Mamadou Bagayoko:

 

"A nous de ne pas décevoir les supporters"

 

Extrait

 

 

Dès tes premières apparitions sous le maillot rouge et noir, tu occupes les premières places du classement de l'Aiglon d'or Actufoot. Qu'est ce que ça t'inspire?

Je raisonne toujours en termes de collectif. C'est très bien de faire de bonnes prestations mais on ne peut y arriver que grâce à ses partenaires. Si j'arrive à réaliser de belles choses, c'est que l'équipe me permet de le faire...

Mais cela signifie aussi que ton intégration s'est faite rapidement...

Mon intégration a été facilitée par le fait que le groupe vit de façon exceptionnelle ensemble. Il y a vraiment une très bonne ambiance... et je ne dis pas ça pour paraître plus sympathique ou pour être démagogue.. comme ça se fait souvent. Je le pense très sincèrement...

Y a-t-il des choses qui t'ont surpris à Nice ?

En fait j'ai été impressionné par le public. Je l'ai trouvé chaud et entier. Ça me correspond complètement.

As-tu eu le temps découvrir un peu la ville ?

Je n'ai pas encore eu le temps de véritablement me promener à Nice. Je suis un peu submergé par tout ce que j'ai à faire : trouver mon appartement, régler les problèmes administratifs... En plus de ça on est vraiment fatigué après nos entraînements et le moindre petit moment de libre j'en profite pour récupérer... Mon activité préférée en ce moment c'est la sieste. J'ai le temps de découvrir cette ville, les bons restos et les petits endroits sympas... Mais là, je n'ai pas encore digéré complètement la lourde phase de préparation.

Débarquer sur la Côte en plein été, ça ne doit pas être simple à gérer pour un célibataire...

De ce côté là, pas de soucis. J'ai vraiment une vie très saine, même si j'aime bien aussi décompresser de temps en temps. Dans le métier que l'on fait, on ne peut pas se permettre certaines choses, on a des contraintes et je les respecte. Par contre,  j'aime bien sortir de temps en temps pour m'aérer l'esprit... mais uniquement après des victoires.

La présence de Sammy Traoré a dû faciliter les choses à ton arrivée ?

C'est sûr que j'ai énormément d'affinités avec Sammy. C'est mon compagnon de sélection, je le considère presque comme un cousin. Mais avec la mentalité de tous les gars dans le groupe, il n'y a vraiment eu aucun problème. Ce groupe, c'est un bonheur.

Et le coach ?

Le coach... c'est un perfectionniste et quelqu'un d'intègre. Je pense que c'est la personne qu'il fallait pour nous aider à progresser. On bosse beaucoup tactiquement et physiquement...

Y a-t-il un entraîneur qui t'a particulièrement marqué ?

Sans hésiter : Claude Leroy. C'est lui qui m'a fait venir à Strasbourg. Il a toujours eu confiance en moi et il savait que je pouvais réussir à haut niveau. Une bonne personne et quelqu'un de droit.

Malgré ta double nationalité, tu as opté très jeune pour le Mali...

En fait, je n'ai jamais vraiment eu à me poser la question étant donné que j'ai été appelé dès 18 ans par l'équipe nationale du Mali.

Vu le réservoir de joueurs du Mali, l'élimination de la CAN est une surprise...

C'est vrai que l'on a pourtant une très bonne équipe. Mais il y a des problèmes au sein de l'encadrement, du staff, de la fédération...tout ça nous perturbe pas mal. Je ne rentre pas dans les détails mais il me semble que tant que cela ne sera pas résolu on aura du mal à trouver de la stabilité...

D'ailleurs, il y a eu des incidents lors de votre dernière rencontre éliminatoire au Mali. Que s'est-il passé ?

C'était un match particulier. On menait 1-0 et on 2 finalement perdu 2-1...les spectateurs sont rentrée sur le terrain pour exprimer leur mécontentement e1 leur déception. Il y a eu beaucoup de « on dit » suite à cet événement mais les joueurs n'ont eu aucun problème... Avec un peu de recul on comprend les supporters. Le foot chez moi en Afrique, c'est la vie. La plupart des gens n'ont que ça pour s'évader, pour sortir de leur contexte
difficile. Ils ont vraiment été dépités par nos résultats car on sortait de deux bonnes CAN 2002 et 2004. Ils pensaient nous voir progresser et en fait...

Revenons à ta venue au Gym. Qu'ont pensé tes parents de ce transfert ?

Mes parents ne me veulent que du bien. Ils sont toujours « à fond » derrière moi. Je voulais vraiment venir ici et quand ça s'est fait, ils étaient aussi content que moi... D'ailleurs, quand j'ai commencé le foot ils ne s'intéressaient pas plus que ça à ce sport... maintenant ce sont de véritables tifosi (rires).

Est-ce vrai que tu as commencé en défense centrale ?

- (rires) Non j'ai toujours joué devant. Il y a juste eu une très courte période, lorsque j'étais à Strasbourg, où j'ai joué milieu défensif.. pour pallier les départs de certains joueurs à la coupe d'Afrique.

Alors...

Même si on m'avait demandé de jouer gardien je l'aurais fait (rires). Qaund on a 19 ans et que deux ans auparavant on était à la "cité" et qu'on jouait en DH, je peux vous dire qu'on est prêt à tout (rires)...

Justement, comment as-tu été repéré par le RC Strasbourg ?

Je jouais en DH à Sens (Bourgogne) et j'ai eu la chance d'être sélectionné en - 20 ans avec le Mali pour participer à la coupe du monde. On a fini troisième de la compétition et j'ai terminé deuxième meilleur buteur du tournoi. Après ça, c'est allé très vite... je me suis retrouvé très rapidement à faire mes débuts en Ligue 1 avec Strasbourg.

Après une saison à Nantes, tu retrouves le Sud cette année. Simple coïncidence ?

Il est vrai que j'avais fait une très bonne saison à Ajaccio et que le Sud m'avait plutôt bien réussi. Tous les gens vous diront aussi qu'ils préfèrent le soleil que la pluie. Mais c'est une parfaite coincidence, dans le sport on ne fait pas sa carrière sur l'aspect climatique... si je suis à l'OGCN, c'est pour son projet sportif.

En débarquant de Nantes, tu as suivi le chemin tracé par Vahirua. Est-ce que sa réussite a joué dans ta décision de mettre le cap au Sud ?

Marama a fait une très bonne saison l'année passée et cela ne m'a pas étonné car c'est un très bon joueur.. Mais ma décision a été tout à fait personnelle...

Qui sera le prochain attaquant canari à venir?

(rires) je ne sais pas... mais si c'est un joueur qui nous fait progresser on le prend sans problème (rires)

Après trois journées, quel est ton avis sur le niveau du groupe ?

Je pense qu'il y a vraiment un effectif de qualité. Par contre, il y a encore beaucoup de travail, mais cela signifie aussi que nous possédons une grande marge de progression. On en saura plus sur notre véritable niveau de jeu dans quelques journées, une fois que toutes les équipes seront bien lancées dans leur saison.

Sur un plan personnel, quelles sont tes ambitions ?

J'étonnerai personne en disant que j'espère marquer un maximum de buts, mais pour autant je place le collectif en première ligne. L'important est que l'équipe tourne, les stats de Bagayoko viennent après... donc si je marque moins mais que je permets aux autres joueurs de le faire ce sera très bien aussi.

Le président a fixé la 8e place comme objectif, qu'en penses-tu ?

Je ne vais pas faire mon Guy Roux, mais assurons déjà le maintien. Après il sera tant de penser à autre chose. Mais je mentirais si je disais que je suis venu à Nice pour jouer la 17e place. Je pense vraiment que l'on a une belle équipe, mais restons humbles et on se rendra compte au fur et à mesure que l'on a un rôle à jouer dans ce championnat.

Est-ce que tu penses que les gens à Nice t'attendaient à un tel niveau ?

Je ne sais pas ...ce qui est certain c'est qu'il est toujours plus facile d'évoluer dans une bonne ambiance et avec des joueurs déterminés. Pour ma part je donne tout ce que j'ai sur le terrain et je vais continuer à le faire...

Comment expliques-tu que ça n'ait pas marché à Nantes la saison dernière ?

Il ne nous a pas manqué grand-chose pour faire un championnat correct. Nous avions un bon collectif.. . mais il est certain que nous avons manqué de réussite, que l'intégration des nouveaux joueurs a été longue et que le conflit joueurs/club nous a perturbés. Et ma saison a été à l'image de tout ça.

Passer de la Jonelière au Parc des Sports doit être un sacré changement...

Ne croyez pas ça. Les conditions de travail ici sont bonnes. Si d'un point de vue extérieur la Jonelière peut paraître exceptionnelle, je peux par exemple vous dire que la salle de musculation à Nice est beaucoup mieux équipée. Nous avons des conditions de travail largement suffisantes pour bien bosser.

Tes premières impressions sur le stade niçois ?

J'ai été conquis par les supporters qui sont chauds et passionnés. Ça fait toujours plaisir de jouer dans un stade qui soutient à fond son équipe. Le match à Toulouse m'a vraiment impressionné... C'était incroyable de voir autant de supporters et de voir l'engouement de ce public... D'ailleurs, ce doit être la première fois de ma carrière que je rentre en caleçon au vestiaire (rires)...

Pour ce qui est du Ray, tu avais déjà appris à le connaître comme adversaire...

Allez, maintenant je peux vous le dire... certains Nantais avaient vraiment la pression avant de venir à Nice pour le match capital en fin de saison dernière. C'est comme ça, le Ray fait partie des stades où l'on n'aime pas venir jouer parce que l'on sait que cela va être chaud.

Tu sens cette passion dans la vie de tous les jours ?

Dans la rue, certaines personnes me félicitent ou m'encouragent... Les gens sont contents de notre débuts de saison et je pense qu'ils en voudront toujours plus. A nous de ne pas les décevoir.


 

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