Maurice Cohen:

 

"Mon objectif personnel est de terminer huitième "

 

Extrait

 

 

Président, peut-on dire que le recrutement est bouclé avec l'arrivée de Bagayoko ?

Non, il est possible que l'on accueille encore un attaquant, mais tout dépendra des départs. Aujourd'hui, on a réussi ce que l'on voulait faire durant cette intersaison en matière de recrutement, les mouvements maintenant ne seront que des ajustements en fonction des joueurs qui quitteront le club. Notre volonté était de mettre à disposition de Frédéric Antonetti les principales recrues le plus tôt possible pour qu'il puisse travailler son système de jeu avec les hommes qui l'animeront durant la saison, et de ce côté, je pense que nous pouvons être satisfait.

Finalement, vous êtes revenu à votre idée première en recrutant le Malien, déjà sur vos tablettes à l'ouverture du marché ?

C'est vrai que Bagayoko faisait partie des options que l'on avait cochées pour nous renforcer devant. En fonction des préférences du coach, on avait établi une liste de joueurs susceptibles de nous intéresser. À un moment donné, la piste Manchev avait notre faveur, mais la tournure prise par les événements ne nous fait pas regretter notre choix. À Nice, nous voulons des joueurs avec une mentalité d'homme exemplaire et le Bulgare n'avait pas
l'air de rentrer dans cet "esprit niçois". Quand on a vu la tournure prise par les négociations, on s'est dit qu'il fallait se servir de l'expérience Jankauskas et éviter de recruter un joueur pas motivé, pour qui l'argent est une priorité.

Avez-vous satisfait Frédéric Antonetti dans toutes ses demandes ?

Pour la première fois, je crois que l'on peut dire qu'il y a eu un réel travail d'équipe. Il y a eu des échanges de point de vue entre les différentes personnes de la cellule recrutement, notamment dans le domaine technique entre Roger Ricort et Frédéric Antonetti. C'est une évolution importante dans les méthodes de travail. Mais pour répondre à la question, je pense pouvoir affirmer que l'on a respecté les engagements pris avec le coach en matière de recrutement au moment de sa signature. Il voulait conserver la base de l'équipe de la saison dernière et lui ajouter quelques compléments. Nous sommes allés dans ce sens en prolongeant plusieurs éléments importants et en recrutant des titulaires potentiels. On peut dire aujourd'hui que le groupe s'est étoffé qualitativement.

Où en est-on en terme d'investissements aujourd'hui ?

À ce jour, il y a eu globalement cinq millions d'euro d'investissement. Ce chiffre comprend à la fois les indemnités de transferts pour des joueurs comme Koné ou Yahia, mais également les primes à la signature pour d'autres libres comme Cyril Rool. Là, il s'agit de la partie concernant les recrues, mais nous avons également fait de gros efforts pour garder nos joueurs majeurs comme Cédric Varrault, Florent Balmont ou Sammy Traoré. L'été dernier, notre recrutement avait consisté à remplacer Pamarot, Pitau et Laslandes, sans y apporter de valeur ajoutée. Cette année, nos moyens nous ont permis de revoir les contrats des cadres de l'équipe pour les conserver, tout en apportant une touche supplémentaire à l'effectif avec des joueurs expérimentés ou pleins d'avenir.

Avez-vous investi la totalité de l'enveloppe dédiée au recrutement ?

Nous nous étions fixé un montant compris entre 5 et 7 millions d'euro pour faire notre marché. Mais notre problème n'est pas réellement sur les indemnités de transfert, mais sur la masse salariale. C'est pour cette raison que nous travaillons afin de la réduire. Des joueurs doivent partir pour que l'on puisse avoir une marge de manoeuvre. Pour simplifier les choses, nous avons les moyens de faire encore un effort en termes de transfert, mais nous devons dégraisser pour assumer le salaire de recrues potentielles.

Si vous semblez avoir réussi dans les temps votre recrutement, il semble donc que vous ayez plus de difficultés à alléger l'effectif, votre second objectif de cette intersaison...

Tout à fait ! Un certain nombre de joueurs ne souhaitent pas jouer en Ligue 2 alors qu'ils ont des propositions. Je pense qu'ils reverront leur position, quand ils verront qu'ils n'ont pas leur place dans l'équipe. Un professionnel ne peut pas rester une saison sans jouer, donc j'ai bon espoir que les choses se débloquent rapidement dans les semaines qui viennent.

Justement, quels sont les joueurs que vous ne souhaitez pas conserver ou que vous aimeriez prêter ?

Nous comptons nous séparer encore de cinq à six éléments, mais il n'y a pas de liste définie. Tout va dépendre du coach et de ses conclusions à l'issue des matches amicaux.
 

Et concernant les bons de sortie, hormis Varrault qui finalement reste au club, d'autres ont-ils été attribués ?

Aucun bon de sortie ne sera attribué à personne. Nous avons su faire les efforts pour conserver nos meilleurs éléments, comme a pu le confirmer l'accord trouvé avec Cédric Varrault. C'est un signe fort de nos ambitions.

Avec un bon nombre d'internationaux africains : Tchato (Cameroun), Yahia (Algérie), Dié, Koné (Côte d'Ivoire) Traoré et Bagayoko (Mali), vous allez sans doute suivre attentivement les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations programmée cet hiver ?

Figurez-vous justement que j'ai déjà commencé à m'y intéresser (rire)... et je peux vous dire que vu l'évolution des éliminatoires, seuls deux joueurs risquent d'être concernés. Il s'agit de Koné avec la Côte d'Ivoire et Tchato avec le Cameroun ; l'Algérie et le Mali étant déjà éliminés. Mais cela n'est pas rentré en ligne de compte, on pense notre recrutement sur du long terme. Nous démarrons un nouveau projet à trois ans et toutes les recrues en font partie intégrante. On construit un groupe pas seulement pour cette saison, mais aussi pour les années à venir.

Il est indéniable que la qualité de l'effectif est montée d'un cran. Quel a été votre discours aux joueurs en termes d'objectif ?

On a tout fait pour avoir un groupe plus compétitif. Naturellement, notre objectif va donc être d'obtenir le meilleur classement du club depuis la remontée, c'est-à-dire mieux qu'une douzième place. Mais nous avons fixé la barre un petit peu plus haut aux joueurs, avec la première moitié de tableau. En plus de ça, nous allons
faire en sorte de réussir ce qui nous a manqué ces dernières saisons, en faisant un parcours dans une des deux coupes. Mais tout le monde s'est renforcé donc il faut rester humble. On a déjà vu des clubs bien armés avoir de grosses désillusions. Mais je peux vous faire une confidence, mon objectif personnel est de terminer huitième.

Un départ est passé quasiment inaperçu, mais représente quand même un grand changement de par l'ancienneté de la personne intéressée. Il s'agit du licenciement du directeur administratif, Jean-Luc Bailet. Une petite explication ?

Il est assez simple dans le sens où un repositionnement a été proposé à M. Bailet dans le cadre de la réorganisation du club et qu'il l'a refusé.

Pourquoi ne pas l'avoir officialisé ?

Je vous rassure, nous n'avons rien à cacher. Mais il faut respecter les différentes procédures et officiellement, il nous a quitté que depuis la fin de semaine dernière. Et puis, nous préférons que l'intérêt reste sur le domaine sportif.

Comment sera-t-il remplacé dans l'organigramme rouge et noir ?

Le travail va être organisé totalement différemment avec la responsabilisation de plusieurs personnes. Il s'agit de quatre directeurs, qui sont responsables de leur budget et de leur staff. Des réunions hebdomadaires sont programmées avec chacun d'entre eux pour faire un suivi régulier. C'est une grande évolution dans le sens où jusqu'à maintenant Jean-Luc Bailet centralisait tout. Il y a eu une décentralisation des responsabilités.

Pour finir sur le sujet, avez-vous su que l'AS Cannes a failli prendre un fort accent niçois avec un projet de reprise conduit par Mandaric, Bailet et ... Gernot Rohr ?

(étonné) Ah non, vous me l'apprenez ! Cela aurait été marrant...

D'autres évolutions interviennent durant cette intersaison avec notamment la prise de fonction d'Eric Roy au
secteur marketing-communication. Pouvez-vous nous présenter les nouveautés de la saison 2005-06 dans le domaine extra-sportif ?

Cette venue nous permet d'organiser ce secteur qui ne fonctionnait qu'avec une personne au départ. La tâche d'Eric Roy est de mettre en place l'organisation de ce département marketing-communication et de développer les ressources du club. Par exemple, en ce qui concerne notre sponsor maillot dont le contrat arrivera à échéance en juin prochain, il est chargé de travailler en amont durant cette saison pour trouver le partenaire idéal. Parmi
les objectifs, nous devons également mieux structurer l'accueil de la presse et des VIP les soirs de match, c'est une partie des contraintes supplémentaires avec le nouveau contrat des droits télé signé entre Canal et la Ligue. Jusqu'à aujourd'hui, nous travaillions à « la petite cuisine » dans ce secteur marketing-communication et Éric doit jouer un rôle important pour aider le club à franchir un cap.

Une télé sur internet devrait voir le jour prochainement. Qu'est-ce que vous recherchez à travers ce développement ?

En fait, la nouvelle loi sur les droits télévisuels nous laisse la possibilité de retransmettre chaque match dans
la nuit qui suit la rencontre si le club produit un certain nombre de temps d'émission dans la semaine. Chaque soir, il sera donc possible de retrouver sur notre site internet des petites émissions avec des thèmes différents. L'objectif est double : faire la promotion de l'OGC Nice à travers un nouveau média et développer des ressources supplémentaires.

Concernant le site internet, il est difficile de ne pas évoquer les dérives aperçues sur le forum de discussions. Quel est votre avis à ce sujet ?

Je ne vais pas vous cacher que parfois je suis surpris par la réaction de certains internautes, qui n'ont de cesse de critiquer ce qui se fait au club. On dirait que c'est un jeu... Je pense que compte tenu des efforts et de l'investissement de tout le personnel du club, ces critiques sont déplacées. Je souhaiterais plus de solidarité et d'objectivité sur ce site. Imaginez que certaines recrues, même pas arrivées, sont déjà traînées dans la boue. Est-ce une réaction de supporter ?

Revenons au domaine sportif. Quelles sont vos premières impressions après un mois et demi de travail avec le nouveau staff technique ?

J'ai le sentiment que Frédéric Antonetti et son staff correspondent bien à notre club et à son état d'esprit. En plus, la transition avec le . passage de José Cobos et Bruno Valencony dans le staff s'est très bien passé. Il y a une dynamique très intéressante dans le travail, on sent que ce sont des gens passionnés, qui ont envie de grandir avec l'OGC Nice.

Il semble que l'implication et la rigueur que vous souhaitiez soient au rendez-vous ?

On va dire que c'est une autre façon de travailler que ce que l'on a connu précédemment... On a affaire à des hommes qui passent beaucoup de temps au club pour ne rien laisser au hasard. Même si le football est un sport parfois imprévisible, cette mentalité est tout de même une garantie pour l'avenir. Sur la demande de Frédéric Antonetti, nous avons désormais un analyste vidéo pour avoir une approche plus scientifique des matches. Dans le même registre, le stade du Ray a été équipé d'un système vidéo qui permettra au staff, via un traitement poussé des performances de chaque joueur, de disposer d'un large panel d'informations. Toutes ces nouveautés vont dans le sens que l'on souhaitait, à savoir une professionnalisation du travail.

Peut-on parler aujourd'hui d'union sacrée au niveau sportif entre tous les intervenants (Ricort, Antonetti, Buscher,...) ?

Oui, je pense qu'il y a un véritable travail d'équipe. Le centre de formation vient à peine de reprendre, donc il est encore un peu tôt pour le constater à ce niveau, mais dans l'idée aussi bien de Roger Ricort que de Frédéric Antonetti, il faut une union sacrée. Et vu l'attachement prouvé au club ces derniers mois par Gérard Buscher, il ne devrait pas y avoir le moindre problème.

Désormais, c'est sur le banc de touche que l'on verra apparaître José Cobos les soirs de match. Comment avez-vous réussi à le convaincre de rejoindre le staff alors que lui avait l'envie de prolonger l'aventure encore un an ?

Comme tout joueur, José avait envie de continuer... On en a parlé longuement ensemble et je lui ai dit que c'était une chance exceptionnelle qu'un coach l'accepte à ses côtés. À ce sujet, j'avais discuté avec beaucoup d'entraîneurs intéressés pour le poste avant que le choix d'Antonetti se fasse, et très peu lui auraient laissé cette possibilité de s'asseoir avec eux sur le banc. Avec tout ce que José représente à Nice, ils trouvaient la situation trop délicate. Il fallait donc qu'il saisisse cette chance et je suis content qu'il l'ait fait.

À un moment donné, n'avez-vous pas eu le sentiment de le pousser vers la sortie ?

 Pas du tout !(catégorique) José fait partie de l'identité du club... Il avait le choix. On ne lui a rien imposé. Après des discussions avec sa famille et des personnes au club, il a pris la décision de mettre un terme à sa carrière et de tourner cette page de sa vie.

Son incorporation, ainsi que celle de Bruno Valencony, rentrent dans votre philosophie de vouloir intégrer des joueurs emblématiques du club à tous les niveaux de l'organigramme ?

Dans mon esprit, l'identité niçoise doit être développée, cultivée... À chaque fois que l'on recrute quelqu'un au club, on regarde chez les anciens joueurs qui ont porté le maillot rouge et noir s'il y a une personne qui aurait les compétences requises. Dans le cas contraire et à compétences égales, on donnera toujours la préférence à des Niçois qui ont un attachement pour le club. L'incorporation de René Marsiglia au sein de la cellule recrutement rentre totalement dans cette philosophie.

Justement pouvez-vous nous en dire plus sur cette nouvelle cellule recrutement ?

Son travail va constituer à préparer le recrutement futur et à faciliter le départ d'éléments que nous ne souhaiterons pas conserver. L'équipe s'articulera autour de Roger Ricort (qui s'occupera de l'Amérique du sud, du Maghreb et de l'Afrique) avec des recruteurs par secteur géographique ou championnats. René Marsiglia aura en charge la Suède, la Suisse, la Belgique, le Portugal et les tournois internationaux ; Jean-Marie De Zerbi supervisera la Ligue 2 et la National ; tandis que José Cobos aura un oeil sur les matches internationaux, de coupe d'Europe et sur les remplaçants des grands clubs européens. Chacun devra se déplacer, visionner un certains nombre de matches et établir des rapports. C'est une évolution importante.

Pour conclure, si une belle opportunité se présente, envisagez-vous d'apporter une touche finale à votre effectif ?

Comme je le disais précédemment, s'il y a des départs, il y aura une ou plusieurs arrivées. Mais nous ne prendrons pas des joueurs pour prendre des joueurs, toute recrue sera un titulaire potentiel.


 

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