José Cobos: "Mes objectifs n'ont pas changé"

 

Extrait

 

 

Pour commencer, honneur aux Monégasques et à leur exploit de mardi dernier. Comment as-tu vécu cette qualification ?

J'ai vécu ça en direct du stade Louis-II puisque j'ai voulu y emmener mon fils. Honnêtement, j'ai été déçu par l'ambiance en première mi-temps et surpris d'entendre quelques sifflets après l'ouverture du score madrilène. En fait, j'ai eu le sentiment d'assister à un round d'observation jusqu'au but monégasque, qui leur
a donné confiance et surtout un espoir de qualification. Dès le retour des vestiaires, ce n'était plus le même match avec une équipe qui a joué sans complexe et qui a empêché son adversaire de développer son football. Ils ont prouvé qu'à 11 contre 11, si on fait bloc, tout est possible. Chapeau !

Pour toi, est-ce le signe d'un renouveau du football français sur la scène européenne ?

C'est sûr qu'il faut être fier de ce qui s'est passé cette semaine. Ils ont réalisé une performance face à l'équipe mythique du Réal Madrid. Même s'il n'y avait pas de noms ronflants sur le papier à Monaco, hormis Morientes même si je pense qu'il a pris une autre dimension depuis son arrivée en Principauté, ils ont prouvé que collectivement ils pouvaient se hisser au meilleur niveau européen. Ce type de performance doit décomplexer les clubs français. C'est porteur d'espoir pour l'avenir...

Cette parenthèse refermée, revenons à toi. Depuis maintenant plusieurs années, tu as des parts dans un restaurant cannois, le Palm Square ». Comment alternes-tu tes deux activités ?

Je ne pense pas que ce soit la formule appropriée. Je n'alterne pas. Je vais là-bas comme si j'allais au restaurant. Je suis actionnaire, mais j'ai la chance de m'être
associé à des gens de confiance, donc je peux me consacrer pleinement au football sans que mon implication dans cette affaire me prenne du temps.

Récemment, tu as également fait tes premiers pas dans la production de disques avec le lancement d'une compilation « Club soul volume 2 ». Est-ce simplement un délire ou une nouvelle vocation ?

Ce n'est pas un délire, mais ce n'est pas non plus une nouvelle vocation. La musique tient une place importante pour moi, j'aime beaucoup écouter des morceaux qui me rappellent des moments de ma vie, comme des flash-back. Mais cela ne m'a pris que cinq minutes, un ami sur Paris m'a présenté le concept et m'a branché pour utiliser mon nom. J'ai accepté, tout simplement. J'aime saisir des opportunités quand elles se présentent d'autant plus dans des domaines qui me passionnent. Et comme la musique fait partie intégrante de ma vie...

José Cobos serait-il de plus en plus showbizz ?

Disons que lorsque je jouais à Paris, on avait la chance de rencontrer tous les artistes qui aimaient le foot. Au fil du temps des affinités se sont créées avec certains et nous avons gardé des contacts. Ce sont des relations qui dépassent le cadre du foot et je vois ces personnes du « showbizz » quand je monte à Paris ou lorsqu'elles descendent sur la Côte. Mais je ne pense pas que l'on puisse dire que je suis de plus en plus showbizz.

Toutes ces activités annexes remettent elles en cause tes projets de reconversion dans le football ?

Absolument pas ! Je le fais seulement par pur plaisir et surtout cela ne me prend pas de temps. Jusqu'à présent cela a été des opportunités ponctuelles, que j'ai concrétisées par amitié. M'investir dans de telles actions fait partie de mon caractère et de ma conception de la vie. En plus, les parts que j'ai prises dans le restaurant me permettent de trouver un endroit où l'on accepte de me servir lorsque je sors des matches le samedi soir. (rires) Plus sérieusement, aucun de mes projets n'est remis en cause. D'ailleurs, j'ai commencé à passer mes diplômes d'entraîneur. En fait, j'ai un tempérament à essayer les choses, mais j'aime bien faire dans les domaines où j'y arrive. J'avais par exemple débuté le golf, il y a cinq ans, et pourtant je n'y suis plus retourné depuis que je suis à Nice. Je suis trop bidon ! (rires)

Il y a quelques mois, ton arrêt semblait programmé pour cette fin de saison et ta prise de fonction à la tête du centre de formation établie. Qu'a-t-il changé depuis ?

Rien, je vis toujours au jour le jour, mais mes objectifs n'ont pas changé. Pour le moment, je reste joueur avant tout. Pour autant, je prépare mes diplômes pour avoir cette éventualité si les promesses se concrétisent au moment où je raccrocherai les crampons. Je commence à m'intéresser de plus près aux jeunes du centre de formation, à être plus présent, à aller manger avec eux pour apprendre à les connaître. Je pense que le passage par la formation est une obligation. Depuis le temps que je côtoie le monde professionnel (dirigeants, agents, ...), je pense être rodé de ce côté, mais il faut maintenant que j'apprenne à connaître comment se construit un joueur lors de sa formation, par quelles étapes psychologiques et techniques il passe.

T'attendais-tu à être encore plus performant que la saison dernière ?

J'essaye toujours de donner le maximum, sans appréhension. J'ai confiance en moi et j'essaye de ne pas me poser trop de questions.

Pour revenir un peu en arrière, comment expliques-tu ta résurrection après ta grave blessure et les longs mois passés sur la touche ?

La foi ! Il est rare de revenir lorsque l'on se blesse aux ligaments du genou à 33 ans, mais j'y ai toujours cru et je me suis accroché. Les encouragements des supporters et l'amour pour le club m'ont aidé à tenir et à revenir. J'étais prêt à rester au club même en Division d'Honneur, alors quand l'horizon s'est éclairci nous avons tous redoublé d'efforts. La confiance qui règne dans le groupe, ou plus généralement dans le club, est importante pour s'épanouir sur le terrain. Nous essayons de cultiver notre différence. Le brassard que je porte est le meilleur exemple de cet amour qui nous lie à nos supporters et de la différence que nous entretenons puisque je pense être quasiment le seul capitaine en Europe à en arborer un de ce type.

Lorsque l'on est comme toi un modèle pour ses coéquipiers et que l'on a fait une carrière exemplaire, ne craint-on pas de faire la saison de trop ?

La question ne se pose pas. Ni la semaine de trop, ni le jour de trop, quand on fait ce métier, ces termes n'existent pas.

L'intersaison va constituer une nouvelle période charnière avec le départ programmé de deux ou trois cadres de l'équipe. Quelle influence cela peut-il avoir sur le groupe ?

On n'en est pas encore là. Je ne sais pas quelle est la position de chacun, mais il ne faut surtout pas qu'ils aient cette pensée avant la fin de saison. La seule certitude est que chaque départ est vécu comme un déchirement. C'est une aventure qui se termine et je pense que les moments vécus ici seront les meilleurs de leur carrière sur un plan humain. Ceux qui partiront ne devront pas oublier que c'est l'OGC Nice qui leur aura permis d'aller dans un grand club. Mais à partir du moment où tu donnes tout pour des couleurs, tu peux partir la tête haute. Comme un soldat qui rentre du front pour services rendus.

Ton expérience pousse-t-elle les joueurs sollicités à venir te demander conseil pour leur avenir ?

Oui, cela arrive et sans aucune prétention par rapport à tout ce que j'ai connu, je leur donnerai toujours le meilleur conseil. Et partir n'est pas toujours la bonne solution, même pour signer un gros contrat. Il faut souvent mieux grandir dans un environnement familier que brûler les étapes. En partant, on sait ce que l'on perd, mais jamais ce que l'on va trouver.

Comment a réagi le groupe à la disparition de Malek Cherrad ?

Cela a été dur, on ne comprend pas. On est un peu perturbés et l'on n'a qu'une idée, qu'il nous donne de ses nouvelles. Le pire est que nous ne maîtrisons rien, nous ne savons pas ce qui se passe. Le groupe est attristé. On est une famille et quand un de nos frères est touché, cela nous concerne tous.
 

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