toujours temps de voir ailleurs...
Arrivé à la 
trentaine, on doit se poser beaucoup de questions...
Oui et non, car dans ce 
milieu, on s'en pose tout le temps des questions. Chaque année, il faut prouver. 
C'est une remise en question perpétuelle où il est impératif de démontrer sur le 
terrain et durant les entraînements constamment que l'on a raison de vous faire 
confiance. C'est simple à chaque stade de ta carrière, tu es en danger : à 20 
ans, tu dois forcer ton premier contrat pro, à 25 ans, on te demande de 
confirmer et de monter en puissance et à 30 ans, on doit prouver que l'on n'est 
pas « cuit »! C'est un terme qui plait beaucoup à François Grenet que nous 
chambrons pas mal là-dessus (rires) ! Toute cette démonstration pour dire que 
dans le foot, à chaque moment de sa carrière, il est impératif d'être fort dans 
sa tête et que ce n'est donc pas aujourd'hui que je vais changer de philosophie.
Les joueurs en fin de 
contrat peuvent signer à partir de janvier dans le club de leur choix. Avec une 
telle possibilité quelle attitude adopter : on signe au premier contact ou l'on 
attend le dernier moment pour se décider ?
Pour moi, cela ne change 
absolument rien. Il y a des discussions à mener et l'on va savoir si je 
m'inscris sur la durée. J'aimerais car il y a beaucoup de choses à faire ici. 
J'ai envie de connaître ce Grand Stade que tout le monde attend. On en parle 
beaucoup mais pour l'instant, personne ne voit rien venir alors que la ville, 
les supporters et le club le méritent. Quand on a cette vision des choses, ce 
n'est pas un mercato qui va tout changer... Si on me tend la perche, tant mieux. 
Sinon, j'aviserai. C'est tout. Mon discours passe pour celui d'un vieux loup des 
mers, mais c'est un peu mon état d'esprit actuel où je ne pose pas trop de 
questions.
Nous supposons que 
ton téléphone n'est pas silencieux...
Il sonne... Il sonne. La 
preuve puisque vous me « harcelez » pour savoir ce qu'il en est (rires) ! Non, 
je plaisante, mais c'est un peu des deux. On se renseigne, mais c'est normal. 
Mais pour l'instant, je vous rassure, il n'y a rien du tout.
As-tu déjà réfléchi à 
une position à adopter ?
Non, sincèrement non. Je 
ne me vois pas partir et entre nous, je ne l'imagine pas. En aucun cas, je ne 
l'anticipe pas car pour l'instant mon aventure au Gym n'a pas si mal tourné...
À quel moment 
prendras-tu une décision ?
Une décision ? Ce n'est 
pas trop moi qui dois la prendre... Je suis juste à l'écoute de ce que l'on va 
me proposer. Vous me prenez vraiment pour « un petit jeune »(rires) ! Je ne suis 
pas au bord de l'angoisse, non plus... Je suis simplement en position d'attente.
Est-ce que la suite 
de la saison va conditionner ton avenir ?
Je ne sais pas. D'un 
point de vue logique, c'est clair que mes performances sur le terrain seront 
primordiales. Il faudra juste trouver le juste milieu. Je sais que les 
dirigeants veulent attendre encore un peu, mais il ne faut pas que cela 
s'éternise. Un joueur a besoin d'être libéré et fixé pour être bien dans sa 
tête. J'espère être fixé le plus rapidement possible...
Penses-tu à ton « 
après » ou la question que l'on pose pourrait te blesser ?
Bien sûr que oui, on se 
la pose... C'est même normal. On y pense automatiquement lorsque l'on est plus 
proche de la fin. Maintenant quand vous voyez que José va jouer jusqu'à 40 ans, 
j'ai encore de la marge (rires) ! Je m'y prépare tranquillement à la retraite, 
mais pour l'instant ce n'est pas ma préoccupation première. Vous savez le plus 
dur dans l'après-carrière, c'est certainement le grand plongeon dans l'anonymat 
qui en découle... Comme psychologiquement, je n'ai pas de problème à ce 
niveau-là et comme je n'ai jamais couru après ça, je crois que la transition sa 
fera sans problème.
 

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