Maurice Cohen :
"Cette Coupe Intertoto, les joueurs l'ont prise à cœur"
extrait
Pour l'attaque, Lilian Laslandes vient d'arriver. A quel instant avez-vous tiré une croix sur Kaba Diawara ?
Il y a quatre ou cinq jours seulement. La décision finale est venue de Vahid Halilhodzic, l'entraîneur du PSG. Il a tenu à conserver Kaba. A un moment, pourtant, on a été très proches d'un accord avec le PSG. A Marseille, j'avais rencontré Francis Graille (ndlr : président du PSG). La proposition niçoise (Paris touchant 55 % sur la revente du joueur) l'intéressait. Le lendemain, le directeur financier du PSG m'avait contacté. Entre Nice et Kaba, on se serait mis d'accord. Mais Halilhodzic a donc coupé court. Je le comprends. Quand on dispose d'un garçon comme Diawara, s'en séparer serait idiot...
Comment Gernot Rohr a-t-il accueilli la nouvelle ?
Je dirais que Gernot s'y attendait, et aussi qu'il comptait déjà depuis un moment sur Lilian Laslandes, un joueur qu'il apprécie beaucoup.
Le recrutement est-il terminé ?
On verra, cela dépendra des opportunités, des joueurs que nous allons prêter ou non. Mais l'objectif annoncé a été réalisé :conserver notre ossature, avec des renforts pour consolider et essayer de voyager loin. J'en profite pour souligner l'implication des actionnaires. Pour garder nos joueurs, il a fallu, notamment, régler des transferts (Bigné, Meslin, Grégorini et l'engagement ferme pour Abardonado). En tout, pour son recrutement, le club a engagé 2,6 millions d'euros, payables en plusieurs traites. Or, ce sont les actionnaires qui se sont portés caution, il s'agit d'un effort important, après les 5 millions d'euros mis sur la table l'an passé. Je souhaite que le public et l'environnement économique niçois ressentent cela, cette volonté forte de construire un grand club à Nice, avec des gens qui s'en donnent la peine.
Fédérer, autour du club, c'est difficile ?
Une dizaine d'entreprises, depuis la fin de saison, nous ont rejoints dans le cadre des «packages» (loges, panneaux, et différentes prestations, proposées à partir de 23.000 euros). Ce n 'est pas encore suffisant. Nous aimerions sentir une mobilisation plus importante. Le football est un vecteur de communication idéal, et l'image de l'OGCN, aujourd'hui, est bonne. Il y a une histoire à écrire !
Pour revenir au terrain, quels ont été les joueurs niçois convoités à l'intersaison ?
En premier, Pamarot. Ensuite, Everson, et puis aussi Varrault.
Les conserver a-t-il été difficile ?
Non, car on a à faire à des joueurs intelligents. Ils ont réussi un très beau parcours, mais ce n'était que leur première saison en Ligue 1. Pour leur progression, Nice représente le cadre idéal. Ils savent que s'ils confirment, ils seront demandés à des conditions plus intéressantes. Et pour le club, ce sera l'opportunité de réaliser un transfert. C'est le jeu, la règle. Il faut être lucide, on ne pourra pas garder tous nos joueurs monnayables chaque année..
Après l'euphorie de la montée, ne craignez-vous pas de voir la cote d'amour du Gym s'éroder ?
Les résultats auront leur importance, bien sûr. Mais il y a un phénomène de fidélité, d'attachement, de confiance. Si l'on se fie aux abonnements, qui représentent le socle d'un club, il y a de quoi être confiants. Aujourd'hui, nous en sommes à 5.200, sans les tarifs étudiants, dont la moitié du stade bénéficiait ou presque. L'an passé, on était arrivés à 6.300 abonnés. L'objectif est d'atteindre la barre des 7.000.
Si Nice élimine Ôrgryte, Maurice Cohen sera-t-il du déplacement à Brème ?
J'essaierai. Cette Coupe Intertoto, les joueurs l'ont prise à cœur. Il y a une grosse motivation. Pour les jeunes, c'est l'heure de la découverte, grisante. Pour les anciens, peut-être la dernière opportunité de goûter à l'Europe, à pleine louche. Résultat, tout le monde tient vraiment à passer ce tour et prolonger l'aventure.
L'Europe revient au vieux Ray et le stade dans la plaine du Var, c'est pour quand ?
Plus tôt qu'on pourrait le croire,
La municipalité est vraiment derrière nous. Dès l'été 2004, une nouvelle
maquette et un nouveau projet auront été choisis. Les travaux débuteront dans la
foulée. A Sedan, ils ont mis onze mois pour construire un stade de 30.000
places. Je ne vois pas pourquoi Nice n'en serait pas capable.