COHEN : "Il y eut un parfum de rêve, ce soir-là à Gerland."
extrait
Maurice Cohen, de quoi êtes-vous le plus fier, aujourd'hui ?
Du staff technique, d'abord, parce qu'il n'a pas été évident de prendre une équipe dans les conditions que l'on connaît. Du comportement des joueurs, ensuite, qui ont mouillé leur maillot à chacune de leur sortie sans jamais tricher. Ce sera d'ailleurs le principal challenge à l'avenir, garder cet état d'esprit. Du public, enfin, qui est venu de plus en plus nombreux au Ray, pour donner une ambiance que beaucoup nous envient aujourd'hui.
L'OGCN, c'est toujours un chantier ?
II n'existait pratiquement aucune structure lorsque nous avons pris le club, notre principal souci était donc de construire. Aujourd'hui, cela commence à se mettre en place, avec trois départements distincts : le sportif et son développement, le marketing, puis l'administratif et le financier. Désormais, il existe un organigramme à l'OGC Nice, comme dans toutes les entreprises, ce qui n'était pas le cas auparavant.
Pour être ambitieux, il faut des moyens. Comment comptez-vous accroître les ressources du club ?
On va ouvrir le capital, on verra ce que cela peut nous apporter. Je compte surtout sur le développement du merchandising. Avant le match contre Bordeaux, nous avons mis en place une réunion très intéressante, réunissant 25 chefs d'entreprise de la région. L'OGC Nice est de nouveau un produit attractif, les gens ont envie de communiquer avec nous et de recevoir leurs clients au stade du Ray. Le problème, justement, c'est le stade. Nous n'avons pas un outil adapté. Trop petit, trop vétusté. Alors, en attendant mieux, il faut redoubler d'idées, trouver des produits innovants.
Ce nouveau stade, vous y croyez encore ?
Je suis convaincu qu'il va se faire.
Quand ? Rapidement, dans un délai de trois ans. J'ai rencontré dernièrement le
maire. Jacques Peyrat m'a confirmé que le projet n'est pas enterré, bien au
contraire. Et je puis vous dire que pendant la durée des travaux, l'OGC Nice ne
déménagera pas pour jouer à Monaco ou Cannes.
Ce nouveau stade sera une étape capitale, la preuve que l'on peut vraiment
construire un grand club à Nice. J'ajouterai que le maire a décidé de reconduire
la subvention exceptionnelle de l'an passé (2,75 millions d'euros), un geste
révélateur de sa volonté d'être aux côtés du Gym.
L'équipe de la saison prochaine
?
Elle est déjà pratiquement
constituée. Nous avons fait signer Meslin, Bigné, nous espérons concrétiser
prochainement avec Abardonado et Grégorini. Nous avons prolongé Cobos, Roy,
Pamarot, Pitau, Varrault, nous espérons le faire bientôt pour Everson et Cherrad.
Nous avons embauché Sergé Die,Cédric Mionnet, Oumar Bakari et Bakari Diakité
(Francfort). ,
Kaba Diawara, je ne le cache pas, sera trop cher pour nous. Le PSG demande 2
millions d'euros et le salaire du joueur n'est pas dans nos cordes. Mais nous
recruterons encore deux joueurs de bon calibre : un défenseur et un attaquant.
En prenant la présidence, vous parliez d'un mandat de quatre ans. Aujourd'hui ?
Je garde le cap. Président de l'OGC
Nice, c'est une tâche extraordinairement passionnante et éreintante à la fois,
accomplie au détriment de ma vie privée, familiale et de mes vacances. Je suis
heureux de l'avoir fait, car c'est un challenge personnel.
J'ai commis des erreurs, comme toute personne qui débute dans une nouvelle
fonction. Il m'a fallu un temps, notamment, pour bien appréhender les relations
entre présidents ou celles avec la Ligue nationale. Je tiens à remercier ceux
qui m'ont permis de relever ce fabuleux challenge, en premier lieu Gilbert
Stellardo, Marcel Governatori, Franck Giudicelli, Jean Bessis et Louis
Bacchialoni. Aujourd'hui, je me donne trois ans pour que l'OGCN soit un club de
Ligue 1 véritablement organisé, avec des revenus lui permettant d'afficher des
ambitions plus hautes.
Un souvenir, un seul ?
Le 2-2 à Lyon. L'égalisation de
Pancho Abardonado, à la dernière minute, sur le terrain des champions de France,
c'était vraiment... géant. En plus, Nice avait dominé la fin de match. Quatre
mois avant, le club était en National. Il y eut un parfum de rêve, ce soir-là à
Gerland.