Maurice Cohen:
"J’ai été démissionné"
Sport24.com
Sport24.com : Selon Marcel Governatori, qui détient 44% du club, les actionnaires ont «coupé une tête» parce que les résultats ne suivaient pas et parce qu'ils n'étaient plus d'accord avec la politique du club. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Maurice
Cohen : Je ne connaissais pas la raison. Vous venez de me l'apprendre. C'est
bien. Donc, on n'est pas d'accord avec la politique mise en place ? Cette
politique est en place depuis cinq ans. Et tous les lundis matins, l'ensemble
des actionnaires était convié et invité à venir définir cette politique. Je
souhaite préciser quelque chose : je ne démissionne pas. Pour être clair, j'ai
été démissionné. Car ce n'est pas dans mon tempérament de ne pas aller au
combat. Aujourd'hui, la situation du club méritait qu'on parte tous au combat en
étant solidaires. Je prends donc acte de leur décision, c'est la loi de la
finance et des sociétés. Je ne ferai pas obstacle. Et je pense que Franck
Guidicelli sera un bon président et je lui souhaite bonne chance. Je n'ai donc
rien contre lui, ce n'est pas la même chose pour Marcel Governatori qui
souhaitait ma tête depuis plus de neuf mois.
C'est à dire ?
Je ne
veux pas développer pour l'instant. Cela ne sert à rien de polémiquer, mais je
ferai en sorte de faire entendre ma version par la suite.
Pour quelles raisons
voulait-il votre tête depuis neuf mois ?
Je lui ai
refusé la tête d'André Bloch (NDLR, le directeur de la sécurité) pour mettre un
de ses amis à sa place. Et parce que j'ai refusé aussi la tête de Roger Ricort
(NDLR, le directeur sportif). Dans ma vie, j'ai toujours respecté ce que je
pensais : être juste et droit. J'ai ma liberté et elle n'a pas de prix.
Il y a des clans au
club ?
Non, le
club fonctionnait bien. Il y avait des tensions à cause de ce que je vous ai dit
tout à l'heure. Mais peut-être n'étant plus là, tout va s'arranger. Je le
souhaite dans l'intérêt du club.
Votre éviction
a-t-elle été une surprise pour vous ?
Oui, car
je l'ai appris le jour du match à 18 heures par un journaliste. C'est pour cela
que j'ai pris les devants.
Qu'allez-vous faire
maintenant ?
Je reste
administrateur, mais je n'ai pas l'intention de rester. Je souhaite sortir du
club car je n'accepte pas de travailler avec des gens que je ne veux pas voir.
J'espère partir le plus rapidement possible.
Roger Ricort pourrait-il être en difficulté ?
Je ne
sais pas. On devait avoir une réunion mais Franck n'a pas pu venir. Ce n'est pas
moi qui prendrai donc la décision.
Au niveau du mercato,
toutes les affaires en cours sont donc gelées ?
Aujourd'hui, Moussilou est parti à Saint-Etienne et nous sommes en discussion
avec Yahia (NDLR, en partance pour Bochum). J'espère que les actionnaires qui se
sont pacsés mettront les moyens nécessaires pour renforcer l'équipe. Le reste
est tout gelé.
Vous comptez rester
dans le football ?
Je ne
sais pas. Je vais d'abord prendre des vacances car la vie d'un président n'est
pas un long fleuve tranquille.
Vous allez être à
Lyon samedi pour voir jouer Nice ?
Non.
Pensez-vous que votre
départ puisse avoir des conséquences sur le terrain ?
Je ne
sais vraiment pas.
Vous n'aviez pas
senti venir cette décision ?
Non, je
ne pensais pas que cela se passerait ainsi. Le problème sportif ? C'est un autre
problème.
Pourtant, il fait
partie de leur explication…
Lorsque
c'est un problème sportif, le président n'est pas saigné, logiquement. Pour
l'instant, je ne veux pas polémiquer. Il faut être derrière l'équipe.
Quel bilan tirez-vous
de vos années à la tête du Gym ?
J'ai vécu
une aventure extraordinaire. Mon plus beau souvenir est d'avoir fait monter 28
000 Niçois à Paris (NDLR, pour la finale de la Coupe de la Ligue 2006). Avoir
mis à plat les comptes, redonner une image à Paris auprès des instances... Je
suis content de l'avoir fait car lorsqu'on est niçois, on a envie que le club
redevienne un grand club de l'élite. Ma déception, c'est le résultat de cette
année. C'est inexplicable, incompréhensible. J'ai vécu cinq années superbes. Je
vous dirai plus tard ce que je pense et pourquoi le club ne peut pas grandir.
Parce qu'il est à Nice peut-être ?
D'abord
parce qu'il est à Nice et ensuite parce que des gens sont là depuis... Bon, je
ne vais pas partir là-dedans. Je vous le dirai plus tard.