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                     L'interview  de    COBOS        à    BUT (DECEMBRE 2002)

 

josE, parvenez-vous à prendre conscience de l'incroyable aventure du Gym ou alors n'avez-vous pas assez de recul pour cela?

 

 (Hésitation) II y a un peu des deux. On a le nez dans le guidon mais on prend quand même conscience de cette belle aventure. On sait comment garder les pieds sur terre mais on ne se rend pas vraiment compte que l'OGC Nice est actuellement (ndlr : à l'heure où nous bouclons ces lignes) leader de Ligue 1 !

Est-ce envisageable il y a encore quelques semaines, lorsque le Gym ne sauvait sa tète en L1 que d'extrême justesse ?

Non, mais nous sommes restés sereins. Aucun joueur ne s'enflamme et ça, c'est aussi possible grâce aux nouveaux dirigeants. Je suis ici depuis quelque temps déjà (ndir : 1999) et pour une fois, tout le monde à l'OGCN n'est plus préoccupé que par le terrain. Et puis les supporters sont omniprésents ! On a connu tellement de problèmes extrasportifs par le passé...

Vivez-vous cela comme une récompense ?

 Oui, une récompense par rapport à tout ce que j'ai connu dans ce club. Ne dit-on pas: "Après l'orage, le beau temps ?" Mais, attention, on a beaucoup travaillé pour cela.

 Est-ce l'une des plus belles aventures humaines de votre carrière ?

Oui, certainement. (Hésitation) Du moins, c'est différent car j'ai également connu de belles années au Paris SG ou à l'Espanyol Barcelone. Mais je sais, et ce n'est pas seulement dû à mon âge, que je ne connaîtrai plus jamais ça ailleurs. Les autres en ont conscience également, je crois.

Vous avez consenti d'importants sacrifices financiers pour sauver ce club, comme renoncer à la prime de montée. C'est rare dans le foot actuel...

On s'est sacrifié, certes, mais avions-nous le choix ? On n'avait aucune autre solution.

 Vous auriez pu partir...

 Non, on voulait se battre pour le gym.Et nous ne nous sommes pas battus contre quelqu'un mais pour quelque chose. C'est différent. Notre combat avait pour enjeu le maintien de l'OGC Nice en L1. Notre groupe est né ainsi. C'est un bloc uni.

Neuf joueurs Damien Grégorini, Everson, Christophe Meslin, Yoann Bigné, Adekanmi Olufade, Patrick BaruI, Kaba Diawara, Jacques Abardonado et Eric Roy sont arrivés cet été.Un tel chambardement pu changer l'état d'esprit du groupe.

Les nouveaux ont rapidement saisi tout ce que nous avons traversé. On leur a également fait comprendre qu'on revenait de très loin. Ces joueurs avaient en plus envie de s'intégrer, et puis ce sont des gens d'une grande qualité humaine. Ça facilite les choses.

Ce sont également des joueurs revanchards qui avaient aussi besoin qu'on leur tende la main...

Oui, mais cela n'aurait pas suffi s'ils n'avaient pas été de bons footbal­leurs. Ils sont tous irréprochables. Etre revanchard, c'est à double tranchant. Eux entrent sur le terrain pour prendre du plaisir avant tout.

Quel est le rôle de Gernot Rohr, votre entraîneur, dans cette réussite ?

Il a été le détonateur. Lorsqu'il était encore dirigeant, il n'y avait plus personne dans les bureaux, exceptés lui et Jean-Luc Bailet (ndir : le directeur administratif), Gernot était omniprésent. Ensuite, les choses se sont bien enclenchées. Aujourd'hui, le Gym est dirigé par des personnes bien dans leur tête (sic). Toutes veulent faire de l'OGC Nice un grand club. J'ai de l'admiration pour ces gens. Par ailleurs, on s'entraîne dans la joie et la bonne humeur.

 Vous êtes le capitaine de cette joyeuse équipe. Etiez-vous destiné à prendre des responsabilités ?

Depuis l'âge de 18 ans, je donne tout et au fil des ans, J' ai beaucoup appris au contact des autres. Je suis devenu un leader assez naturellement. Je ressens beaucoup de respect de la part des autres joueurs et je le leur rends.

Vous avez également quitté votre côté gauche pour vous installer dans l'axe. Etait-ce naturel pour vous ?

 Je l'avais déjà fait avec Mauricio Pochettino à l'Espanyol Barcelone. Ce n'est jamais définitif puisque je me suis même retrouvé au milieu de ter­rain ou sur un côté à Nice. Quelle que soit ma position, je prends du plaisir à défendre.

Jusqu'où cette équipe peut elle  aller ? On s'attend à ce qu'elle marque le pas physiquement...

Pourquoi souhaitez-vous qu'on flanche ?

Il ne s'agit pas de le souhaiter mais avec une préparation physique écourtée, il serait normal que l'équipe accuse le coup...

Certes, nous n'avons pas effectué la même préparation que les autres, mais c'est oublié avec tout le travail que nous fournissons tout au long de la semaine. Notre objectif reste le maintien, bien sûr, mais nous avons tous un esprit de compétiteur. Nous sommes toujours à fond, ce qui n'est peut-être pas le cas de tous nos adver­saires, en particulier les clubs enga­gés en Coupe d'Europe. J'ai aussi connu ça par le passé. Lorsqu'on joue l'Ajax Amsterdam ou le FC Barcelo­ne en milieu de semaine et qu'il faut affronter Nice le week-end, on a du mal à être aussi motivé pour les deux rencontres. En général, jouer face à Nice, c'est moins prestigieux. Pour nous, c'est différent. Tout notre par­cours est du bonus. On prend du plai­sir à chacune de nos rencontres.

 L'avenlure niçoise fait également la nique au football business. Vous retrouvez-vous dans cette analyse ?

 Oui, pleinement. On peut faire de grandes choses lorsque l'ambiance au sein d'un groupe est formidable et que la bonne humeur y règne au quotidien.