De Zerbi/Dyon
Le staff s'en mêle
Extrait
Comment se passe votre intégration dans cette ville de Nice ?
Jean-Marie De Zerbi : Je me sens très bien dans cette ville. Je n'ai pas trop été dépaysé depuis mon arrivée car je suis quelqu'un du Sud... et puis, Nice possède de nombreuses similitudes avec la Corse.
Nicolas Dyon : Par
contre, pour moi qui suis bourguignon cela a été un changement radical
(rires)...
N'aviez-vous pas
quelques a priori avant de venir dans cette ville ?
JMD: Pas du tout. L'OGCN est un club qui bouge, qui a une histoire.. .un vécu. J'aime énormément ces clubs passionnés et je ne me complais pas vraiment dans les endroits sans valeur et sans saveur.
ND : Je n'avais pas d'a
priori particulier.. .Et puis le fait d'arriver ensemble (Frédéric Antonetti,
Jean-Marie De Zerbi et moi) nous a facilité la tâche.
Quelles sont vos
relations avec les autres personnes du club ?
ND: nous avons reçu un merveilleux accueil de la part de toutes les entités du club, de l'administratif au médical en passant par la com... On sent qu'il y a une véritable envie de construire au sein de ce club.
JMD : C'est exactement
ça... Un accueil très chaleureux. De plus nous avons vraiment été
très touchés par les discours de Roger Ricort et de Maurice Cohen à notre
arrivée.
Comment vous occupez
vos petits moments de détente ?
(ND et JMD se regardent avec beaucoup de complicité et un léger sourire)
ND : C'est bizarre, mais je crois que pour l'instant, nous n'avons pas vraiment eu la possibilité de profiter de moments de détente (rires).
JMD : C'est sûr ...Les
débuts de saison sont toujours très chargés avec la période de préparation et la
reprise de la compétition. On a eu très peu de temps libre et nous avons
vraiment énormément travaillé pour ne pas
louper notre entrée. Et puis quand vous êtes resté un an au chômage je peux vous
dire que vous n'avez qu'une envie, c'est d'aller sur le terrain.
ND : C'est vrai qu'on a fait un an de tourisme. On a envie de rattraper le temps perdu.
JMD : On découvrira cette ville un peu plus tard.. .chaque chose en son temps.
Dans quelles conditions s'est effectué votre départ de PASSE ?
(Chacun se retourne la politesse pour commencer à répondre)
JMD : Comment ça s'est passé... Certaines personnes ont mis en avant des prétextes mensongers pour nous faire passer pour des êtres immondes.
ND : On a été surpris, on ne s'y attendait pas. Le club a voulu me faire signer un contrat de 5 ans mais j'ai préféré suivre le coach. L'année passée au chômage nous a permis de voir beaucoup de matchs et de faire un gros travail de recherche.
JMD : Pour ainsi dire,
nous n'avons pas vu venir le complot. Le club préparait un nouveau staff pendant
que nous nous battions pour accrocher la montée. Tout s'est fait de façon
occulte. Nous avions réalisé beaucoup de bonnes choses mais... Enfin pour faire
court, disons que je n'oublierai jamais ! En résumé, les places n'étaient pas
vacantes, elles l'ont été rendues.
Y a-t-il des
personnes avec qui vous avez gardé certains contacts ?
ND: Bien sûr. Toutes les personnes avec qui nous avons travaillé.
JMD :Surtout les joueurs...
ND: On a reçu beaucoup de
messages d'affection de leur part et également de certains dirigeants, mais il
vaut mieux ne pas les nommer (rires de ND et JMD).
Les supporters
étaient-ils de votre côté?
JMD : Les supporters étaient près de nous. Nous avons réalisé de belles choses pendant ces trois ans. Il faut savoir que durant ces trois années nous étions interdits de recrutement. Lorsque nous sommes arrivés la première année au mois de juin le club était au bord du National.
ND : Je pense que certaines personnes oublient vite. La situation dans laquelle était le club au départ a créé une sorte d'osmose, de révolte. Il y a eu une complicité commune et forcément avec les supporters.
JMD : Là-dessus, je suis formel : Saint-Etienne est un des rares stades à posséder un tel engouement.
ND : Ce qui m'a le plus frappé dans ce club, c'est le nombre de spectateurs que l'on avait durant les entraînements.. .Exceptionnel !
JMD : C'est un club qui
déclenche une passion à l'échelon national... c'est vous dire ce que l'on peut
ressentir.
Inconsciemment,
y a-t-il une préparation particulière pour ce match ?
ND : Il n'y a aucune différence avec les autres rencontres... mis à part qu'on a eu 15 jours pour la préparer.
JMD : On prépare ce match
de la même façon que les autres. C'est un des 19 matchs allers que nous avons à
jouer. Il n'y a aucune rancoeur particulière. Pour information, nous avons plus
d'amis que d'ennemis au sein de ce club. ND : Tout à fait... je pense que c'est
cela qu'il faut retenir.
Quelle type de
relations avez-vous avec Antonetti ?
ND : Nous bossons
ensemble depuis 2001 ... des relations de confiance se sont instaurées.
JMD : Je travaille avec Frédéric Antonetti depuis 1992, entrecoupé d'une année,
lorsqu'il est parti au Japon. Notre relation va au-delà du football.
On sent une réelle
complicité entre vous, êtes-vous prêt à le suivre partout ?
JMD : S'il a besoin de nous.
ND :Voilà...
C'est quel type
d'entraîneur ?
ND : Il est très professionnel et ne laisse rien au hasard. Les petits détails
sont souvent les plus importants. Il est très rigoureux. C'est un
perfectionniste.
JMD : Si je devait utiliser un terme qui le définisse parfaitement, ce serait : « compétence »
ND : Il est également très doué dans la gestion humaine.
JMD : Je dirais plutôt qu'il s'est nettement amélioré dans la gestion humaine... (il adresse un petit regard vers Nicolas).
ND : Je terminerais en
disant que c'est un coach qui a toujours envie d'améliorer et de faire évoluer
la méthode de travail et l'organisation. Il ne supporte pas la routine.
Avez-vous déjà eu
certains désaccords ou conflits avec lui ?
JMD : Il y a tellement de choses positives qui nous relient que ça me paraît difficile de rester sur un conflit. Par contre, je vous rassure, on a déjà eu des désaccords ... mais qui n'ont duré que 30 secondes.
ND : On a quelquefois eu
des points de vue divergents au sein de concertations collectives. Mais cela a
toujours été constructif.
Comment organisez-vous vos semaines d'entraînement ?
ND : Nous mettons en place une planification annuelle qui est modulable selon les repères qui sont transmis par les matchs. Nous observons les rencontres et adaptons notre méthode de travail aux besoins des joueurs.
JMD : La compétition est
un indice primordial pour l'organisation de notre travail.
Comment
définissez-vous vos rôles de travailleurs de l'ombre ?
JMD : Le grand mérite en revient aux joueurs guidés par un staff dont le leader est le coach principal. Nous sommes là pour apporter un petit pourcentage au bon déroulement de la progression d'un groupe.
ND : Nous restons chacun
dans nos domaines spécifiques et nous suivons l'entraîneur qui dirige
l'ensemble. D'ailleurs, si on analyse le terme entraîneur, il signifie emmener
avec soi.
Jusqu'où peut aller
votre liberté ?
JMD : Il ne faut pas qu'il y ait plusieurs langages. On peut encourager, conseiller mais c'est le coach qui a le dernier mot.
ND : Chacun doit rester à
sa place. Il faut déjà être performant dans son domaine et je peux vous dire que
c'est déjà beaucoup de travail.
Faites-vous souvent des réunions internes ?
JMD : Nous avons une communication qui est constante et continue basée sur un dialogue permanent que ce soit sur le terrain, dans les vestiaires, avant l'entraînement ou après. Cela n'est pas forcément organisé sous forme de réunions officielles.
ND : C'est un
fonctionnement qui est fait de contacts et d'échanges. Les seules véritables
réunions programmées sont les réunions médicales.
Est-ce qu'il est
possible d'alléger les responsabilités du coach lorsque l'on est adjoint et
préparateur physique ?
ND : Cela est très difficile. Les seules aides que nous pouvons lui apporter sont de réaliser nos missions avec un maximum de qualité et de rigueur et lui faire remonter toutes les informations possibles.
JMD : Il est très
compliqué d'atténuer les responsabilités de l'entraîneur. Son discours c'est son
discours... c'est très personnel. L'entraîneur est médiatisé et il gère son
image selon sa sensibilité, ses ressentis. La seule chose que nous puissions
faire pour l'aider est d'être toujours derrière lui.
Un petit bilan de ce début de saison ?
ND : Globalement nous sommes satisfaits de ce début de saison. De plus nous avons énormément apprécié l'adhésion des joueurs à notre méthode de travail. Ils ont été très réceptifs. De toute façon c'est eux qui décident de la réussite d'un projet. Leur investissement ne sera productif que s'ils ont choisi de s'entraîner et d'évoluer. Je voudrais rajouter que pour progresser physiquement il faut y croire mentalement.
JMD : Je regrette juste
qu'au niveau qu'au niveau comptable nous n'ayons pas été mieux récompensé. Nous
pourrions avoir quelques points en plus. Si l'on se réfère aux contenus de nos
matchs je pense que cela n'aurait pas été usurpé. Je suis un peu déçu pour
l'équipe et également pour le public qui nous soutient avec beaucoup de passion
et de chaleur depuis ce début de saison.
Que pensez-vous des
potentialités de ce groupe ?
ND : Ce qui est
intéressant c'est que ce groupe est jeune.
JMD : C'est une équipe qui a un bon potentiel mais tirer un bilan en début de
saison est quelque chose de très subjectif. Si tout se passe bien on pourra
sûrement faire un bon championnat. Si les joueurs prennent conscience de leurs
possibilités on pourra réaliser des choses positives. Mais c'est la fin de
saison qui nous donnera un indice concret sur les véritables potentialités de
nos joueurs. Ce qui est certain c'est que cette équipe possède une réelle marge
de progression.
Y a-t-il des joueurs
derrière qui il faut être plus vigilant ?
JMD : Chaque joueur a son caractère et c'est à nous de nous adapter...
ND: Il n'y en a aucun qui
triche ou qui n'ait pas envie d'aller de l'avant. On sent une véritable cohésion
au sein de ce groupe.
Comment êtes-vous
perçus parles joueurs ?
JMD : Les joueurs sont très complaisants.
ND :Malgré mon jeune âge tous les gars sont très respectueux.
JMD : Pour certains, on peut être des confidents.. il y en a qui ont besoin de communiquer et de nous confier certaines de leurs difficultés.
ND : Tout se passe très
bien au niveau des relations avec les joueurs car ils ont un grand désir de
progresser.
Cela doit être
difficile de gérer les joueurs qui ne jouent pas ou qui sont en conflit avec le
coach ?
ND : Je dirais que c'est un domaine du boulot qui me plaît. Je trouve cela passionnant de permettre à certains joueurs de retrouver leur détermination et leur plaisir.
JMD : Le conflit fait avancer les choses seulement si nous arrivons à le gérer.
ND : Le football moderne
de par sa variation exacerbée _ exige la présence d'un staff. Un joueur en
conflit avec son entraîneur doit pouvoir continuer à s'entraîner de façon
qualitative, d'où l'importance d'avoir des personnes du staff intègres et
professionnelles.
Vous êtes également l'oeil du coach ?
ND : Il faut effectivement échanger un maximum d'informations avec l'entraîneur. Cependant Frédéric Antonetti possède une grande qualité d'observation.
JMD : Effectivement... il
voit beaucoup de choses...
Nicolas,
expliquez-nous comment vous êtes devenu le préparateur physique d'Antonetti ?
ND : J'ai tout d'abord été joueur à Louhans Cuiseaux où je me suis blessé : une grosse fracture, après ça, je suis allé à la Faculté des sports (STAPS) à Dijon. J'y ai obtenu me maîtrise. Je suis ensuite devenu préparateur physique du centre de formation.; de Saint-Etienne.
JMD : Avec tout ce qu'il vous raconte vous pourrez écrire le tome 2!
ND : (rires) Laisse-moi poursuivre... je suis parti huit mois avec l'équipe nationale du Qatar. Lorsque je suis revenu le club des Verts a souhaité me faire signer un contrat... Frédéric Antonetti a accepté.
Ce n'est pas trop dur de travailler avec des Corses ?
ND : (rires)...
JMD :(il lui coupe la parole)... vous plaisantez ... C'est plutôt difficile pour nous de travailler avec des Bourguignons...
ND : (rires) ... D'ailleurs maintenant, on me demande souvent dans quel coin de Corse je suis né...
Jean-Marie, est-ce que vous n'avez pas envie de reprendre une équipe en tant qu 'entraîneur principal ?
JMD : Pour avoir une
équipe première, il faut avoir des compétences. Tout le monde pense en avoir.
Il y a très peu d'entraîneurs actuellement qui ont plus de 100 matchs en ligue
1. Si l'on fait le constat de ces dernières années en L1 on peut s'apercevoir
que la plupart des équipes qui ont eu des difficultés avaient un coach avec peu
d'expériences. Globalement, il faut avoir plusieurs cordes à son arc et je ne
pense pas en avoir assez.
ND : Je ne suis pas certain que l'on réalise véritablement ce qu'est la vie d'un entraîneur. Elle n'est faite que de manque de sommeil et de stress (rire) ! Entraîner c'est tout un travail qui est réalisé de façon souterraine afin d'apporter un rendement optimal à son équipe.
JMD : C'est certain.
Entraîner, ce n'est pas arriver au stade quelques minutes avant sa séance, puis
prendre sa douche rapidement pour rentrer voir un film ou sa série télévisée.
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