José Cobos:
"D'abord le maintien, après on discute..."
Extrait
Les dernières semaines ont été plus qu'agitées...
Oui... mais davantage de
l'extérieur. Sans dire que le groupe n'a rien ressenti, je pense que tout ce qui
s'est passé n'a pas eu d'incidence
dramatique sur l'équipe. Nous étions à Saint-Martin-Vésubie, calfeutrés dans une
ambiance familiale avec deux entraînements par jour. Avec l'enchaînement du
week-end de Pâques, tout est passé très vite...
En tant que
capitaine, tu dois forcément avoir un avis sur la question. Alors ?
Pas particulièrement, car
il ne faut pas que l'on sorte de l'essentiel aujourd'hui. Il y a une chose en
commun à préparer : le maintien et uniquement le maintien. C'est la seule
réalité qui compte aujourd'hui. Je suis désolé de demeurer pragmatique, mais ce
n'est qu'en étant tous sur la même longueur d'onde que nous l'obtiendrons. Le
match contre Saint-Étienne est important et il paraît logique de pouvoir le
préparer dans les meilleures conditions.
La signature d'une
année supplémentaire est passée quasiment inaperçue dans le paysage ambiant...
Peut-être... mais mon souci est ailleurs aujourd'hui. Lorsque l'équipe affichera un compteur avec 42 points, il sera toujours temps d'en discuter. C'est d'abord le terrain qui dicte l'avenir et pas l'inverse. Bon, je ne cache pas que j'ai hâte que l'on soit tiré d'affaire pour sabrer une bonne coupe de champagne entre nous. Si ça arrive plus vite que prévu, on ne s'en plaindra pas !
As-tu hésité avant de vouloir prolonger l'aventure d'une année sur le terrain ?
Non, dans la mesure où ça fait un moment que c'est dans l'air. Nous avons commencé à y réfléchir début automne en étant sur la même longueur d'onde, avec la possibilité de prolonger et d'entamer ensuite un processus de reconversion au club. Comme ce sont des hommes de parole, je n'ai pas cherché à les rencontrer après. Il ne servait à rien de discuter à nouveau, alors que les objectifs sont les mêmes. D'abord le maintien, après on discute...
Les dirigeants t'ont laissé "carte blanche" pour décider de ton futur rouge et noir. C'est plutôt rare dans ce milieu...
Oui, nous sommes vraiment
sur la même longueur d'onde. Je devrais débuter la saison avant de faire le
point à la trêve pour voir si j'ai toujours les jambes. On verra à ce moment
précis comment je me sens... Je vis au jour le jour sur un terrain et je rassure
les plus sceptiques, je ne ferais pas la saison de trop (rire) ! Bon, fermons la
parenthèse car avec vos questions, je m'égare de mon idée de départ. Je vous
avais dit que je ne voulais aborder tout ça qu'avec le maintien en poche...
Pour en revenir aux
coulisses, d'un oeil averti, est-ce que vous, joueurs, avez été parfois dépassés
par ce qui arrivait ?
Suite aux deux saisons réalisées, même avec un budget minimum, il semblait inéluctable que l'attente soit plus forte. Elle l'a été d'entrée après un début de saison délicat. Sans démagogie de ma part, je pense qu'il est normal d'avoir des soucis aujourd'hui. L'essentiel est que si le club grandit, l'intérêt reste le même pour tous. Nous savons pertinemment que l'objectif principal a toujours été le maintien. C'est pour cette raison que le vestiaire n'est pas dépassé par ce qui arrive. À huit journées de la fin, nous sommes dans la course pour l'assurer et ce n'est que ça qui compte en ce moment...
As-tu, à un moment, donné ton opinion sur le sujet ?
J'essaie toujours de rester à ma place. Si mon rôle n'est pas de faire abstraction de ce qui se passe, il ne consiste pas, non plus, à rentrer dans les conflits. Vous savez, la vérité est sur le terrain et pas ailleurs pour nous les joueurs. Il n'y a que les actes qui importent au niveau sportif. Par contre, je suis persuadé qu'avec quelques anciens, nous devons être vigilants et jouer un rôle à ce niveau. Le groupe est encore jeune et tout le monde voit bien qu'avec la pression, on n'évolue pas de la même façon. Il ne faut pas perdre l'envie. C'est uniquement à ce niveau que je peux intervenir. Il est important afin de canaliser et relativiser tout ce qui arrive. Après, il ne suffit pas de le dire... L'important est que tout le monde reste concentré sur l'objectif, soudé en attendant de voir ce qui se passe. C'est tout. Le maintien est capital et ça tout le monde doit le comprendre sans ce l'ôter de la tête.
... ou as-tu tenté de le faire ?
Nous en avons discuté
tranquillement avec tout le monde : tous les joueurs avec le coach, avec les
dirigeants ou avec les supporters. Le vestiaire s'en tient uniquement à ça. Je
veux vraiment maintenir cette clarté. Volontairement, il est important de garder
cette ligne de conduite. Il n'y a aucune ambigûité. Ces discussions sont
importantes pour se rassurer. En dehors de ces interventions, il semble
essentiel de savoir rester à sa place et ne pas se mêler de ce qui
se passe en coulisses.
On peut dire ce que l'on veut : il y a une chose qui reste évidente aujourd'hui, vous rencontrez certaines difficultés à produire du jeu...
Je suis désolé de répondre de cette façon, mais ce n'est pas avec la manière que l'on va assurer le maintien... Seuls les résultats comptent en ce moment. Il faut aller chercher ces trois points avec les tripes pour éviter de voir l'équipe douter. Si vous analysez le déroulement du match face à Strasbourg, vous verrez une équipe crispée. Maintenant, il est important de vraiment faire abstraction de tout ça et ne penser qu'à la gagne et que cela devienne même obsessionnel. Contre Istres, l'équipe a retrouvé certaines vertus importantes pour la suite et croyez-moi ce n'était pas évident. Malgré une certaine déception avec ce résultat, je suis persuadé qu'une équipe mal au point psychologiquement pouvait s'effondrer aux Costières...
De quelle manière expliques-tu cet écroulement depuis la trêve?
Il y a énormément
d'arguments à mettre en avant comme un manque au niveau de l'effectif, une
accumulation de suspensions ou d'absences de joueurs clés dans le collectif
comme Sébastien ou Marama... mais je préfère regarder devant et faire un bilan
en fin de saison. Ce championnat est tellement serré que tout peut se jouer dans
un mouchoir. À deux ou trois places près, il n'y a pas d'écart au classement. Je
suis persuadé que si nous avions pu évoluer plus d'une fois avec la même équipe,
nous aurions assuré le maintien depuis un moment. D'ailleurs, en regardant notre
ligne de statistiques, on se rend bien compte que notre bonne période découle de
cette régularité dans la composition du onze de départ.
Offensivement, ça coince quand même un peu?
Non, le foot dépend de
tellement de paramètres qu'il est délicat de sortir un secteur de jeu
spécialement...
Si l'on doit sortir
quelque chose d'encourageants, c'est de voir un garçon comme Agali, malgré les
critiques, continuer à se battre...
Les joueurs sont
irréprochables sur un plan mental. C'est le vrai plus de ce groupe. Je suis
content que vous le fassiez remarquer, car même si ce n'est pas évident pour
lui, vous voyez qu'il ne lâche rien. Il ne triche pas et pour moi, il remplit
son contrat. Après, il y a des années ou des mois où vous avez plus ou moins de
réussite. C'est la loi du foot... S'il est en difficulté, ce n'est pas pour ça
qu'il va laisser tomber. Il aurait été plus facile de dire : « J'arrête et je
feins la blessure en attendant l'intersaison... » Et non ! Il s'accroche, se bat
tous les jours à l'entraînement et garde la tête droite. Il est à l'image de
cette équipe.
Ces quinze jours sans jouer, vous les avez pris comment ?
On a changé d'air et
respiré un grand coup de frais. Nous sommes montés à Saint-martin, comme vous
savez, retrouver un peu d'ambiance familiale. Là-bas, on connaît. C'est
l'endroit idéal pour se ressourcer et se retrouver au calme entre nous. Nous
étions moins nombreux et l'on a pu partager deux, trois trucs essentiels pour la
solidarité... Une bataille s'annonce au cours des prochaines semaines et il
faudra que l'on réponde présent tous ensemble. C'est le genre de moment où vous
partagez des choses qui comptent. On a passé, par exemple une belle soirée dans
les alpages avec les frères de Pancho qui sont venus jouer de la guitare. C'est
après ce genre de soirée que vous êtes rassurés. Vous sortez de là gonflé à
bloc. Je n'ai plus peur quand je vois le comportement de tous. Bien entendu, il
y a des déçus. Le mec, qui n'est pas souvent titulaire, tire la tronche le plus
normalement du monde, quand on annonce qui joue ou qui ne joue pas, mais ce
n'est pas pour ça qu'il vous sabote le groupe. Si la concurrence fait partie du
sport, chez nous, elle est saine et c'est ce qui fait le difference. Nous sommes
bien ensemble et avec l'expérience accumulée par tout le monde dans l'effectif,
on se rend compte que c'est assez rare. Ce n'est pas pareil dans tous les clubs.
C'est important car
un match crucial vous attend samedi...
Crucial, non. Important,
oui... En dehors des trois points, c'est aussi une affiche entre deux équipes
qui ont longtemps été en lutte pour le titre dans les années 70. Une rencontre
importante pour les nostalgiques, juste après l'année du centenaire. Ils
produisent du jeu et viendront chercher les trois points. Du spectacle en
perspective.
L'est-il davantage
sur un plan comptable ou au niveau psychologique ?
Au départ, ce n'est que
comptable. Prendre trois points qui nous rapprocheraient quasi définitivement du
maintien. Après, c'est sûr que psychologiquement, ce ne peut être qu'un plus...
Mathématiquement, il
n'y a pas encore le feu...
Non, mais il faut vite se
rassurer. C'est maintenant qu'on doit gagner. Nous avons besoin de cette bouffée
d'oxygène, de mettre un peu le feu au stade et de se rassurer. Je suis
volontairement optimiste, mais le Gym a besoin de retrouver
des couleurs. Histoire de fêter le début du printemps.
Rencontrer une équipe offensive comme l'ASSE est-il un avantage ou un inconvénient ?
Difficile... Le contexte
n'est plus le même pour eux. Ils ne jouent plus le maintien. Je pense que
c'est au minimum l'intertoto en fin de saison. Ça veut aussi dire qu'ils
viendront pour les trois points. Le match devrait donc, être ouvert. C'est
certain. Après allez savoir si c'est un avantage ou un inconvénient, je vous
répondrai à la fin du match...
Cette rencontre sonne
également comme un rendez-vous important avec les supporters...
Les supporters ont prouvé
qu'ils étaient derrière nous en se rendant à 400 à Nîmes pour un match important
face à Istres. Des rendez-vous vitaux s'annoncent et seule une communion avec
eux peut nous permettre de plier cette affaire du maintien.
Pourquoi restes-tu
l'un des derniers à garder une relation forte avec eux ?
Non, je ne dirai pas ça
de cette façon... C'est sûr que le groupe a changé aussi. Nous avons tourné une
belle page de l'histoire du Gym ensemble et c'est vrai qu'un garçon comme Pancho
aussi reste représentatif de cet état d'esprit, de ces moments vécus depuis le
départ. C'est tant mieux et ça correspond totalement à mon état d'esprit.
Ensuite tout est question de personnalité...
Les différentes
rencontres ont-elles engendré de la crainte chez certains joueurs ?
Non, je ne pense pas. Il
faut assumer ce type de relations. C'est tout. Après tout dépend du caractère de
chaque joueur et là, je ne peux parler que pour mon cas personnel. En tant que
capitaine, il est important d'assumer ce rôle, d'entretenir une relation avec
eux. Chez moi, cela vient naturellement et c'est vrai que tout se passe très
bien depuis le départ. Je fais du mieux possible pour assumer ce rôle. Il y a
une certaine reconnaissance de leur part aussi. Nous avons partagé énormément de
choses et c'est pour cette raison que l'on se présentera unis pour relever ce
challenge du maintien...
Tu voulais un mot de la fin...
Oui, pour dire que j'ai
hâte d'assurer mathématiquement le maintien, car j'espère bien que l'an soit
bien dans nos têtes. En effet, pour mon anniversaire, le 23 avril, je compte
m'arranger pour organiser un concert privé au Nikaia. C'est une première et j'ai
déjà les accords de frères à Pancho pour m'accompagner à la guitare et aussi de
Francis Lalanne. Une grosse soirée en perspective où l'on peut vraiment
s'éclater !
cette semaine Les interviews de
Sablé, Courbis, Zikos... Tout sur Nice-ASSE Un mois avec Larbi (1 ère partie) Et toute l'actu du foot
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