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Cherrad  à ACTUFOOT:

" je ne resterai pas à n'importe quelles conditions"

Malek, à une journée de la fin, quel bilan tires-tu de ta première saison au sein de l'élite ?

Mitigé, surtout par rapport à l'entame du championnat où je ne jouais pas énormément. Ensuite j'aurais aimé atteindre l'objectif de 7, 8 buts que je m'étais fixé. Mais soyons réalistes, je suis tout de même très satisfait de mes débuts au plus haut niveau. Aussi bien sur un plan personnel que collectif, nous avons tous donné le meilleur de nous-mêmes et nous pouvons être fiers de cette saison. D'ailleurs, je crois que le public ne s'y est pas trompé et l'osmose qui a régné au Ray tout au long de la saison prouve que les supporters ont apprécié notre implication.

Dans tes plans de Gemot Rohr, tu partais comme sixième choix en juillet dernier. Comment as-tu vécu cette situation ?

J'ai essayé de la prendre avec beaucoup de philosophie. En cas de rétrogradation, je partais premier attaquant du club et finalement je me retrouve en sixième position à l'entame du championnat. J'ai donc décidé de travailler en me disant que tôt ou tard cela finirait par payer et que j'aurais ma chance. Je l'ai donc saisie lorsqu'elle s'est présentée et depuis cela ne me réussit pas trop mal...

La chaleur du public, qui a scandé ton nom à plusieurs reprises au Ray, t'a-t-elle aidé à t'imposer ?

Je pense que l'adaptation se fait plus facilement lorsque l'on sent le soutien des supporters. Ils m'ont aidé à m'imposer en me donnant confiance. Pour un buteur, qui plus est jeune comme moi, cette notion est extrêmement importante et permet de se libérer. Par le passé, on pouvait sentir que la pression des rencontres au Ray inhibait les joueurs, aujourd'hui elle les transcende.

Roger Ricort nous confiait lors d'une récente interview l'importance de Kaba ds la progression des jeunes attaquant du groupe et notamment la tienne. Peux-tu nous en dire plus ?

Je crois que Kaba s'est progressivement imposé comme un des leaders du groupe. Nos positions rapprochées sur le terrain impliquent, c'est vrai, une relation privilégiée entre nous, mais son influence va au-delà du simple fait que nous évoluons au même poste. C'est un mec bien, qui sait montrer l'exemple. D'un point de vue du jeu, le côtoyer sur le front de l'attaque me permet de beaucoup apprendre car c'est un joueur complet. Il est aussi bien passeur que buteur, capable de jouer en pivot ou d'accélérer, bref il présente toute la panoplie de l'attaquant moderne. Débuter à ses côtés m'aura permis de gagner du temps.

Justement dans quel domaine estimes-tu devoir encore le plus progresser ?

Je pense que je suis dans une phase où chaque rencontre de L1 me fait progresser en elle-même en m'apportant à chaque fois un peu plus d'expérience et de confiance. Ce sont des notions indispensables pour jouer libéré. De match en match, je sens que je tente des gestes que je n'osais pas avant, c'est donc que je suis sur la bonne voie. Sinon d'un point de vue plus spécifique, je pense que le jeu dos au but et la conservation du ballon sont des domaines dans lesquels j'ai te plus de progrès à faire. Mais comme je le disais précédemment, seule la multiplication des rencontres de haut niveau pourra continuer à me faire progresser à cette vitesse...

Quel est le plus beau souvenir que tu garderas de ta première saison parmi l'élite ?

Ça n'est pas très original, mais j'ai tout de même envie de dire mon premier but en L1. C'était contre Bastia au stade du Ray. Je rentre en cours de match et j'ouvre le score à un quart d'heure de la fin. Finalement on l'emporte 2-0 avec un but de Kaba dans les dernières minutes, cela reste un grand souvenir.

Ces derniers temps ont été riches en émotion à tous les niveaux puisque tu es l'heureux papa d'un petit Adam depuis un peu plus d'un mois. Alors, la vie de père est-elle plus dure que celle d'avant-centre ?

C'est une bonne question ! Malheureusement avec , le temps que cela demande, je n'ai pas encore pu  me la poser (rire). Non, plus sérieusement, devenir père est une chose formidable qui demande de l'attention, mais je pense réussir à faire la part des choses par rapport à mon métier. Ce sont deux activités très prenantes, mais tellement passionnantes...

Plus sérieusement, cette naissance ne peut-elle pas t'apporter la stabilité nécessaire à ton épanouissement au plus haut niveau ?

Je pense avoir trouvé un certain équilibre dans ma vie, mais il est certain que l'arrivée d'Adam me responsabilise encore un peu plus. Mes proches jouent également un rôle important dans ma vie en  m'aidant à me concentrer et me consacrer  uniquement à ma carrière. Désormais, j'ai toutes  les cartes en main pour réussir.

Ta famille tient une grande place dans ta vie. Justement, quelle influence ont tes frères(dont un a effectué une carrière professionnelle) sur la gestion de ta carrière ?

Ils me conseillent au quotidien. Je ne peux pas cacher qu'ils jouent un grand rôle dans ma carrière et que sans eux je n'aurais peut-être jamais signé au centre de formation de Nice, et encore moins mon premier contrat professionnel. Le passé de joueur professionnel de Kamar m'aide à ne pas renouveler les erreurs qu'il a pu commettre par le passé, quand lui n'avait peut-être pas la chance d'avoir une personne dans son entourage susceptible de le conseiller. Ce soutien constitue une grande aide pour moi, car beaucoup de gens intéressés cogitent autour des joueurs professionnels. Personnellement, je sais pouvoir me consacrer uniquement au terrain en ayant une totale confiance sur le domaine extra sportif, c'est une chance.

La sélection algérienne semble être comme une cerise sur le gâteau. importance revêt pour toi le fait de jouer pour ton pays?

C'est avant tout un sentiment de fierté, l'aboutissement d'un travail. Je pense que l'on n'atteint pas la sélection par hasard, mais qu'au contraire elle récompense la régularité. À mon âge, c'est donc une première consécration, mais en aucun cas une fin en soi. Cela me donne encore plus envie de bosser pour devenir un des piliers de la sélection algérienne. Ça me fait également plaisir pour ma famille chez qui cela représente beaucoup.

Ton éclosion éclair, associée à une clause libératoire abordable (150 000 euro) pour un jeune international de 22 ans, semble attirer l'attention de plusieurs clubs de l'élite (Lens, Strasbourg). Peux-tu nous en dire plus sur ton avenir ?

Pour le moment, je ne vois pas plus loin que samedi soir et la dernière journée de championnat. Je sais que les négociations ont commencé entre les dirigeants et mes proches (son manager et son frère Kamar), mais comme je le disais précédemment je leur fais totalement confiance. Ma préférence va vers une prolongation de contrat à Nice où j'ai envie de continuer à progresser tout en rendant au Gym ce qu'il m'a apporté, mais l'intérêt que me portent de nombreux clubs de l'élite me fait nécessairement réfléchir et c'est pour ces raisons que je ne resterai pas à n'importe quelles conditions. La direction est au courant de la situation, la balle est désormais dans leur camp.

Avec la volonté des dirigeants de renforcer le groupe, la concurrence devrait être encore accrue la saison prochaine. Cela peut-il influencer ton choix quant à un possible départ ?

Non, je pense avoir prouvé mon potentiel cette saison en passant de sixième attaquant à un poste de titulaire. Dans tous les clubs, et encore plus devant, la concurrence se fait sentir. Il faut l'accepter et elle doit, au contraire, servir de moteur pour progresser. Mentalement, je suis prêt à jouer à Nice ou ailleurs.

Ne crains-tu pas que ce groupe arrive à la fin d'un cycle après une aventure formidable ?

C'est difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que l'on vit bien ensemble et cette notion est déjà très importante. Après on entend, ou on lit, que certains d'entre nous ont évolué en surrégime cette saison et qu'ils ne pourront pas renouveler le même championnat l'année prochaine. J'ai seulement envie de dire : laissez nous finir la saison, bien nous reposer et on verra ...

En étant au club depuis maintenant plus de cinq ans, tu semblés un des mieux bien placés pour constatera reconstruction entrevue cette saison. Quel changement t'a le plus marqué ?

Il y a désormais beaucoup plus de sérieux. On sent la volonté des dirigeants de construire un club pour l'installer sur la durée, et non pas simplement de réaliser des coups d'une saison.

Comment vois-tu le Gym dans cinq ans ?

En champion's league et champion de France (rire)... Non sérieusement, parmi les quatre ou cinq meilleurs clubs français.

Et toi ?

Dans un grand club européen en Italie ou en Angleterre...