Cobos: " On peut encore faire quelque chose de grand "
Racontez-nous votre dimanche soir...
A 20 h 45, je ne savais évidemment
pas quel allait être le scénario de la rencontre, mais j'avais une certitude.
Celle qu'on serait présent et bien présent durant 90 minutes. Parce que durant
réchauffement, nous étions, tous, hyper concentrés. Peut-être un peu plus que
d'habitude. Et puis, voir tous ces Niçois dans le stade Louis 2 a renforcé notre
détermination et nous a donnés de la force. Avoir la sensation de jouer à la
maison alors qu'on est en déplacement, c'est la première fois que je vis ça.
Même avec Paris, je n'avais pas connu un tel frisson.
Peut-on parler de match parfait
?
De coup parfait. Le match parfait est celui qui débouche sur quelque chose de
grand. Là, on peut seulement dire qu'on a été au rendez-vous.
Avez-vous pris du plaisir?
Dans la victoire toujours. Et puis, un derby fait bouillonner les passions. Le
match, lui, fut éprouvant. Il m'a même paru très long. Il faut dire que nous
sommes restés attentifs et concentrés jusqu'à la dernière seconde. Cette fois,
nous avons su éviter l'erreur commise face à Lyon où une seconde d'inattention
nous a coûté le but de Juninho. Leçon retenue.A Monaco, nous n'avons rien lâché.
A l'image d'un Cobos souverain
et gagneur...
Gagneur, je le suis. Je le serais toujours. Même si je jouais contre ma mère, je
serais capable de la tacler. Souverain, grâce aux efforts de tous. Le trio formé
avec les
deux stoppeurs a bien fonctionné car nous nous sommes énormément parlés. Samy et
Pancho ont été parfaits.
La joie dans le vestiaire ?
Au coup de sifflet final, nous avons pris une décharge de bonheur. Gagner chez
l'un des favoris du championnat n'est pas une petite chose. Surtout face à
l'équipe qui pratique le plus beau football de L1. Et puis, cette victoire, on
l'attendait depuis longtemps. Même si la série de six matchs sans succès ne
m'inquiétait pas outre mesure, puisque l'équipe n'avait pas perdu son âme, ces
trois points nous ont fait un bien immense. Oui, ce résultat à Monaco peut
changer notre fin de parcours... A condition de continuer.
Le sprint final ?
Dans cette ligne droite, je ne vois que notre rendez-vous avec Auxerre.
L'Europe, l'Intertoto ?
Tout nous tend les bras. On peut encore faire quelque chose de grand. Moi, je
place toujours la barre très haut. Tout comme j'ai conscience que tout peut
encore arriver.
Nice-Auxerre ?
Ce sera un tout autre match que celui vécu au Louis2. Là, il nous faudra jouer
plus sans pour autant tomber dans le panneau. Auxerre est une équipe qui joue
bien le contre. Attention au piège !
Un mot sur les Auxerrois?
Ils développent un jeu plein de culot et d'efficacité. Ils osent. Frappent de
trente mètres. Accélèrent. Posent le pied sur le ballon grâce à Lachuer ou
Tainio. Enfin, ils ne prennent pas beaucoup de buts (26 contre 24 pour Nice).
Bref, si on veut éviter de quitter le Ray avec la grimace, il faudra se montrer
très attentifs, disciplinés et rigoureux. Comme à Monaco...
Mexes ?
La force tranquille. J'aime sa sérénité. A son âge (21 ans), et à ce poste de libéro, ça m'épate. Il joue juste. Il a la tête sur les épaules. C'est fort. J'apprécie aussi Boumsong qui est un super défenseur.
Guy Roux ?
Il reste la référence. On le taquine pas mal, mais c'est tout de même lui qui a
fait Auxerre. Il a une idée du foot qui me convient. Et puis, il est de Colmar.
C'est un Alsacien comme moi...
Vous êtes aussi Niçois...
Et je ne vois pas ce qui pourrait me faire quitter Nice. La famille Cobos est
bien sûr la Côte. Je suis venu à l'OGCN pour rejouer en L1. C'est fait. Je vis
ici une aventure extraordinaire. Maurice Cohen m'a proposé d'être directeur du
centre de formation en 2004. Si rien n'est encore signé, sa proposition
m'intéresse. Mais aujourd'hui, seule m'obsède la fin de championnat. Et le match
de samedi face à Auxerre.