Maurice Cohen:
" J'ai toujours été bien entouré..."
Extrait
Médiatiquement, vous devez être sollicité en ce moment...
Pas tant que ça (rire)...
Je plaisante, mais c'est vrai que la pression monte durant cette période des
transferts. Les journalistes cherchent tous l'exclusivité et forcément, il
ressort souvent de fausses rumeurs et de mauvaises informations. La réalité est
tout autre généralement que celle rencontrée dans les rubriques transferts...
Vos relations avec la
presse sont-elles revenues au beau fixe ?
Non, je ne le vois pas comme ça. Mes relations avec la presse ont toujours été excellentes. Par contre, je n'accepte pas qu'un ou deux journalistes se soient érigés en justiciers. Je pense sincèrement que ce n'est pas leur rôle de camper sur des positions et surtout de prendre parti dans un différend qui peut opposer les dirigeants avec leur entraîneur ou des joueurs.
Est-il vrai qu'une charte de « discrétion » a été signée par tous les employés du club ?
Oui, c'est vrai. Je souhaite qu'à terme un minimum d'informations circule à l'extérieur de la structure OGC Nice. Il est souhaitable qu'il y ait moins de rumeurs qui sortent dans la presse. Maintenant, avant qu'un employé se lance dans des grandes envolées de communication, il faudra qu'on en discute avant. Celui qui ne suivra pas ces consignes se mettra hors la loi vis-à-vis du club. C'est tout.
Même pour l'entraîneur ?
Non... En fait, à terme,
chacun parlera de son domaine de prédilection et uniquement sur les compétences
qui lui sont données. Le coach aura tout loisir d'évoquer le domaine sportif
tant qu'il le voudra...
Pourquoi en arriver
là ?
Nous voulons éviter les
dérapages d'il y a quelques semaines. C'est parti dans tous les sens et nous
avons failli prendre tout ça comme un boomerang en pleine face. Il faut
aujourd'hui calmer le jeu. D'ailleurs, en début de saison, nous allons mettre en
place une nouvelle organisation vis-à-vis de la presse. Il n'y aura par exemple
plus personne autorisé à rentrer dans le vestiaire comme il l'entend...
Je vous rassure, il n'y a pas d'acharnement concernant les journalistes, c'est
simplement des ajustements qui restent banalisés dans tous les autres clubs.
L'arrivée d'Eric Roy
apparaît comme une volonté de renforcer la communication autour du club...
C'est exact. Il y a
réellement une volonté d'organiser les départements
communication-marketing-relations presse. De toute façon, ces évolutions collent
parfaitement au développement du club.
Avez-vous souffert de
tout ce qui s'est dit pendant des mois ?
Non, je n'ai pas souffert. Par contre, il est vrai que des choses ne m'ont pas plu du tout. Je n'ai plus envie que le club subisse le cours des choses. La structure est assez ouverte comme ça pour ne pas se laisser entraîner dans des dérapages inutiles. Il y a quelques jours, j'ai rencontré une journaliste de Nice-Matin, Rudy Koskas, à l'aéroport, qui avait traité la rencontre Lyon-Nice du week-end dernier et qui s'était déplacé avec nous. Nous avons commencé à discuter et il m'a glissé que la plupart des journalistes ne savaient pas la chance qu'ils avaient de travailler avec Nice. C'est une remarque symbolique, surtout si on compare nos conditions à celles de Marseille ou de Paris...
Est-ce que vous vous êtes senti seul ?
Jamais. J'ai toujours été
bien entouré. Nous travaillons collectivement. Il y a une réunion toutes les
semaines et tout le monde s'est senti concerné par ce qui se passait autour du
club. Par contre, à la différence des autres actionnaires, je me sentais
davantage responsable de la situation et c'est avant tout pour cette raison que
j'ai tenu à assumer. Le remplacement de Rohr, je le prenais sur moi car
j'apparaissais comme l'unique fautif à son sujet. Cette situation venait de
certaines décisions que j'avais prises. Ces échecs, je les subissais en pleine
face. C'est dans ce sens qu'en cas de descente, je souhaitais mettre fin à mon
mandat de président.
Psychologiquement,
aviez-vous anticipé ce que vous alliez faire en cas de départ ?
Non, non... dans ces
cas-là, on ne prévoit rien. Je pense sincèrement que j'aurais pris du temps pour
me reposer et me remettre de cette rupture avec mon quotidien depuis trois ans.
Vous savez, la pression du club est assez intense. L'enchaînement est usant,
surtout quand vous y mettez de l'engagement et de la passion. C'est. réellement
un sacrifice familial et professionnel. Je n'avais rien envisagé. La seule
certitude que j'avais, c'est que je serais resté actionnaire.
Avec du recul, avez-vous déjà pris autant de coups ?
C'est un poste à risques.
Il convient simplement de l'assumer. Je savais qu'en prenant la présidence, je
serais exposé. C'est donc normal de prendre des coups à certains moments où les
choses n'évoluent pas de la meilleure des manières. Cela fait effectivement
partie du jeu, sauf lorsque les attaques ne sont pas méritées. De toute façon,
il est important de se dire aussi que vous ne ferez jamais l'unanimité.
Le poste de Président
délégué est aujourd'hui aussi dangereux que celui d'entraîneur,
comme le démontrent
les départs de Graille au PSG et de Bouchet à Marseille... Vous étes-vous senti
menacé à un moment donné ?
Non, je n'ai jamais senti
une quelconque menace. Jamais. Seul, le poids de la responsabilité s'est fait
sentir. Mais j'ai fonctionné avec... mais rien ne me dérangeait dans la mesure
où je voulais vraiment assumer.
Il a également fallu
gérer l'histoire du fameux rapprochement avec l'AS Cannes...
C'est vrai que tout a
explosé en même temps. Que voulez vous c'es t la loi des series. Au sujet de l'AS
Cannes, il aurait fallu faire attention car tout a été amplifié et déformé,
alors qu'à la base, il n'y avait la volonté que de monter un partenariat
sportif. Nous l'avons dit et redit et cela ne suffit toujours pas à satisfaire
la presse...
Soit, mais qu'est-ce
qui peut encore se passer aujourd'hui ?
D'après les
renseignements, les dirigeants de l'AS Cannes ont trouvé des partenaires. Tant
mieux. Nous sommes toujours ouverts à un rapprochement au niveau sportif. Mais
nous avons aussi d'autres pistes et des contacts existent avec deux autres
clubs. Il y a une volonté de notre part de prêter les jeunes de notre centre de
formation. C'est certain qu'un accord avec l'AS Cannes permettrait de les suivre
plus facilement...
La parade du partenariat n'est-elle pas trop connue...
Non, car nous en avons
besoin. Il n'est pas utile de reparler toujours du cas Faubert. Mais ce joueur
est l'illustration de ce que nous avons loupé ! Il aurait pu être prêté bien
avant chez nous. Nous verrons avec les nouveaux actionnaires ce qu'il en est
vraiment. Nous restons à l'écoute car il est vraiment plus intéressant pour des
garçons d'évoluer en National que de s'éterniser en CFA.
Après tous les
remue-ménage des dernières semaines, est-ce pour cette raison que vous accélérez
les conclusions de certains transferts ?
Non, c'est simplement que
les têtes d'affiche du marché partent plus rapidement... ça joue des coudes dans
tous les sens et il faut se presser pour faire les bonnes affaires. Il est
impératif de réussir à faire venir les trois, quatre joueurs majeurs qui nous
manquent. Nous devons accélérer le mouvement pour avoir une base solide.
Question transfert
déjà réalisé... Pourquoi certaines tergiversations au sujet de Boucanseaud ?
IL n'y a pas eu de
volte-face. Il a signé et sera bien présent à la reprise. Il y a juste eu une
hésitation parceque ce n'était pas le choix de Frédéric Antonetti. Mais nous
respectons nos engagements, il sera bien niçois...
Le plus gros chantier
est-il offensif ?
Bien entendu... C'est là
où nous concentrons le plus nos efforts. C'est notre priorité, même si nous
recherchons dans toutes les lignes.
L'arrivée de Koné, si
elle confirme une volonté de faire du jeu, ne comble pas le vide physique laissé
par les départs d'Agali et de Jankauskas...
Je vous rassure, il ne viendra pas tout seul ! Le coach veut imposer un style offensif. L'idée de départ est d'installer un vrai 4-3-3 avec énormément de vitesse et de rapidité. Nice sera une équipe très joueuse.
Et l'arrivée de Nicolas Marin, autre petit gabarit, est-elle d'actualité ?
Non. Je suis formel,
Nicolas Marin n'a jamais fait partie de nos plans. Il n'a jamais été contacté.
N'y-a-t-il pas une
volonté d'éviter de prendre des joueurs trop proches de l'entraîneur comme avec
Gernot Rohr ?
Là encore, je suis
formel. Il n'a jamais été question dans la bouche d'Antonetti d'imposer ce
joueur. Il en veut d'autres...
À ce sujet, comment
fonctionne la fameuse cellule recrutement du Gym ?
Il est trop tôt pour en
parler. Elle vient de démarrer, puisqu'elle n'a que 15 jours d'existence. C'est
Roger Ricort qui en est la cheville ouvrière, aidé par 3 ou 4 superviseurs.
Cette cellule contient également le président et deux actionnaires. Nous nous
réunissons au minimum une fois par semaine afin de faire le point sur les
joueurs que nous suivons.
La présence
d'actionnaires dans son sein démontre-t-elle une volonté d'élargir le pouvoir de
décision au sein du club ?
Cela montre surtout qu'il
y a une volonté de tenir informés tous les actionnaires. Il est utile
d'expliquer les raisons pour lesquelles nous voulons prendre tel ou tel joueur.
Des questions sont posées à Roger Ricort sur chaque décision et je trouve que la
formule peut à l'avenir être un gage de sérénité. C'est certainement la garantie
nécessaire à une stabilité au niveau du pouvoir de décision.
La situation
peut-elle bouger au sein du groupe d'actionnaires ?
Il y a une certaine
transparence et une stabilité entre nous. Je peux vous dire que c'est réellement
une bonne chose pour le développement du club.
L'accélération du Grand Stade peut-elle attirer d'autres investisseurs et créer
des conflits d'intérêts ?
Depuis notre arrivée,
nous avons toujours clamé que nous serions prêts à accueillir un actionnaire de
référence. Mais il est impératif que cela soit un véritable plus. Je vais vous
rassurer, il est acquis que le groupe de Niçois restera majoritaire à la tête du
club. Nous voulons juste passer un palier supplémentaire au niveau financier.
Aujourd'hui, il ne sert à rien de s'emballer car il est acquis que rien ne se
fera dans l'urgence.
Au niveau du Grand
Stade, comment les choses évoluent-elles ?
J'ai un sentiment positif
à ce sujet. La Mairie suit le calendrier fixé. Je dirai même plus : la
municipalité semble réellement déterminée à construire ce Grand Stade que tout
le monde attend... Je vais une nouvelle fois me répéter mais c'est réellement
l'outil qui donnera une nouvelle dimension au club.
Nous supposons que
vous n'avez pas de préférences sur les divers projets...
Non, non, je ne maîtrise
pas assez les dossiers... Nous voulons simplement un beau stade qui puisse
conserver cette identité qui nous est propre, tout en augmentant
assez sensiblement les recettes.
Si on vous demande un exemple de stade qui vous plairait...
Je n'ai pas de préférence. De plus, c'est assez rare pour être souligné, mais nous partons sur un outil neuf. Ce n'est pas un réaménagement ou une reconstruction. Nous allons bénéficier d'une enceinte moderne et à la pointe de la technologie.
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