Ton portable aux couleurs du gym

 

Rencontre avec un actionnaire du gym, Louis Bacchialoni.

 

Extrait

 

Actionnaire discret du Gym, cela ne doit pas vous empêcher d'avoir un avis sur la situation...

Je peux revenir sur la question ?

Oui, bien entendu...

Vous savez le terme discret est toujours teinté d'une certaine ambiguïté selon que l'on se place à l'intérieur à l'extérieur d'une situation. Pour répondre à votre question, je dirai simplement que cette vision quelque peu faussée que vous avez sur l'extérieur ne reflète pas forcément la réalité.

Nous ne voulions pas vous vexer...

Non, mais il ne faut pas confondre discrétion et manque de conviction. Les gens qui me connaissent savent que je ne fuis pas les responsabilités. Simplement, je préfère dire les choses en face à face et pas m'exposer dans les journaux. Ensuite, si je ne suis pas forcément d'accord sur tout, j'applique toutes les décisions qui ont été prises dans sa majorité.

C'est à dire?

Simplement, je déteste les prises de position isolées alors que notre mode de fonctionnement laisse largement la place à la prise d'opinion.

Quel a été l'angle de la réunion de cette semaine ?

( Il cherche ses fiches) Alors... dans les détails (rire) ? Mise à part la préparation du prochain conseil administration, nous avons, bien entendu, évoqué la situation sportive.

C'est ce qui nous intéresse...

Je me doute... Je vais être clair nous sommes solidaires du staff technique et des joueurs. Nous avons, en outre, décidé de ne pas intervenir directement. Ensuite, cela n'engage que moi d'en parler, il a été décidé d'assumer jusqu'au bout les choix qui ont été faits, que ça déplaise ou pas. Il ne sert à rien critiquer, il convient de soutenir moralement un édifice en difficulté. Parallèlement, je crois qu'il est également indispensable de rappeler les obligations le nous avons.

Envers qui ?

C'est difficile à expliquer. Je crois simplement qu'il est intéressant de conserver l'esprit fort qui nous anime depuis la remontée. Il faut mettre tout en ouvre pour ne pas tomber dans le cliché du « pleurnicheur ». On est assez costaud pour s'en sortir. Nous devons maintenant l'assumer vis-à-vis du club, de la collectivité locale et de notre public. Sans tomber dans une certaine démagogie, je crois que nous devons retrouver quelques fondamentaux comme l'honnêteté envers nos supporters. Ils ont une part énorme dans la réussite. Les joueurs doivent leur donner plus encore. Ce qu'a fait la BSN est fabuleux contre Valenciennes, mais il y a aussi les autres. Pour essayer de me faire une idée précise de leur vision des choses, j'ai évoqué la situation avec deux « jeunes » qui sont encartés en populaire sud. Ils travaillent chez moi et j'ai compris en leur parlant l'importance que le club avait pour eux. Ils sont surtout à l'antithèse de l'image « nazillarde » et violente qu'ils peuvent avoir sur l'extérieur. Ce sont de bons garçons. Ils souffrent vraiment de la situation. C'est touchant car le Gym a une identité forte et c'est ce qui nous différencie des autres clubs. C'est aussi cette obligation morale que je voulais évoquer. Les joueurs ont une rémunération en fonction de leur statut, mais cela induit aussi un respect des gens qui vous soutiennent. C'est la contrepartie de leurs avantages. Quand j'évoque ces notions, c'est aussi pour dire qu'ils n'ont pas le droit de se plaindre. Il y a assez de temps pour régler certains problèmes de communication entre hommes et dans l'intimité d'un vestiaire.

C'est une façon de cautionner le coach...

Oui, mais c'est dire qu'il faut aussi savoir entendre les choses. La direction technique donne le ton, les joueurs suivent ou ne suivent pas. À ce moment, il est nécessaire pour le staff de prendre des décisions. Il n'est pas difficile de voir qu'il n'y a pas la même solidarité que l'an dernier. Il y a sans doute bien des raisons à ça et ce n'est pas en mettant le coach en difficulté que cela va s'arranger. Le dirigeant d'un club doit aussi savoir rester à sa place pour laisser les personnes destinées à le faire essayer de le régler.

Etes-vous tous sur la même longueur d'onde ?

Nous devons cultiver cette notion de solidarité. Pourquoi juger aujourd'hui, ce qui ne sera effectif qu'en fin de saison ? Notre obligation est simplement de savoir l'anticiper...

On reprocherait presque un manque d'implication de votre part...

Il y a un président qui nous représente. C'est une question de respect des règles. Lorsqu'une majorité délègue à une personne, il convient d'aller au bout des choses. Après je vous rassure aussi, notre réunion du lundi est tout sauf des mondanités dans un salon de thé ! Vues mes origines sociales, ce n'est pas dans ma culture...

Les quinze jours qui arrivent sont importants pour la cohésion du groupe. Avez-vous prévu d'intervenir ?

Il est prévu d'avoir une discussion avec le staff. N'allez rien imaginer... Ce n'est pas une mise au point. Il n'est pas question de préparer un procès. Je répète, la direction technique prend des décisions et chacun doit rester à sa place. Pour autant, rien ne nous empêche d'apporter quelques appréciations de l'extérieur, avec notre casquette de supporter.

La stabilité n'est-elle pas une force pour le club ?

Oui, sans aucun doute. Les discussions sont parfois houleuses, mais au final, c'est toujours dans l'idée de rendre le club plus fort. Avec du recul, il faut se dire que la difficulté fait partie du cycle du Gym. Il y a deux ans, il s'en est fallu de peu que !e club soit an péril, 8 mois après, nous jouions au Stade de France. soutenus par 25 000 Niçois. J'aime bien cette notion d'assumer car si nous descendons. il ne faudra s'en prendre qu'à nous-mêmes.

Comment essayer d'apporter quelque chose sans faire d'ingérence ?

Maigre l'expérience de tous les parents, vous avez beau dire à votre enfant de ne pas toucher la vitre d'un four en marche, il ne le comprendra qu'après s'être brûlé... Le plus délicat à gérer, c'est cette discipline de décision. Nous avons mis cette règle de jeu en place. Il faut la conserver.

Avez-vous parle au coach ?

Non, nous n'avons pas eu l'occasion, même si je pense que ce n'est pas mon rôle, non plus.

Vous êtes proche du staff actuel...

Oui et forcément solidaire. Par contre, cela ne m'empêche pas d'être déçu certaines fois. J'assumerai toujours cette proximité. Cette crise peut aussi avoir certains aspects positifs. Le futur d'un grand club se nourrit de ce genre de situation.

L'affectif est-il un frein à l'honnêteté ?

Non, non pas chez moi. Quand on aime quelqu'un, on évoque aussi tout ce qui ne va pas.

On vous sent dans la conversation. Alors... Qu'est-ce qui ne va pas pour vous ?

Je n'ai pas un bon ressenti du climat ambiant. Le stage est bienvenu pour que tout le monde fasse le point les yeux dans les yeux. II y a peut-être trop de stress autour de l'équipe. Le coach est un homme honnête et sérieux vis-à-vis de son employeur. Je pense que la solution est difficile parce que le problème est plus mental que technique. On est parfois parti dans tous les sens. Quand je dis ça, c'est global. Pour moi, un garçon comme Balmont a le droit d'être un peu moins bon. J'ai beaucoup de respect pour lui. C'est un guerrier et jusqu'à présent je ne le sens pas irrespectueux du maillot qu'il porte.

Vous rentrez dans l'analyse personnelle...

C'est vous qui m'y poussez... Mais cela ne me dérange pas, car je n'aime pas la langue de bois.

Avez-vous d'autres commentaires à faire sur les joueurs ?

Je ne le vois pas de cette façon. C'est une réflexion générale qui débouche sur certaines analyses personnelles. C'est tout. Quand je cite Balmont, je peux parler aussi de Rool. Je ne tremble pas en disant que j'attends plus de Baky. L'opinion publique fustige Moussilou et Camara, le coach a remonté les bretelles à Bellion et Koné dans tout ça ? Personne n'en parle...

Avez-vous peur de la situation ?

Non. Vous plaisantez ?

Le mercato peut-il changer la donne ?

Tout dépendra de la situation de l'équipe à ce moment. On évoque facilement le mercato, mais c'est aussi minimiser la maturité du groupe. Pourquoi n'aurions nous pas retrouvé une certaine sérénité avant cette échéance ?

La question qui tue

Avez-vous évoqué des changements dans les discussions entre les actionnaires?

Non, jamais. On parle de changements quand il y a une situation d'échec. Là ce n'est pas le cas. Antonetti est un homme compétent, honnête et loyal avec le club. A lui de résoudre la problématique de son équipe. J'espère qu'il va réussir à surmonter la difficulté. Mais ce qui me gêne dans les commentaires, c'est de résumer les problèmes que nous rencontrons à la simple personne du coach. Pour l'instant, c'est plus à Jean-Marie De Zerbi et à Nicola Dyon qu'il faut dresser une statut, de supporter ses colères. Focaliser sur  le coach, c'est oublier aussi le travail de tout un staff. Pour l'instant, il n'y a rien à dire à ce niveau là.

 

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