Maurice Cohen :

«C’est plus détendu»

 

 

Cyril Jeuenechamp sera donc bien le joker de Nice (dès lundi).Samedi dernier, pourtant, vous étiez pessimiste.

J’ai douté, parce qu’entre-temps c’est apparu dans la presse et d’autres clubs, un gros notamment, se sont manifestés. Mais il était déterminé à rejoindre Nice. Et au mercato, on prendra un défenseur central, peut-être brésilien, capable de jouer tout de suite.

Nice est septième au tiers du Championnat. Qu’en pensez-vous?

Par rapport à notre départ traumatisant de l’an passé, on est mieux, c’est plus détendu. La victoire à Marseille (2-0, 6e j.) a été un vrai déclic. Maintenant, il faut s’améliorer à l’extérieur, notre point faible. D’ici à la trêve, c’est costaud : on joue Lille, le PSG, Monaco, Bordeaux, Lyon, VA… Avoir 28 points, ce serait bien. Septième à la fin, ce serait extraordinaire !

Vous étiez en déficit en fin de saison passée. Pourquoi ?

On avait à nouveau budgété une 12e place sur les passages télé, mais on a fini 17es. Et puis, on a dû ajouter des primes de maintien. Mais c’était un déficit maîtrisé, 1,5 million d’euros de pertes après cinq ans de bénéfices, et globalement pas handicapant. On a réajusté des joueurs qui méritaient de l’être pour les conserver, comme Lloris, Ederson, B. Koné, etc. Il fallait accroître notre masse salariale, ce que les ventes (près de 7 M avec  les départs de Bellion, Fanni, Vahirua et Varrault) nous ont autorisé. Elle a augmenté de 20 %.

Début août, il était question de l’arrivée d’un nouvel actionnaire, Michel Leblanc, qui devait racheter des parts de Gilbert Stellardo etMarcel Governatori (31 % chacun des parts) . Qu’en est-il ?

C’est tombé à l’eau. Je pense qu’ils n’étaient plus vendeurs. On reste dans la même configuration. L’idée, c’est que quelqu’un, au-delà d’acheter des actions, puisse apporter un plus, comme Jérôme Seydoux à Lyon, dont l’argent avait permis d’acheter Sonny Anderson. C’est le critère essentiel pour franchir des paliers en attendant le grand stade (1). Sinon, ça ne sert à rien.

Le conflit avec Franck Giudicelli (2) perdure ?

Il existe toujours. Une plainte a été déposée. On est sereins parce qu’on sait qu’on n’a pas fauté. D’ailleurs, le tribunal de commerce a déjà un peu tranché parce qu’il (Giudicelli) avait demandé un audit sur les transferts qui lui a été refusé (3). S’il a eu tort, je pense qu’il partira. Il partira ou sera poussé à partir. Il a été très loin dans sa communication. S’il a tort, ça lui coûtera cher, s’il a raison ça nous coûtera cher aussi, c’est toujours ainsi quand il y a des attaques. Mais ma seule préoccupation aujourd’hui, c’est le sportif. Le reste va rentrer dans l’ordre.

(1) Retoqué fin 2006 pour un problème de fixation du prix des places, le projet de 32 000 places à Saint-Isidore a été relancé le 12 octobre par la municipalité.

(2) Le 24 janvier 2007, Franck Giudicelli (actionnaire avec 27 %), allié à Marcel Governatori, avait poussé Cohen à la démission. Ce dernier avait repris ses fonctions quatre jours plus tard. Le 26 avril, Giudicelli a porté plainte contre X pour « escroquerie et abus de confiance » à propos des transferts d’Ederson et de Moussilou. L’enquête préliminaire est en cours de clôture.

(3) En juillet, Giudicelli avait aussi saisi le tribunal de commerce en référé pour connaître les conditions du transfert d’Ederson. Le 2 octobre, il a été débouté.