Bigné : "Évitons de s'enflammer"

 

extrait

 

 

Yoann, pas trop déçu de manquer ce Rennes-Nice...

Ah que si ! C'est même quasiment le seul match que je ne voulais pas manquer... Je ferai tout de même le déplacement avec l'équipe pour les soutenir, mais c'est rageant !

Je suppose que tu dois encore pester de ce troisième carton contre Marseille...

Le pire, c'est que pour moi, sur l'action, il n'y a strictement rien ! Ce carton est totalement injuste. Je n'avais commis pratiquement aucune faute, et je ne vois pas pourquoi il fallait me pénaliser sur ce coup-là. À la limite, cette sanction est dans la droite ligne du penalty des arrêts de jeu. J'en ai pas dormi de la nuit...

Est-ce que c'est une date qui est particulière pour toi ?

Dès la parution des calendriers, je pointe avec mon stylo la date du déplacement à Rennes. Je repère la date, souligne le déplacement et anticipe ce match-là. C'est mon match ! En tant que joueur, il vous tient toujours à cœur de jouer devant les votres .Mais bon , je fais avec maintenant !

D'un oeil averti,comment se fait il  que le Stade Rennais malgré l'apport financier de François Pinault n'arrive toujours pas à décoller ?

Je ne sais pas trop... D'ailleurs, tout le monde se pose la question. Il y a tout pour bâtir un projet solide, de l'argent, du monde derrière l'équipe... et rien ne bouge depuis des lustres. Allez chercher maintenant le pourquoi du comment, vous savez le foot ! Peut-être, le raté de certaines campagnes de recrutement revient sans arrêt comme un boomerang. Les supporters reprochent à chaque occasion la venue à prix d'or d'étrangers alors que le centre de formation fonctionne assez bien. Cette année, les dirigeants semblent avoir changer leur fusil d'épaule.Ils font confiance aux jeunes et tout paraît repartir. Avec douze points et une assise défensive retrouvée, le club rennais pourrait être une des bonnes surprises du championnat. Alors attention à ce qu'il ne décolle pas contre nous...

Couper les ponts définitivement avec le club de sa région, de toujours n'est jamais évident. Restes-tu en contact avec du monde là-bas ?

Bien sûr. Même si au fil du temps, on perd avec l'éloignement le contact avec certains, je reste encore en relation avec quelques joueurs. J'essaie d'appeler assez souvent le jeune Didot. Mais comme il est blessé, lui aussi, nous pouvons même pas nous chambrer cette semaine. C'est le seul que j'ai régulièrement depuis les départs de Danic et Reveillère. Si vous cherchez bien, il n'y a plus grand monde de ma génération là-bas.

Quel conseil peux-tu éventuellement donner au coach pour réussir à grappiller des points en Bretagne ?

Il nous faudra bien commencer. Je connais tellement bien le public de la Route de Lorient, qu'il ne leur en faut pas beaucoup pour siffler leur équipe. En mettant du rythme d'entrée, l'équipe peut largement les faire douter et en profiter pour ramener quelque chose.

Le gros ennuis avec cette suspension vient de la mini-trêve prévue qui te laisse longtemps sans jouer (3 semaines). Comment garder le rythme dans ces conditions ?

C'est vrai que trois semaines sans jouer, ça fait beaucoup... Dans ce sens, je m'entraîne avec plus de concentration, en essayant de forcer davantage pour compenser l'absence de compétition. Les deux matches amicaux nous ont permis aussi de rester dans le coup. À la limite, je prends cet arrêt comme une bonne plage de repos. Cela peut me permettre de souffler un peu et pouvoir mieux repartir ensuite.

Revenons à ce début de saison. Quel est ton sentiment général ?

Nous pouvons aisément le qualifier de bon. Même les deux défaites (NDLR : Marseille et Lens) auraient avec un peu de réussite pu être évitées. A vrai dire, mis à part, la rencontre face à Ajaccio, l'équipe s'est plutôt bien comportée dans l'ensemble. A nous de ne pas gâcher maintenant cette entame réussie afin de demeurer dans le wagon de tête le plus longtemps possible.

Assez discret, tu demeures tout de même un des cadres de l'équipe. Comment te positionnes-tu dans ce groupe ?

Très bien... Je donne mon maximum pour jouer le plus de matches dans ce championnat. Pour l'instant, je garde la confiance du coach. Cela fait plaisir tout en m'obligeant constamment à lui montrer qu'il a raison de me l'accorder. J'avoue que j'ai mal débuté. Moins incisif qu'à l'accoutumée, j'ai beaucoup souffert les deux premiers mois, surtout physiquement. Heureusement, depuis le Vélodrome, je sens que les jambes reviennent... Il me faut encore travailler pour éliminer ces périodes de doute dans le futur, même si nous devons tous être conscients qu'il est difficile de rester au top toute l'année.

De quelle manière as-tu vécu tes tractations durant l'intersaison ?

J'ai eu un petit doute un moment quand la DNCG a mis son veto négatif sur le préaccord de transfert, Mais j'étais persuadé de revenir au Gym après tout ce que nous avions vécu l'année précédente. Mon prêt s'était assez mal passé avec les dirigeants rennais dans la mesure où je n'ai eu aucun contact avec eux. Il était donc improbable que j'y retourne. Pour moi, tout était clair !

Nous supposons que ta volonté de demeurer rouge et noire a dû primer. Avais-tu d'autres contacts ?

Oui. Guingamp. Mais rien de vraiment concret. Vous savez, quand un joueur et un club sont sur la même longueur d'ondes, il n'y a jamais de grosses surprises. L'OGC Nice a permis de me relancer et je ne me voyais pas poursuivre l'aventure avec une autre équipe...

La vie à Nice parait bien différente de celle à Rennes, comment le « petit Breton »
s'intègre-t-il ici ?

Tout se passe très bien. Je vis avec ma copine Sandra où nous nous imprégnons de plus en plus de la région. Le foot, entre les matches, les entraînements et les périodes de récupération me prend beaucoup de temps tout de même pour profiter pleinement de tous les avantages locaux. Si on ajoute à ça que je suis casanier...

Généralement, si sportivement tout va, le reste suit...

Dès que vous jouez régulièrement, automatiquement, vous êtes mieux dans votre tête. C'est le B.A-Ba de tout footballeur. Comparez avec mon époque rennaise et vous comprendrez tout. J'évoluais la plupart du temps avec la CFA et malgré ma famille, mes amis et mes repères, j'avais du mal à le vivre...

Tactiquement, tu sembles apprivoiser définitivement ce couloir droit. Mais quels sont encore les points à travailler pour passer un cap?

Je me sens de mieux en mieux dans ce registre-là. Mais il me faut confirmer et gagner plus de régularité. Même si j'assimile davantage mon rôle défensif, j'ai toujours peur qu'un adversaire déboule dans mon dos et que l'équipe soit déstabilisée par ce décalage. Je dois mieux faire à ce niveau-là et travailler mon repli. Et comme si tout va bien défensivement, vous vous retrouvez offensivement, il me tarde donc de retrouver les jambes de l'année dernière...

La progression du groupe est réellement encourageante. Jusqu'où pouvez-vous aller ?

Le maintien d'abord, le reste ensuite. Évitons de s'enflammer pour ne pas rééditer la deuxième partie de la saison dernière. Je peste encore d'avoir manqué l'Europe. Nous nous sommes relâchés et j'espère de tout cœur être dans la même position que l'année passée afin de se servir de cette expérience pour bien finir le travail commencé !
 

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