David Bellion: "J'ai vraiment envie de rester"


Extrait Le Foot

 

 

David, quel regard portez-vous sur vos trois premiers mois à Nice?

Nice est un club qui est en train de grandir. Les résultats sont bons depuis le début de l'année. Je sens qu'ici il y a quelque chose de bien à faire.

Votre arrivée a coïncidé avec les bons résultats du Gym...

J'ai essayé d'apporter un plus à une équipe qui commençait aussi à mieux se connaître, à trouver ses automatismes. Je suis vraiment arrivé au bon moment. Aujourd'hui, on est en finale de la Coupe de la Ligue. C'est quelque chose de grand. Une victoire nous qualifierait pour la Coupe de l'UEFA et permettrait de construire le groupe.

Souvent, quand on est prêté, on vient avant tout pour gagner du temps de jeu. Vous semblez voir plus loin.

J'aurais pu rester en Angleterre ou aller à l'étranger Je ne suis pas allé à Nice par hasard. J'avais vraiment envie de venir ici. C'est un club que j'apprécie avec une mentalité qui me correspond. Je me suis tout de suite senti bien dans ce groupe.

N'est-ce pas une régression de quitter l'Angleterre pour la France?

Je ne vois pas les choses ainsi. Je n'ai pas joué beaucoup à Manchester et j'avais envie de jouer et de m'épanouir. Et puis, parfois il vaut mieux reculer pour mieux rebondir. En France, on vous découvre... Je n'étais pas titulaire en Angleterre. Depuis quatre ans que je suis là-bas, je n'ai jamais enchaîné trois ou quatre matches d'affilée. A Nice, je joue. J'en suis déjà à neuf matches. C'est tout nouveau pour moi.

Comment jugez-vous cette Ligue 1 qui est beaucoup critiquée?

Au niveau du jeu, je trouve que la L 1 est moins directe que la Premier League. C'est plus tactique, plus technique, plus contrôlé. Cela ressemble à un jeu d'échecs. La différence se fait souvent sur un coup alors qu'en Angleterre c'est vraiment attaque-défense.

Y a-t-il un match qui vous ait marqué depuis votre arrivée?

La demi-finale de Coupe de la Ligue contre Monaco. ll y avait tellement de supporteurs niçois qu'on avait l'impression d'être chez nous. Cette victoire a été quelque chose d'extraordinaire. De manière plus générale, j'ai vraiment été marqué par notre bonne série en janvier et février. On a pris conscience de nos qualités. C'est de bon augure pour l'avenir. C'est le début d'une belle histoire.

A peine arrivé, vous prenez la responsabilité de tirer un penalty en quarts de finale de la Coupe de la Ligue contre Bordeaux. C'était gonflé !

J'ai pris cette responsabilité parce que j'avais vraiment faim de jouer, faim de montrer ma valeur, ce que je n'avais pas pu faire en Angleterre. C'était mon premier match avec Nice et j'ai voulu montrer que j'a vais du cran. Je voulais vraiment tirer et marquer ce penalty pour faire gagner l'équipe. Ce but m'a amené de la confiance.

Nice souhaitait déjà vous engager cet été. N'auriez-vous pas dû accepter plutôt qu'aller vous perdre à West Ham ?

Avec le recul, j'aurais dû aller à Nice, mais à l'époque, Alex Ferguson ne voulait pas que j'aille en France. J'ai suivi son conseil et je me suis retrouvé dans une équipe de West Ham qui, même sans bien jouer au ballon, avait des résultats et était l'équipe surprise du championnat Je ne suis pas arrivé au bon moment et l'entraîneur n'a pas voulu me faire confiance, même à l'entraînement C'était très frustrant.

Prenez-vous ces trois premiers mois à Nice comme une revanche?

Je sais que j'ai tout à prouver, même à moi-même. Je n'ai pas joué pendant quatre ans et là je commence à prendre du plaisir. Ce n'est pas une revanche par rapport à Alex Ferguson. Il m'a quand même fait signer un contrat de quatre ans. Quand il m'a donné ma chance, j'ai marqué mais, vous savez, ce n'est pas évident de déboulonner des joueurs comme Van Nisfelrooy, Giggs, Rooney, Cristiano Ronaldo ou même Saha. Ce n'est pas
facile quand vous êtes jeune et pas connu. A Manchester, j'étais presque en post-formation, à 21 ans, alors que les joueurs rejoignent généralement un tel club à 25 ou 26 ans en étant déjà des joueurs confirmés.

Vous êtes prêté à Nice qui possède une priorité d'achat. Quel est votre souhait: rester ici ou retourner à Manchester pour enfin avoir votre chance?

Les trois parties auront leur mot à dire mais j'ai envie de m'épanouir ici. Je prends du plaisir à Nice, ce qui n'était pas le cas à Manchester. Mais je n'ai pas toutes les cartes en main. Moi, je souhaite rester, je pense que Nice aussi le veut Un nouveau stade est en chantier, l'ambiance est très bonne, il y a quelque chose à faire ici. Je suis heureux à Nice, donc pourquoi partir.

On a l'impression que votre carrière démarre vraiment à Nice.

Etrangement, oui. Même si j'ai signé pro à 18 ans en Angleterre, pendant cinq ans je n'ai jamais été titulaire. Ma carrière débute donc à Nice. Ça se traduit sur le terrain. Parfois, je suis un peu fou-fou. Je manque d'expérience. A Nice, je vais pouvoir effacer mes défauts.

N'avez-vous finalement pas fait une erreur en quittant la France si jeune?

Il ne faut pas avoir de regrets. Quand vous avez 20 ans et qu Alex Ferguson vous propose de signer à Manchester, ça ne se refuse pas. Si c'était à refaire, je le referais. Et puis, si un tel club vous veut, c'est que vous devez avoir un potentiel...

Vous considérez-vous comme un buteur?

Je me considère comme un deuxième attaquant qui peut être buteur à ses heures.

Pensez-vous être complémentaire de Baky Koné?

On ne se connaît pas encore très bien, donc tout n'est pas parfait, mais au niveau de nos qualités, je pense qu'on est complémentaires. C'est un joueur qui aime prendre les espaces, qui possède une vitesse d'exécution sur quatre ou cinq mètres exceptionnelle et moi, j'arrive à bien garder le ballon. Avec le temps, on peut faire quelque chose de bien.

Un mot sur cette finale de la Coupe de la Ligue. Ce serait votre premier titre, non ?

J'ai déjà gagné la Cup - même si je n'ai pas joué, j'ai eu ma médaille - et le Community Shield. Mais c'est sûr que cette Coupe de la Ligue ce sera différent. Il faut qu'on la gagne...

...D'autant qu'en championnat, vous n'avez plus rien à perdre ou à gagner.

On ne sait jamais. Il n'y a pas beaucoup d'écart avec le 5e.

Connaissez-vous le Stade de France?

Je suis allé voir Cameroun-Brésil en Coupe des Confédérations et avec les Espoirs, on est allé assister au match des A contre Chypre et contre l'Irlande. En plus, vous êtes de la région parisienne. Je suis né à Sèvres et toute ma famille est sur Paris. Inutile de vous dire que j'ai demandé pas mal de places pour la finale (sourire).