Maurice Cohen:

"J'ai pris mes responsabilités"

 

France Football

 

 

Pour le président niçois, Maurice Cohen, le conflit entre Rohr et ses dirigeants rejaillissait sur l'équipe. Pour sauver celle-ci et assurer son avenir en Ligue 1, il fallait trancher.

Président, pourquoi avoir décidé d'écarter Gernot Rohr ?

Le différend opposant Gernot à sa direction depuis près de deux mois a fini par peser sur l'équipe, qui nous a paru résignée, démobilisée et incapable de la moindre révolte. Des joueurs sont d'ailleurs venus nous dire qu'on allait droit dans le mur. Il fallait donc intervenir car il ne nous reste que quatre matches pour assurer notre place dans l'élite.

A quatre journées du coup de sifflet final, était-ce le moment opportun pour trancher dans le vif ?

Ce n'est jamais le bon moment. Certains trouveront que ce changement intervient trop tôt et d'autres trop tard. Seul l'avenir dira qui avait raison. A partir du moment où j'ai senti les joueurs touchés moralement, j'ai dû prendre cette décision difficile en mon âme et conscience. Pendant plusieurs semaines, j'ai fait le dos rond dans l'intérêt de l'équipe. Celui-ci menacé, je suis intervenu à contrecoeur car je n'oublie pas tout ce que Gernot a fait pour notre club.

Pourquoi avoir choisi Gérard Buscher, l'entraîneur de l'équipe réserve ?

La solution interne est la plus adaptée aux circonstances. Gérard Buscher a longtemps porté le maillot du club et aime ses couleurs. Il mettra tout ce qu'il a dans le ventre pour réussir. Il aura le soutien de Ricort, que j'ai invité à se rapprocher de l'équipe et qui exercera désormais pleinement sa le fonction de directeur sportif, mais également de Valencony et de Gioria. Je suis heureux qu'on se retrouve en famille pour le sauvetage.

Au-delà des rencontres cruciales face à Nantes, Ajaccio, Auxerre et Lyon, quel sera l'avenir de Buscher? Sera-t-il lié aux résultats ?

Les choses ont été très claires avec lui. Il est nommé pour un intérim. Un nouveau technicien sera engagé pour la saison prochaine. Nous avons plusieurs pistes.
Une chose est certaine, il s'agira d'un entraîneur, pas d'un manager (NDLR:  Frédéric Antonetti serait le grand favori en cas de maintien).

Etes-vous inquiet ?

Oui et non. Nous sommes 17eme, donc sous menace. Mais nous avons toujours notre destin en main. Les joueurs ont leur part de responsabilité dans la situation actuelle, à eux de se retrousser les manches. Je leur fais confiance, ils ont un mental de guerriers. Ils sont également des professionnels respectueux de leur métier, de leur entraîneur. Nous les avons priés de s'abstenir de tout commentaire avec la presse sur le conflit avec Gernot. Ce problème les dépasse et ne concerne que les dirigeants.

Qu'adviendra-t-il du Gym si, par mésaventure, la relégation sportive sanctionnait votre saison ?

Je considérerais cette situation comme un échec personnel et j'en tirerais les conséquences en démissionnant. Je tiens à préciser que, si cela devait arriver, le club ne serait pas menacé de dépôt de bilan comme cela fut si souvent le cas
dans le passé. Malgré la forte réduction des droits de télévision, Nice aurait les moyens de bâtir une équipe compétitive en L2. Mais je n'imagine pas une seule seconde que notre équipe descende d'un étage.